mercredi 30 septembre 2009

Les peuples indigènes "sérieusement menacés" par la grippe H1N1

Les peuples indigènes sont "sérieusement menacés" par la grippe H1N1 en raison de leur faible immunité et des maladies chroniques dont ils souffrent, souligne mercredi dans un rapport l'ONG Survival International.

Ce document rappelle que les peuples indigènes en Australie et au Canada ont déjà été "sévèrement affectés par la pandémie, en raison de leurs conditions de vie misérables", l'ONG citant la promiscuité, des installations sanitaires inadéquates, et un taux élevé de maladies chroniques comme le diabète, les problèmes respiratoires, l'obésité et l'alcoolisme. Si le taux d'infection par le virus H1N1 dans la population globale est de 24 personnes sur 100 000, le taux relevé chez les Premières Nations du Manitoba, peuples autochtones de cette province du centre du Canada, est de 130 pour 100 000, selon l'ONG.

"Bien que de nombreux foyers n'aient pas accès à de l'eau pure pour se laver les mains, le département a retardé l'envoi des désinfectants dans les communautés", de crainte, selon Survival, que "les habitants de ces réserves, qui connaissent des taux élevés d'alcoolisme, ne cherchent à ingérer l'alcool contenu dans les désinfectants". Le rapport aborde également la question des Indiens isolés "qui n'ont aucune immunité face aux maladies exogènes et pour qui un simple rhume peut être fatal". Survival International rappelle que des Indiens matsiguenga, en Amazonie péruvienne, ont déjà été touchés par la grippe A (H1N1), faisant craindre la propagation du virus à des Indiens isolés vivant à proximité. "Tout contact avec des étrangers affectés par le virus pourrait anéantir une communauté entière", avertit l'ONG. "Ce n'est pas surprenant que les plus affectés par la grippe H1N1 soient les peuples indigènes", explique Stephen Corry, directeur de Survival International. "Des années de colonisation, de politiques d'assimilation forcée les ont laissés dans le plus grand dénuement avec des problèmes de santé chroniques".

L'Australie commence sa campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1)

L'Australie a commencé sa campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) ce mercredi, une semaine après la Chine, premier pays à avoir lancé les vaccinations. Les premières personnes vaccinées sont les populations à risque à savoir les personnes médicaux, les femmes enceintes et les malades chroniques.

Le gouvernement fédéral a commandé 21 millions de doses de vaccin. Un total de 5,5 millions de doses ont été distribuées dans le pays, ce qui permettra de vacciner 30 % de la population, a précisé le ministre de la Santé Nicola Roxon. Deux millions de doses seront disponibles chaque mois jusqu'à janvier. Ecartant les risques liés au vaccin, Nicola Roxon a reconnu qu'il pourrait y avoir des effets secondaires, notamment de légères nausées. "Je suis très satisfait (...) ce vaccin est puissant et efficace. C'est beaucoup plus sûr que de contracter la grippe". A ce jour, 180 Australiens ont succombé à la maladie et plus de 4 700 personnes ont été hospitalisés.

Grippe A : Une mort mystérieuse dans les Vosges

Une adolescente de 14 ans, résidant à Gironcourt (Vosges), est morte sans cause apparente le 24 septembre dernier, alors que le virus de la grippe A a été détecté dans certains prélèvements lors de son autopsie. C'est ce qu'indiqué hier le parquet d'Épinal. Revenant d'un voyage scolaire en Allemagne, elle s'était plainte de différents maux. Le médecin de famille avait diagnostiqué une angine. Ses parents l'ont retrouvé morte dans son lit.

Grippe A en France : Les fermetures d'écoles en baisse

Alors que les deux premières semaines de septembre avaient engendré la fermeture d'une cinquantaine de classes et d'une vingtaine d'établissements scolaires, on observe une large diminution des cas groupés de grippe H1N1 dans les écoles.

Depuis lundi, seuls trois établissements sont concernés par des fermetures de classes suite à la suspicion de cas groupés de grippe A. Ainsi, toutes les classes de seconde, de première et de terminale, du lycée naval de Brest sont fermées depuis hier jusqu'à lundi prochain. Seuls les élèves des classes préparatoires sont présents dans l'établissement. Dans l'académie d'Orléans-Tours, c'est une grande section de maternelle de Nogent-le-Rotrou qui est fermée pendant une semaine. Enfin, l'académie de Nice a indiqué aujourd'hui l'arrêt des activités scolaires d'une classe de petite section d'une école maternelle à Bar-sur-Loup. A ce jour, on comptabilise une vingtaine de classes fermées, dont la plupart rouvrent leurs portes cette semaine, ainsi qu'une seule école fermée à Lille qui doit rouvrir demain.

Excès de précaution à la rentrée ou bien conséquence d'un suivi des consignes d'hygiène, on ignore pour le moment les raisons de cette baisse.

Grippe A : Le plan de vaccination départemental français se précise

"Une équipe doit être en mesure de vacciner 360 personnes au cours d'une séance de 4 heures", c'est l'objectif affiché par le préfet du Gard. La vaccination contre la grippe A aura lieu dans des centres spécialisés départementaux. La campagne, qui doit débuter mi-octobre, durera quatre mois. Le plan d'action départemental du Gard peut aisément être extrapolé aux autres départements français.

Selon la liste des personnes prioritaires pour la vaccination, chacun recevra un "bon de vaccination". Edité par la caisse nationale d'assurance maladie, ce bon se compose de deux volets correspondant aux deux injections, espacées de 21 jours. Une fois le document reçu, la personne aura 10 jours pour se présenter, sans obligation, dans un centre de vaccination.

Dans le Gard, 10 centres ont été répartis sur le département, chacun couvrant un bassin de 100 000 habitants maximum. Les centres seront installés dans des locaux mis à disposition par les municipalités. Un appel à volontariat a été lancé auprès du personnel médical. Médecins, infirmiers, internes, étudiants en médecine et en soin infirmiers seront mobilisés en équipes de 15 personnes. En plus des centres fixes, des équipes médicales mobiles assureront la vaccination dans les établissements scolaires.

