mardi 19 mai 2009

Grippe A (H1N1) un système d'alerte trop rigide ?

Une situation non prévue. C'est ce point que j'avais eu l'occasion d'évoquer sur la chaîne télé Weo, il y a deux semaines (le jeudi 7 mai). Il manque un niveau d'alerte entre le 5 et le 6.

Plusieurs pays représentés à Genève ont toutefois appelé l'OMS à se montrer plus souple dans son système d'alerte, en particulier quand il s'agit de passer au niveau 6. Ils ont fait valoir que le niveau 6 devait refléter la gravité d'un nouveau virus, pas seulement son extension géographique. L'OMS est au niveau cinq de son système d'alerte, sur une échelle qui en compte six. L'OMS passe au niveau six - celui d'une pandémie déclarée - lorsque le virus se transmet de façon soutenue dans plus d'une région définie par ses soins (Afrique, Amériques, Asie du Sud-Est, Europe, Méditerranée orientale, Pacifique occidental).

"Je souhaiterais proposer que vous disposiez d'une plus grande souplesse plutôt que de suivre un processus mécanique", a déclaré le ministre britannique de la Santé, Alan Johnson. Pour l'heure, 95% des près de 9.000 infections restent confinées à la région Amériques, en Amérique du Nord. Les laboratoires de l'OMS ont toutefois confirmé 125 cas au Japon, pays hors Amériques détenant désormais le plus grand nombre de cas. Il est suivi par l'Espagne (103 cas) et la Grande-Bretagne (101), a précisé à Genève le directeur général adjoint de l'OMS, Keiji Fukuda.

Keiji Fukuda a rappelé que les jeunes adultes étaient plus exposés. Les patients ayant souffert de graves problèmes respiratoires voire ceux qui sont décédés étaient majoritairement des adultes âgés de 20 à 40 ans, a-t-il dit.

Le délégué égyptien a de son côté mis en garde contre la virus H5N1 de la grippe aviaire, rappelant que trois personnes en étaient mortes en Egypte au cours de la semaine écoulée.

Margaret Chan a reconnu que le nouveau virus H1N1 pourrait présenter un risque particulier en se combinant au H5N1. Elle a souligné qu'il menaçait plus particulièrement les personnes infectées par le virus du sida ou la tuberculose, et les bidonvilles pauvres et surpeuplés.