dimanche 3 mai 2009

Le bilan du virus en France est de 2 cas confirmés, 8 "probables" (dont un patient guéri), et 22 "possibles" en cours d'évaluation.

Le gouvernement et les autorités sanitaires affichaient dimanche 3 mai "sérénité et vigilance" face à la menace de la grippe porcine, qui reste pour l'heure un phénomène bénin en France mais pourrait s'amplifier à la faveur de l'automne.

La ministre de la Santé lors du point presse quotidien de la cellule de crise sur la grippe porcine, a annoncé l'actuel bilan pour la France: 22 cas possibles en cours d'évaluation, 8 cas probables et toujours 2 cas confirmés : un homme de 49 ans et une femme de 24 ans. Cinq des cas probables se situent en Ile-de-France, 1 en Aquitaine, 1 en Auvergne et 1 dans la région Provence-Alpes-Cote d'Azur. Mais aucun ne présente de "forme grave". Sur les 8 cas dits "probables", deux sont considérés comme tels du fait du contact rapproché avec un des cas confirmés, a précisé Françoise Weber, directrice de l'Institut national de veille sanitaire. C'est la famille d'un de ces cas: l'épouse et le fils qui présentent les symptômes. Mais Françoise Weber a ajouté que tous allaient bien.

Les informations ne sont pas considérées comme inquiétantes selon le professeur Olivier Lortholary, chef de service de médecine infectieuse à l'hôpital Necker, l'un des cinq hôpitaux parisiens de référence pour la grippe A (H1N1). Roselyne Bachelot s'y est rendue ce matin. La ministre a martelé les mots d'ordre "sérénité" et "vigilance". Elle s'est ensuite rendue au Samu pour voir les dispositifs mis en place. Les capacités d'appel du centre téléphonique ont été renforcées par l'Association des transmetteurs au centre du Samu 75. 70 médecins retraités bénévoles ont reçu une formation spécifique sur la grippe porcine. Le Samu reçoit 30 à 50 appels par jour concernant le virus, mais "un petit nombre seulement" sont considérés à risque. L'essentiel du travail consiste à rassurer les gens à expliquer le professeur Pierre Carli, chef des Samu de Paris.

Une campagne d'information dès mardi


A partir de lundi prochain, la France devrait disposer d'un nouveau test de diagnostic mis au point par l'Institut Pasteur qui permettra de confirmer de façon fiable et en quelques heures les cas suspects.

Dès mardi, le gouvernement lancera une campagne d'information pour rappeler les bons gestes: "se laver les mains plusieurs fois par jour, tousser et éternuer dans un mouchoir en papier qu'on jette... La ministre a également rappelé qu'il ne fallait ni aller aux urgences ou chez son médecin, mais appeler le 15.

Une réunion d'information des représentants des médecins libéraux sur la grippe A (H1N1) est aussi prévue mardi au ministère de la Santé. Le syndicat de médecins Union Généraliste regrette que ces derniers soient éloignés des plans de mobilisation au profit des hôpitaux.

Mettre dès maintenant des barrières

"Pour l'instant, on est face à un phénomène plutôt banal. Mais il est très important de dresser tout de suite des barrières" comme l'isolement, a déclaré lors d'une conférence de presse le professeur Daniel Vittecoq, directeur des maladies infectieuses à l'hôpital Paul Brousse et membre du comité de pilotage de l'AP-HP. Il a ajouté que ce n'était pas grave si cela était excessif, car "c'est un exercice qui prépare au risque pandémique".
L'AP-HP évoque à titre de comparaison le principe de précaution comme pour la grippe aviaire ou la canicule. Cependant la vigilance reste de mise.
Tous les spécialistes ont en tête la grippe espagnole de 1918 dont la seconde vague, revenue en automne, avait été très meurtrière. Le professeur Olivier Lortholary a insisté sur le fait que tout était prêt en cas de recrudescence automnal, en soulignant que l'hôpital avait déjà 540.000 masques chirurgicaux en stocks.

Une cellule d'accueil à Roissy


La ministre de l'Intérieur Michèle Alliot-Marie a indiqué à la presse que la cellule interministérielle de crise a décidé de déconseiller "les voyages scolaires collectifs à destination du Mexique, de New York ou passant par New York.
Une cellule d'accueil médico-psychologique pour les voyageurs en provenance du Mexique est en place à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle.
Roselyne Bachelot a qualifié les mesures mises en place par le gouvernement "à la fois (…) de prévention et (…) de précaution. Elle a rappelé l'objectif premier: " tout faire pour que cette épidémie de grippe ne se diffuse pas sur le territoire national" Elle a rappelé que même si les cas, qui "restent bénins", se "soignent facilement" à l'AP-HP, que la "responsabilité des gouvernants" restait "engagée". Le Directeur général de la Santé Didier Houssin estime pour sa part qu'on ne peut pas parler de "sur-réaction". La ministre de la santé a estimé que c'était "une approche de santé publique".