On peut toutefois être inquiet sur la façon dont seront gérés les fameux bons, compte tenu des expériences sur le terrain chaque année lors de la campagne pour la vaccination saisonnière qui connaît de nombreux bugs (doublons, personnes oubliées, listing non à jour, adresses erronées, etc).

mardi 29 septembre 2009

Le Canada adopte une stratégie inverse de la France

Le ministère québécois de la Santé reporte à janvier 2010 sa campagne de vaccination contre l'influenza saisonnière afin de concentrer tous ses efforts cet automne à la grippe A (H1N1). Sur la base de l'avis des experts, le ministère a convenu d'administrer le vaccin pandémique, attendu en novembre, avant celui contre la grippe saisonnière.
« Il a été décidé, au Québec, d'inverser les campagnes de vaccination, c'est-à-dire de commencer la vaccination A (H1N1) dès que le vaccin sera disponible au Québec, suivi en janvier 2010 de la campagne régulière contre l'influenza », a indiqué vendredi le directeur de la protection de la santé publique, au ministère de la Santé, Horacio Arruda. Le vaccin contre la grippe A (H1N1) sera offert gratuitement sur une base volontaire à compter du 15 novembre. Six groupes ont été visés par le ministère :
- Les femmes enceintes
- Les enfants de plus de 6 mois et moins de 5 ans
- Les personnes habitant une localité isolée
- Les travailleurs de la santé
- Les proches de nourrissons âgés de moins de 6 mois et de personnes immunocompromises.
Diverses raisons ont amené les autorités à s'attaquer en priorité à la grippe A (H1N1), notamment les résultats d'études récentes menées au Canada. Ces études, qui restent néanmoins à valider, tendent à démontrer que les personnes ayant reçu un vaccin contre l'influenza saisonnière courent un plus grand risque de contracter le virus pandémique. La Direction de la protection de la santé publique a aussi considéré un autre facteur : Elle croit que le virus A (H1N1) circulera davantage pendant l'automne que celui de la grippe annuelle, dont le sommet épidémique survient généralement vers les mois de février et mars « Nous croyons que l'activité grippale qui va commencer au Québec, selon le scénario le plus probable, sera non pas la grippe usuelle mais la H1N1 pandémique », a soutenu le Dr Arruda. Le ministère se réserve tout de même une marge de manœuvre et pourrait administrer le vaccin contre la grippe saisonnière au cours de l'automne, entre autres chez les personnes les plus vulnérables, si le nombre d'éclosions le justifie. « Comme la menace sera celle du H1N1 durant l'automne, on préfère y consacrer nos énergies. Mais on se garde une flexibilité. Si nous avons une circulation importante (du virus de la grippe saisonnière) ou des éclosions qui touchent des groupes à risque, nous pourrions offrir le vaccin », a assuré M. Arruda. Au total, 27 personnes sont mortes au Québec des suites de la grippe A (H1N1). Quant à elle, la grippe traditionnelle fait environ 400 morts annuellement sur le territoire québécois.

Le plan de continuation d'activité (PCA) en France


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lundi 28 septembre 2009

Grippe H1N1 : Risque de rupture de stock du vaccin pneumococcique Pneumo 23

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé a alerté contre un risque de rupture de stock du vaccin contre les infections à pneumocoques Pneumo 23, dont les ventes ont augmenté fortement dans le cadre de la préparation à la pandémie de grippe H1N1. Le pneumocoque est l'un des germes le plus souvent en cause au cours d'infections bactériennes des voies respiratoires. Il peut être notamment responsable de pneumonies. La grippe étant un facteur de risque de surinfection pulmonaire bactérienne, les autorités sanitaires avaient rappelé durant l'été l'importance de la vaccination anti-pneumococcique chez les sujets fragilisés. "Aujourd'hui, une augmentation très forte des ventes de vaccin pneumococcique Pneumo 23 est constatée, entraînant des difficultés transitoires d'approvisionnement", a constaté la Direction générale de la Santé (DGS) dans une "mise au point" en date du 25 septembre. Les deux vaccins pneumococciques disponibles en France sont Pneumo 23 et Prevenar. "Pneumo 23 est recommandé pour la vaccination des adultes et enfants à partir de 5 ans, à haut risque d'infection à pneumocoque", a rappelé la DGS. "Pendant la période transitoire d'approvisionnement limité en Pneumo 23, jusqu'à fin 2009, il importe de réserver les doses de vaccins disponibles à ces patients", a-t-elle souligné. Prevenar est lui "recommandé chez tous les enfants de moins de 2 ans", et "n'est pas adapté aux adultes et enfants de plus de 5 ans".

Premier décès au Cambodge dû à la grippe H1N1

Une femme de 40 ans est décédée dimanche à Phnom Penh, devenant le premier cas mortel lié à la grippe H1N1 au Cambodge, a annoncé ce lundi le Premier ministre Hun Sen. La victime qui présentait d'autres problèmes de santé est décédée dimanche dans un hôpital de Phnom Penh, a indiqué Hun Sen. "Il s'agit du premier cas au Cambodge. Elle était malade depuis un certain temps, souffrant de problèmes pulmonaires", a précisé le Premier ministre. Le Cambodge a enregistré 88 cas de grippe H1N1 depuis l'apparition du virus dans le pays en juin. La grippe H1N1 a tué plus de 3 900 personnes dans le monde depuis l'apparition du nouveau virus en mars-avril dernier, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Pourquoi cette inquiétude à propos des adjuvants dans les vaccins ?

Pourquoi les excipients et adjuvants cristallisent toutes les angoisses au sujet du vaccin antigrippal pandémique ? Rappelons que l’immense majorité des vaccins antigrippaux saisonniers ne contiennent pas d’adjuvants. Cinq vaccins seront disponibles en France : Celvapan ®, Focetria ®, Pandemrix ®, Humenza ® et Panenza ®.

