dimanche 24 mai 2009

Pour la grippe A (H1N1) le niveau 6 est difficile à prononcer

L'OMS hésite à passer au niveau 6. 
Le Dr Chan, spécialiste reconnue des menaces pandémiques, est restée impénétrable sur ses intentions, indiquant seulement qu'elle consultera, conformément à la procédure, le Comité d'urgence de l'OMS avant de déclarer la 1ère pandémie grippale du XXIème siècle.

Pressée par plusieurs Etats - dont certains des pays les plus touchés comme le Royaume Uni et le Japon - lui demandant d'être "flexible" sur les critères de déclenchement d'alerte, la directrice générale a assuré avoir "écouté avec attention (leurs) inquiétudes", mais qu'elle prendra d'abord en compte les risques pour les populations. Le monde est depuis le 29 avril en alerte de niveau 5 signalant "l'imminence" d'une pandémie de grippe porcine qui, selon les critères de l'OMS, doit être déclarée dès qu'un "foyer autonome" aura été signalé en dehors du continent américain où le virus mutant a fait ses premières victimes.

Mais le caractère "mécanique" de cette échelle fondée strictement sur la propagation géographique sans tenir compte de la gravité des symptômes constatés est contesté.
"Les phases 5 et 6 sont virtuellement les mêmes en matière d'actions à entreprendre", a relativisé Mme Chan devant les délégués de pays inquiets des dégâts que pourraient causer l'alerte maximale sur leurs économies fragilisées par la crise.
Soumis aux fortes pressions de pays membres de poids, l'OMS envisage désormais de tenir compte d'autres critères que strictement géographiques.

"Ce que nous allons examiner c'est quelque chose qui signifierait une augmentation substantielle du risque pour la population", a indiqué l'adjoint de Mme Chan, le Dr Keiji Fukuda: "Ce pourrait être un changement en ce qui concerne la gravité clinique (de la maladie), ou une autre sorte de signal, comme l'impact dans l'hémisphère sud". Les experts vont devoir cependant travailler largement à l'aveuglette. L'OMS, évoquant un "grand trou noir" sur ses écrans de contrôle, s'inquiète ainsi que la plupart des pays en voie de développement n'aient pas les moyens de diagnostiquer ne serait-ce que la gripppe saisonnière, et encore moins le virus A (H1N1).