Focus sur la France
L'institut de veille sanitaire a annoncé mardi 16 cas de personnes contaminées, tous importés d'Amérique du Nord (11 du Mexique et 5 des Etats-Unis). 15 personnes sont sorties de l'hôpital et aucun cas grave n'est à déplorer. L'InVvs a par ailleurs fait état de 14 cas en cours d'investigation, dont 4 non confirmables (c'est à dire qui ne pourront donc être ni confirmés ni infirmés).
Du côté des mesures de prévention, le dispositif d'accueil à l'aéroport de Roissy des passagers en provenance du Mexique avec une aérogare réservée en raison de la grippe A (H1N1) va être levé et aligné sur les mesures pour les arrivées des Etats-Unis et du Canada.
Jeudi dernier, une importante association de tour-opérateurs français a recommandé à ses membres de reprendre progressivement les voyages vers le Mexique après les avoir suspendus fin avril, quand l'épidémie a éclaté.
Le nombre de victimes
L'OMS a annoncé mercredi que le seuil des 10 000 cas avait été dépassé. Elle comptabilise 10 243 personnes contaminées et 80 décès dans 40 pays. Près de 95% des cas ont été enregistrés en Amérique du Nord, aux Etats-Unis, Mexique et Canada.
Pour l'instant, le nombre des cas confirmés d'infection est de 5 469 aux Etats-Unis dans 47 Etats et dans la capitale Washington. Selon les autorités sanitaires mexicaines et américaines, 70 morts ont été recensés au Mexique et 6 aux Etats-Unis. Au Canada, le nombre de personnes atteintes a franchi la barre de 500, avec 24 nouveaux cas rapportés dans la province du Québec.
Les autres pays touchés sont notamment le Japon (228 cas en cinq jours), l'Espagne (103), le Royaume-Uni (101), le Panama (59), le Chili (5), la Chine (4), la Corée du Sud (4), le Pérou (3). L'Inde a fait état samedi d'un premier cas, deux premiers cas ont été également détectés en Turquie. La Grèce a enregistré lundi son premier cas confirmé, de même que Taïwan mercredi.
Ce qu'en disent les institutions internationales
Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé les 193 Etats membres de l'OMS à "rester vigilants, attentifs au moindre signe" face à la propagation du virus A (H1N1), sur lequel il "reste encore beaucoup de questions sans réponse". Lundi, la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, avait elle annoncé le maintien de l'alerte de niveau 5. Selon les critères de l'OMS, la confirmation de l'existence d'un foyer autonome au Japon, hors du continent américain d'où est parti le virus, justifierait pourtant le déclenchement de l'alerte maximale de niveau 6, qui annoncerait l'apparition de la première grande pandémie grippale du XXIe siècle. Le niveau 6 d'alerte pandémique ne préjuge pas de la sévérité de la maladie, mais constate la propagation du virus sur la surface du globe.
Le virus, encore peu virulent et pour lequel il n'existe toujours pas de vaccin, pourrait cependant muter en une souche "beaucoup plus dangereuse", selon les experts de l'OMS. L'organisation a enfin averti que le virus de la grippe porcine pourrait former un cocktail dévastateur avec celui de la grippe aviaire: une interaction pourrait donner naissance à un virus aussi hautement contagieux pour l'homme que le A (H1N1) d'origine porcine, et aussi virulent que le A (H5N1) aviaire.