Ces adjuvants ont été ajoutés à l’antigène grippal pour augmenter la réaction immunitaire à dose d’antigène égale. En effet, c’est l’antigène (signature du virus) qui coûte cher à produire. Il ne s’agit pas de "couper" le produit, mais d’en augmenter l’impact sur le système immunitaire (et donc de produire plus de vaccins avec un même stock d’antigènes). Les adjuvants sont utilisés depuis longtemps avec d’autres vaccins traditionnels comme ceux contre le tétanos ou la coqueluche, l’adjuvant est alors de l’aluminium et la dose d’antigène n’est pas uniquement en cause.

Le vaccin Focetria ® du laboratoire Novartis, utilisé en Europe, qui est fabriqué près de Sienne, possède un adjuvant le MF59. Cet adjuvant, qui a pour effet de booster l’efficacité du vaccin en injectant moins de produit vaccinal, a un profil de sécurité établi, et appuyé par plus de 12 années de données cliniques de sécurité et plus de 40 millions de doses d'utilisation commerciale en Europe. Cet adjuvant a été étudié dans des essais cliniques impliquant plus de 26 000 personnes, dont des enfants, et a obtenu une licence pour une utilisation chez les personnes de 65 ans et plus dans le vaccin contre la grippe saisonnière, Fluad ®, depuis 1997 dans l'Union européenne. Fluad n'est pas homologué pour la vente aux Etats-Unis. Novartis a également l'intention de commencer la livraison de ses Fluvirin ® A (H1N1), vaccin monovalent pour le marché américain d'ici le début Octobre. La Food and Drug Administration américaine a approuvé ce vaccin, le 15 septembre, 2009. Les données provenant d'essais cliniques récents de Fluvirin réalisées au Costa Rica indiquent qu'une stratégie à dose unique est aussi efficace qu'une vaccination effectuée avec deux doses chez des âges adultes en bonne santé de 18 à 64 ans.

Le vaccin Pandemrix ® du laboratoire Glaxo Smith Kline (GSK), qui est fabriqué à Dresde, possède un adjuvant le squalène. Cet adjuvant est un produit naturel jusqu’ici peu employé comme adjuvant indirect (émulsifiant). Il a néanmoins déjà été utilisé. L’OMS se veut rassurante sur son emploi. Cette argumentation paraît censée, mais l’on aimerait connaître les liens d’intérêt des auteurs de ce texte avec l’industrie du vaccin, très présente auprès des experts qui omettent le plus souvent de déclarer ces liens. D’aucuns font remarquer à juste titre qu’un produit naturel n’est pas forcément anodin lorsqu’il est injecté. Pour prendre un exemple caricatural, une faible dose de potassium injecté par voie veineuse provoque un décès immédiat.
Par ailleurs le vaccin de GSK contient du thiomersal qui est un excipient conservateur contenant du mercure. Les avis sont partagés sur les risques liés à la présence de ce dérivé mercuriel dans les produits injectables.

Ci-contre la composition du vaccin Pandemrix de GSK telle qu'elle est indiquée sur le site de l'Emea. Il s'agit de la composition d'un vaccin pré-pandémique qui porte le même nom d'où la confusion. Il serait temps que l'Emea corrige en actualisant au plus vite, bien entendu il n'y a pas de souche H5N1 dans le vaccin destiné à combattre le virus A (H1N1).


Le troisième produit, celui de Baxter, appelé Celvapan ® manufacturé selon une technologie totalement différente, est également au stade final d'homologation, mais cet acteur ne fournira que de faibles quantités au gouvernement français. Douze semaines de développement auront suffi à Baxter pour mettre au point le vaccin. Un record dans le monde pharmaceutique. La menace d’une pandémie, le besoin pressant d’obtenir ces vaccins, ont poussé le labo américain à mettre au point une nouvelle technique de fabrication. En outre, les vaccins mock-up (c'est-à-dire fabriqués à partir d’une souche grippale différente, ici H5N1) lui ont permis d’accélérer le processus de validation clinique, comme l’explique le responsable Recherche & Développement du groupe, Hartmut Ehrlich. « Le vaccin mock-up avait été testé dans 5 centres d’essais cliniques dans le monde sur plus de 1 300 personnes ». Il est d’ailleurs appuyé par une note de l’OMS parue en août, à la tonalité rassurante : « les procédures réglementaires mises en place pour l’homologation de ces vaccins, y compris celles pour accélérer les autorisations réglementaires, sont rigoureuses et ne remettent en cause ni leur innocuité, ni les contrôles de qualité ». En conclusion cependant, l’OMS « conseille à tous les pays qui administreront des vaccins contre la grippe pandémique de surveiller attentivement leur innocuité et leur efficacité ». Des doutes ?

Le vaccin français du groupe Sanofi Pasteur, fabriqué sur deux sites, en France à Val-de-Reuil dans l'Eure et aux Etats-Unis, à Swiftwater en Pennsylvanie, manque toujours à l'appel des producteurs. « Ils sont partis un peu en retard et ont dû déposer un nouveau dossier. Le vaccin Panenza ® (dosé à 15 microgrammes, sans adjuvant de Sanofi recevra une autorisation nationale de mise sur le marché courant novembre. Celui contenant un adjuvant Humenza ® dosé à 3,8 microgrammes devrait être prêt vers la fin de l'année », a annoncé Philippe Lechat, directeur de l'évaluation de l'Afssaps.

Pour couper court aux rumeurs, l'Afssaps suggère de réserver les vaccins sans adjuvant aux populations à risque (femmes enceintes et personnes immunodéprimées). « Le Haut Conseil de la santé publique doit actualiser prochainement ses recommandations en fonction des nouvelles données », indique Jean Marimbert. Reste à convaincre une population hexagonale déroutée par la complexité du débat et la diversité des avis face à une épidémie jugée somme toute bénigne. « Nous avons trois semaines avant le démarrage de la campagne de vaccination pour informer la population », estime le directeur général de l'Afssaps.

Focetria et Pandemrix seront les 2 premiers vaccins disponibles en Europe contre la grippe A (H1N1)

L’Agence européenne du médicament (EMEA) a annoncé, vendredi 25 septembre, qu’elle donnait son feu vert à deux vaccins contre le virus de la grippe A (H1N1) : Focetria, fabriqué par Novartis, et Pandemrix, de GlaxoSmithKline.
Elle recommande un schéma de vaccination en deux doses à trois semaines d’intervalle, chez l’adulte – y compris les femmes enceintes – et les enfants à partir de 6 mois, et attend des données complémentaires pour statuer sur l’administration d’une seule dose de vaccin.



L’autorisation de mise sur le marché (AMM) de ces vaccins relève d’une décision de la Commission européenne, qui se prononcera sous peu. Une fois son AMM accordée, un vaccin pourra être administré dans tous les Etats de l’Union européenne (UE). D’autres sont en cours d’examen ou vont être soumis pour avis. Sanofi Pasteur a fait savoir que les essais sur ses vaccins contre le H1N1, dont l’un sans adjuvant, se termineront fin octobre et que les dossiers seraient déposés en novembre.

Pour les deux vaccins auxquels l’EMEA a donné son aval, les industriels ont pu s’appuyer sur les prototypes (» mock-up « ) développés contre le virus de la grippe aviaire H5N1, qui bénéficiaient déjà d’une AMM, et y ont substitué les éléments antigéniques du nouveau virus H1N1 à ceux de la souche virale H5N1. « Des décennies d’expérience avec les vaccins contre la grippe saisonnière indiquent que l’insertion d’une nouvelle souche dans un vaccin ne devrait pas substantiellement affecter la sécurité ou le niveau de protection offerts» , indique le communiqué de l’Agence européenne du médicament.

L’Agence précise que la recommandation favorable est fondée sur des données « incluant l’information sur des essais cliniques sur plus de 6 000 sujets, générées au moment de l’autorisation des vaccins mock-up, de même que l’information en lien avec le changement de souche du H5N1 au H1N1″. Le communiqué indique que des essais cliniques chez l’adulte et chez l’enfant sont toujours en cours et que « des résultats supplémentaires seront disponibles à partir d’octobre-novembre» .

Les deux vaccins antipandémiques évalués contiennent des adjuvants, destinés à renforcer la réponse immunitaire et à réduire la quantité d’antigène nécessaire dans une dose de vaccin. « Ils sont largement utilisés dans la fabrication de vaccins et possèdent un bon dossier de sécurité. L’adjuvant de Focetria a été utilisé pour un autre vaccin antigrippal depuis 1997 dans plus de 45 millions de doses. L’adjuvant de Pandemrix a été testé dans des essais cliniques incluant plusieurs milliers de patients» , explique l’Agence européenne.

L’EMEA ne précise toutefois pas, dans le cas de l’adjuvant de Focetria, si l’âge des populations vaccinées correspond à celui des groupes ciblés dans la future vaccination antipandémique et si les pays où ces vaccinations se sont déroulées disposaient de bons réseaux de pharmacovigilance.

L’EMEA a demandé aux industriels de mettre en place des plans de gestion des risques, destinés à « activement investiguer et surveiller la sécurité des vaccins, aussitôt qu’ils seront utilisés au sein de l’UE» , de façon à agir le plus rapidement possible si nécessaire. Dans ce cadre, « les fabricants se sont engagés à mener des études de sécurité post-AMM sur environ 9 000 patients pour chaque vaccin» , rapporte l’Agence européenne du médicament.

Grippe H1N1 : L’Afssaps met en place un dispositif de surveillance renforcé des effets indésirables des vaccins

Alors que le Comité des médicaments à usage humain de l’EMEA vient de recommander à l’UE d’autoriser la mise sur le marché de deux premiers vaccins contre la grippe H1N1, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) a présenté dans les grandes lignes son dispositif renforcé de pharmacovigilance des effets indésirables qui sera mis en place dès le début de la campagne de vaccination. L’Afssaps a rappelé que « l’utilisation des vaccins peut engendrer, comme pour tout médicament, des effets indésirables, la plupart du temps bénins et transitoires et beaucoup plus rarement graves ».

Le dispositif de surveillance mis en place à l’occasion de la prochaine campagne de vaccination devra donc « permettre de suivre attentivement et en temps réel ses effets afin d’être en mesure de détecter et d’analyser tout signal significatif qui s’écarterait de ce que l’on peut attendre en fonction des caractéristiques de ces vaccins ». « Compte tenu de l’ampleur d’utilisation de ces vaccins sur une période réduite, il est particulièrement important d’adapter le dispositif de surveillance des effets indésirables afin de les suivre de façon aussi réactive et fiable que possible » explique l’agence

Des modalités de déclaration pour les patients et les professionnels de santé
En premier lieu, des modalités spécifiques de déclaration et d’analyse des événements indésirables seront opérationnelles dès le début de la campagne de vaccination. Les professionnels de santé pourront déclarer au système de pharmacovigilance, selon les modalités habituelles ou en utilisant le formulaire accessible sur le site de l’Afssaps. Mais en outre, les patients eux-mêmes auront la possibilité de déclarer des éventuels effets indésirables graves en utilisant un formulaire téléchargeable sur le site internet de l’Afssaps et en envoyant leur déclaration au centre régional de pharmacovigilance (CRPV) territorialement compétent. L’Agence analysera en continu l’ensemble des déclarations en s’appuyant sur le concours des centres régionaux de pharmacovigilance dont plusieurs ont été désignés spécialement pour effectuer ce travail d’analyse avec l’Afssaps. L’Agence pourra également utiliser pour cette démarche de surveillance et d’analyse des informations qui permettront notamment, pour chaque cas d’effets indésirables, de connaître précisément le vaccin reçu et le numéro de lot.

Des suivis de cohortes propres à la France
Outre l’exploitation des déclarations spontanées, la surveillance s’appuiera également sur une série d’études de cohortes de sujets vaccinés qui seront suivis pendant 6 mois après la vaccination. Certaines de ces cohortes, comportant plusieurs milliers de patients, ont été demandées par l’Agence Européenne (EMEA) dans le cadre des demandes d’AMM. Il s’agit du dispositif de plan de gestion des risques que peuvent exiger soit l’EMEA soit l’Agence Nationale selon la nature de la procédure centralisée ou pas, lors de la délivrance de l’AMM.

L’Afssaps est également en train de concevoir avec ses partenaires publics et les laboratoires concernés des suivis de cohortes propres à la France et qui porteront soit sur le suivi de personnes vaccinées en général, soit sur le suivi de catégories de personnes les plus à risque vis à vis du virus A (H1N1), notamment les jeunes enfants et les femmes enceintes. Des études complémentaires ont en outre déjà été conçues et annoncées récemment par l’INSERM.

« Un effet indésirable qui se déclare pendant la période qui suit une vaccination n’est pas nécessairement imputable à la vaccination, et c’est pourquoi le dispositif doit permettre non seulement de recenser de façon aussi exhaustive que possible les effets indésirables graves mais aussi d’apprécier dans quelle mesure ils peuvent ou non être mis sur le compte de la vaccination », souligne l’Afssaps. Par ailleurs, la vaccination contre le virus A (H1N1) fera suite pour une partie de la population à une vaccination contre le virus de la grippe saisonnière, ce qui peut rendre plus difficile l’analyse de l’imputabilité des effets indésirables. L’Afssaps rappelle enfin que « la vaccination démarrera le moment venu sur la base d’une évaluation solide du rapport bénéfice risque des vaccins au stade de l’AMM, ainsi que des orientations qui auront été retenues pour le choix des catégories prioritaires sur la base du récent avis du Haut Conseil de Santé Publique ».

dimanche 27 septembre 2009

Grippe A (H1N1) : 1er décès au Portugal

Un homme de 49 ans est décédé hier à Lisbonne d'une pneumonie provoquée par le virus H1N1, devenant le premier cas mortel causé directement par la grippe porcine au Portugal, a-t-on appris dimanche auprès du ministère de la Santé. "La cause de la mort est une pneumonie due au virus H1N1", a précisé un communiqué de la direction de l'Hopital Curry Cabral, à Lisbonne. Le Portugal avait enregistré mercredi un premier décès lié à la grippe A, mais la victime, un homme de 41 ans souffrant du rejet d'un rein greffé 14 ans auparavant, avait succombé à une infection bactérienne. L'homme décédé, qui ne souffrait d'aucune affection chronique, était candidat à la mairie de Ourém (centre) pour le Centre démocratique et social (CDS-PP, droite) lors des prochaines élections municipales du 11 octobre, a annoncé son parti. Au cours du dernier mois, la progression de l'épidémie de grippe A (H1N1) s'est accélérée au Portugal au rythme de plus de 2 000 nouveaux cas par semaine, selon les données du ministère de la Santé, qui n'a plus fourni de bilan global depuis le 23 août, date à laquelle 2 244 cas confirmés avaient été recensés.

samedi 26 septembre 2009

L'OMS toujours méfiante face au virus de la grippe A (H1N1)

"C'est peut-être parce qu'on en aura fait trop qu'on aura évité une catastrophe" : Marc Danzon, directeur de l'OMS pour l'Europe, défend la stratégie de l'organisation face au virus de la grippe A (H1N1).

Pour l'heure relativement bénigne sur le plan médical, la pandémie peut bouleverser les économies et le risque de mutation vers un virus plus dangereux est toujours possible, prévient-il. "Ne me dites pas qu'on en a trop fait parce que c'est peut-être parce qu'on en aura trop fait qu'on aura évité une catastrophe", a-t-il dit à Reuters, en marge d'une convention internationale sur la santé à Chamonix. "Pour la grippe aviaire, on nous avait déjà reproché de trop en faire. Dès qu'il y avait le moindre doute en Turquie ou en Azerbaïdjan, on y est allé et c'est peut-être pour ça qu'on a arrêté la propagation".

Directeur depuis dix ans la section européenne de l'Organisation mondiale de la santé, le Français cédera à la fin de l'année la place à la Hongroise Zsuzsanna Jakab. Médecin de formation, il suit de près l'évolution de la grippe A, qui se propage à grande vitesse dans l'hémisphère Nord. "La carte évolue tous les jours", dit-il. "On sait que c'est un virus qui se dissémine rapidement, qui ne touche pas les mêmes populations que celles de la grippe saisonnière, et qui aujourd'hui n'est pas méchant". Face aux recommandations de l'OMS, les pays se sont préparés à des degrés divers, en commandant notamment des vaccins. Certains comme le Danemark ont prévu de vacciner seulement les populations à risque, tandis que d'autres comme la France s'adressent à l'ensemble de leur population. Quelque 94 millions de doses y ont été commandées en vue d'une campagne de vaccination qui doit débuter à la mi-octobre.

Pour Marc Danzon, on ne saurait reprocher aux autorités d'être trop prudentes. "Ce qui est important, ce n'est pas la manière dont on a investi l'argent mais comment on est préparé à faire face à une crise si la pandémie venait à désorganiser le pays", dit-il. "Pour l'instant, c'est un problème collectif, c'est l'influence que la grippe aura sur la société et sur l'économie parce qu'on va fermer les écoles, etc. - et on va devoir le faire".

Apparu au Mexique, le virus de la grippe A peut encore muter.

"Si le virus reste en l'état, la grippe aura des effets sur l'économie, moins sur la santé. Mais aucun responsable de la santé ne peut s'enlever de l'idée qu'il pourrait y avoir une mutation du virus et qu'elle pourrait devenir très grave", souligne Marc Danzon. Attendu avec les premiers froids, le premier pic de pandémie devrait, d'après lui, convaincre des personnes aujourd'hui réticentes à se faire vacciner. "Ça va changer quand il y aura suffisamment de cas et que chacun en aura autour de lui", dit le directeur du bureau européen de l'OMS, pour qui le vaccin ne comporte aucun risque. "Les laboratoires sont en compétition, ils ont intérêt à aller plus vite que les autres tout en gardant l'objectif total de sécurité", fait-il remarquer. A ses yeux, les craintes de l'opinion face au vaccin telles qu'elles se sont notamment exprimées en France, n'ont pas lieu d'être. "Il n'y aura pas de problème, car il y a très peu de différence entre ce vaccin et ceux qu'on connaît. Certains disent qu'il y a des substances nouvelles : ce n'est pas vrai", affirme-t-il. "Ce vaccin ne serait pas mis sur le marché s'il avait le moindre de danger". "On veut sauver des vies humaines mais il ne faut pas qu'il y ait d'accident, sinon on détruit toute crédibilité. Il n'y en aura pas", assure-t-il.

Premier décès en Allemagne de la grippe A (H1N1)

Les autorités sanitaires allemandes ont annoncé un premier décès "probablement lié" à la grippe H1N1, dans un hôpital d'Essen (ouest) hier. La victime était âgée de 36 ans, pesait 180 kilos, et présentait des symptômes grippaux. Les médecins de l'hôpital universitaire d'Essen où elle est décédée ont retrouvé "diverses bactéries ainsi que l'agent de la grippe H1N1", selon l'Insitut Robert Koch, chargé de surveiller la pandémie en Allemagne.

Ils doivent encore déterminer "si la patiente est décédée directement de la grippe H1N1 (...) ou suite à l'apparition de multiples infections simultanées", poursuit-il. L'Allemagne est "modérément touchée" par la pandémie, avec près de 19 900 cas de grippe H1N1 enregistrés mais aucun décès directement lié au virus confirmé, selon l'Institut Robert Koch. Berlin envisage de vacciner un tiers de sa population, en priorité les personnels hospitaliers, la police, les pompiers et les techniciens responsables de services essentiels.

vendredi 25 septembre 2009

L'OMS fait le point sur les vaccins contre la grippe pandémique

Les autorités de réglementation ont autorisé les vaccins contre la grippe pandémique en Australie, en Chine, aux États-Unis d’Amérique, pays qui seront suivis sous peu par le Japon et plusieurs pays d’Europe. La longueur du processus d’approbation dépend de facteurs tels que les filières de réglementation de chaque pays, le type de vaccin faisant l’objet de l’autorisation et le fait que le fabricant soit prêt à soumettre les informations voulues aux autorités de réglementation.

Capacité de production

En mai 2009, l’OMS a estimé que selon le scénario le plus optimiste, la capacité de production mondiale de vaccins contre la grippe pandémique serait d’environ 5 milliards de doses par an. Depuis, les informations sur la production et la formulation adéquate du vaccin ont été affinées. L’OMS estime actuellement la capacité de production mondiale de vaccins contre la grippe pandémique a environ 3 milliards de doses par an. Si ce chiffre est inférieur au chiffre projeté, les premiers résultats des essais cliniques laissent supposer qu’une dose unique de vaccin sera suffisante pour conférer une immunité protectrice aux adultes en bonne santé et aux enfants plus âgés, ce qui permettra dans la pratique de doubler le nombre de personnes pouvant être protégées au moyen des stocks actuels. Ces stocks resteront insuffisants pour couvrir une population mondiale de 6,8 milliards d’habitants puisque pratiquement tous les individus sont sensibles à l’infection par un nouveau virus très contagieux. Les capacités de fabrication mondiale de vaccin antigrippal sont limitées, insuffisantes et ne sont pas facilement extensibles. Les vaccins contre la grippe pandémique sont le plus efficaces comme moyen de prévention s’ils sont administrés avant le pic de l’incidence des cas lors d’une flambée ou à une date proche de celui-ci. Tant les autorités de réglementation que les fabricants de vaccin ont fait des efforts extraordinaires pour accélérer la mise à disposition des vaccins. De nombreux pays riches avaient déjà commandé aux fabricants des stocks de vaccin suffisants pour couvrir intégralement leur population. Or la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour entrer en concurrence avec les pays riches et s’adjuger rapidement une part des stocks limités. Ces pays seront donc largement tributaires des dons de vaccins des fabricants ou d’autres pays.

Mise à disposition dans les pays en développement

La semaine dernière, des dons de vaccins contre la grippe pandémique destines aux pays en développement ont été annoncés par les États-Unis d’Amérique, en même temps que par l’Australie, le Brésil, la France, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse. On s’attend à une aide du même type d’autres pays, qui sera accueillie avec soulagement. L’OMS coordonnera la distribution de ces dons de vaccins. Dans le courant de l’année, l’OMS s’est renseignée auprès de ses bureaux régionaux et de pays afin de recenser les pays qui ne disposeront pas de vaccins contre la grippe pandémique à moins de les recevoir en don. Des équipes compétentes en matière d’opérations de terrain, de vaccins et de logistique travaillent actuellement au Centre stratégique JW Lee d’Opérations sanitaires (salle SHOC). Dans un premier temps, ces équipes distribueront, selon les estimations, 300 millions de doses de vaccin à plus de 90 pays. La distribution des premiers lots de vaccins offerts en don devrait débuter en novembre. L’OMS continue à recommander que les agents de santé soient vaccinés en priorité.

Innocuité du vaccin

Les autorités nationales de réglementation des médicaments examinent attentivement les risques et avantages connus et présumés de tout vaccin avant sa mise sur le marché. Le virus de la grippe pandémique étant nouveau, il est procédé à la fois à des essais cliniques et non cliniques pour acquérir des informations essentielles sur la réponse immunitaire et l’innocuité. Les résultats des essais effectués à ce jour laissent supposer que les vaccins contre la grippe pandémique sont aussi sûrs que les vaccins contre la grippe saisonnière. Les effets secondaires devraient être analogues à ceux que l’on observe avec les vaccins contre la grippe saisonnière. Les plus fréquents sont des réactions locales au point d’injection (douleur, gonflement, rougeur) et parfois certaines réactions systémiques (fièvre, céphalée, douleurs musculaires ou articulaires). Chez la plupart des personnes vaccinées, ces symptômes restent bénins, régressent spontanément et ne durent qu’un ou deux jours. Toutefois, même des essais cliniques très étendus ne permettront pas de recenser des manifestations rares , qui peuvent survenir lors de l’administration du vaccin contre la grippe pandémique à plusieurs millions de personnes. L’OMS recommande à tous les pays administrant des vaccins contre la grippe pandémique de procéder à une surveillance minutieuse de l’innocuité et de notifier les manifestations indésirables. De nombreux pays disposent déjà de systèmes de surveillance de l’innocuité des vaccins. L’échange international des données issues de cette surveillance post-commercialisation sera déterminant pour orienter l’évaluation risques-avantages et déterminer si des changements doivent être apportés aux politiques de vaccination. L’OMS a mis au point des protocoles normalisés pour la collecte et la notification des données en temps réel et communiquera les résultats à la communauté internationale sur son site Web.

Grippe A (H1N1) : L'agence européenne du médicament recommande l'autorisation de deux vaccins

L'Agence européenne pour l'évaluation des médicaments a recommandé vendredi à l'Union européenne d'autoriser la mise sur le marché de deux vaccins contre la grippe A (H1N1), ceux produits par Novartis (photo ci-contre) et GlaxoSmithKine. Dans un communiqué, l'agence européenne recommande pour le moment une vaccination en deux doses, à trois semaines d'intervalle, pour les adultes, y compris les femmes enceintes, et les enfants à partir de six mois. Elle reconnaît toutefois que des données préliminaires laissent penser qu'une dose pourrait être suffisante pour les adultes, et n'exclut pas de revoir ces recommandations dans les mois à venir.

La Commission européenne, qui délivre les autorisations de mise sur le marché des médicaments pour les 27 pays de l'Union européenne (ainsi que l'Islande et la Norvège), rendra sa décision "prochainement", a ajouté l'EMEA.
La Commission se contente généralement de suivre les recommandations de l'Agence, ce que signifie que les Etats qui ont commandé ces deux vaccins pour leurs campagnes de vaccination devraient pouvoir démarrer celles-ci bientôt.
Le Comité d'experts de l'EMEA (European Medicines Agency), chargé d'évaluer scientifiquement l'efficacité et les risques des médicaments à usage humain, a par ailleurs recommandé que les deux vaccins soient administrés en deux doses, avec un intervalle de trois semaines, et a approuvé son utilisation sur les adultes (y compris les femmes enceintes) et les enfants de plus de six mois.
Mais le Comité a cependant reconnu que des données initiales "suggèrent qu'une vaccination en une seule dose pourrait suffire chez les adultes", et ajoute qu'il pourrait donc modifier ses recommandations dans les mois qui viennent, en se basant notamment sur de nouveaux essais cliniques.
L'EMEA a ajouté qu'elle continuait à étudier plusieurs autres vaccins, sans plus de précisions.

Le vaccin contre la grippe saisonnière est disponible en France

Elle était passée au second plan, elle revient sur le devant de la scène. Alors que le vaccin contre la grippe saisonnière est disponible à partir de ce vendredi en pharmacie, soit trois semaines plus tôt que d'habitude, le ministère de la Santé insiste sur la nécessité de se faire vacciner «le plus vite possible».

D'abord, parce que si le virus A (H1N1) semble dominant cette année, la grippe classique est toujours présente. Elle fait même chaque année 2 500 morts en France. Ensuite, parce qu'il faut trois semaines entre deux vaccinations. Une personne qui attendrait la mi-octobre pour se faire vacciner ne pourrait pas bénéficier de la vaccination contre le A (H1N1) avant début novembre, période où traditionnellement on observe une forte circulation des virus.

Ci-contre la carte de la répartition des cas groupés, ou clusters de grippe A (H1N1), en France

Enfin, la vaccination contre la grippe saisonnière pourrait aussi permettre de limiter le risque de mutation du virus A (H1N1). Selon Vincent Enouf, du Centre national de référence sur la grippe, plus le nombre de personnes vaccinées contre la grippe saisonnière sera important, moins les deux virus auront de risques d'entrer en contact et de se «recombiner».

Il existe trois types de grippe saisonnière : A, B et C. Les virus grippaux de type A se subdivisent en sous-types en fonction des différentes sortes et associations de protéines de surface du virus. Parmi les nombreux sous-types des virus grippaux A, les sous-types A (H1N1) et A (H3N2) circulent actuellement chez l’homme. L’actuelle grippe A (H1N1), normalement spécifique à l’espèce porcine, a subi une mutation qui la rend capable d’infecter l’homme chez lequel il n’avait jamais circulé auparavant. H1N1 n’est lié à aucun virus ancien ou actuel de la grippe saisonnière.

jeudi 24 septembre 2009

Un médecin américain utilise le rap et YouTube pour prévenir la grippe A (H1N1)

Le rap contre la grippe A (H1N1) : Cette forme d'expression a été choisie pour une vidéo destinée à prévenir la propagation du virus.

"For intervention I bring prevention" (pour l'intervention, j'apporte la prévention), peut-on entendre dans l'enregistrement mettant en scène le Dr John Clarke, un médecin de l'Etat de New York, qui a remporté un franc succès sur Internet. La vidéo a séduit plus de 50 000 votants lors d'un concours sur YouTube parrainé par les ministères américains de l'Education et de la Santé. Elle fera partie d'une campagne télévisée nationale. Agé de 38 ans, Clarke est le directeur médical de la Long Island Rail Road. Le médecin, qui recevra un prix de 2 500 $ US pour l'enregistrement, s'est déclaré enchanté que le rap soit utilisé pour livrer des informations aux jeunes gens en matière de santé publique. On peut le voir sur la vidéo, vêtu d'une blouse blanche, donner le conseil de rester à la maison, si nécessaire, pour éviter toute propagation du virus: "If you have it, stay at home, so you don't spread none".

Grippe H1N1 : Fillon détaille le plan de vaccination et tire l'oreille des médecins

François Fillon a détaillé jeudi le plan de vaccination contre la grippe H1N1, qui débutera à la mi-octobre par les personnels de santé qu'il a appelés à faire preuve de "responsabilité", alors que nombre d'entre eux rechignent à se faire vacciner. "Je veux rappeler que la vaccination n'est pas obligatoire mais je fais appel à la responsabilité de chacun", notamment celle "des personnels de santé: nous avons besoin d'eux pour protéger l'ensemble des Français", a lancé le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Matignon. Plusieurs enquêtes réalisées ces dernières semaines ont montré qu'une part importante de ces personnels répugnaient à se faire vacciner contre la grippe H1N1. Un sondage récent a notamment montré que plus de la moitié des médecins libéraux seulement étaient prêts à se faire vacciner. Reprenant avec quelques modifications les recommandations faites par le Haut conseil de la santé publique (HSPC), François Fillon a dressé la typologie des personnes prioritaires pour cette campagne.

Il a confirmé qu'elle se ferait de manière "collective", dans des lieux publics et pas chez le généraliste, sous l'autorité des préfets et des services de santé. "Le principe est simple: les personnes prioritaires sont les personnes les plus vulnérables et ce sont les personnels de santé, parce que c'est naturellement sur eux que repose la santé de tous les autres", a déclaré le chef du gouvernement, qui s'exprimait aux côtés de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot à l'issue d'une réunion consacrée à la pandémie. Selon une liste dressée par Matignon, "les personnels de santé de réanimation, néonatale et pédiatrique" seront vaccinés en priorité. Suivront les "personnels médical, paramédical et aide-soignant des établissements de santé, ainsi que les médecins et infirmiers" exposés à des patients grippés. Les femmes enceintes arrivent ensuite, suivies de "l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois", des professionnels chargés de l'accueil de la petite enfance, des nourrissons de 6-23 mois avec facteur de risque, des sujets de 2 à 64 ans avec facteur de risque. Enfin, en bas de la liste figurent les personnes de plus de 65 ans avec facteur de risque, les 2-18 ans sans facteur de risque puis les personnes âgées de plus de 18 ans sans facteur de risque. Alors que 94 millions de doses ont été commandées, François Fillon et Roselyne Bachelot n'ont pas donné le détail de leur disponibilité. La ministre a simplement affirmé que la France devrait disposer "vers le 9 octobre d'environ 1 à 1,2 million de doses" de vaccins en provenance du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK). Le pays a également reçu 12 000 doses sur les 50 000 doses commandées chez Baxter, a-t-elle précisé. Et tandis que nombre de Français s'interrogent sur l'inocuité des vaccins qui seront distribués, Mme Bachelot a voulu se montrer rassurante, martelant que "la technologie des vaccins" était "bien connue" et que ceux qui seront proposés auront "évidemment satisfait à toutes les procédures de sécurité". "Pour beaucoup de nos concitoyens, cette pandémie est pour le moment théorique", a renchéri François Fillon. "Beaucoup de ceux qui ne se sentent pas concernés par la vaccination vont, au contact de la montée de la pandémie, certainement changer d'avis", a-t-il pronostiqué. Selon une enquête TNS Sofres/Logica 65 % des Français n'envisagent pas de se faire vacciner contre la grippe H1N1.

Les stratégies de vaccination contre la grippe A au menu d'une réunion à Matignon

François Fillon tient jeudi en fin de matinée à Matignon une réunion "sur la stratégie vaccinale" face à l'épidémie de grippe A. Ce sont le Premier ministre et le président de la République qui doivent décider des stratégies de vaccination et des priorités sanitaires pour lutter contre le virus H1N1. Ils peuvent suivre ou non la proposition faite au gouvernement par la ministre de la Santé Roselyne Bachelot qui s'est elle-même appuyée sur les avis rendus le 10 septembre par le Haut Conseil de la santé publique (HCSP), une instance d'expertise pluridisciplinaire rattachée au ministère. D'après le HCSP doivent être vaccinés en priorité les personnels de santé et de secours, les femmes enceintes, l'entourage des nourrissons et les bébés de moins de 2 ans avec facteur de risque.

La France a acquis officiellement 94 millions de doses de vaccins contre la grippe A, auprès de trois laboratoires différents : GSK (50 millions), Novartis (16 millions) et Sanofi-Pasteur (28 millions). Une commande complémentaire a aussi été passée auprès d'un quatrième industriel, le laboratoire Baxter.

mercredi 23 septembre 2009

Vaccination contre la grippe A : L'appel de l'Ordre des médecins français

Le Conseil national de l'ordre des médecins (CNOM) a recommandé mardi 22 septembre aux médecins "de se faire vacciner et d'inciter leurs patients à se faire vacciner" contre la grippe A (H1N1). Cette démarche de l'Ordre intervient à la suite de la publication de plusieurs sondages révèlant une certaine réticence des praticiens vis-à-vis de ces vaccins. "Aujourd'hui, face à une telle pandémie, il est du devoir des médecins, premièrement d'être en état de travailler, deuxièmement de ne pas être le vecteur de la maladie, et enfin d'avoir un comportement exemplaire en protégeant les individus et les familles", déclare Michel Legmann, président du CNOM. Par ailleurs, Roselyne Bachelot a fait savoir lundi 21 septembre qu'"étudiants et internes en médecine seront associés à la campagne de vaccination contre la grippe A". Consciente du climat de suspicion général des Français à l'égard de la vaccination, la ministre de la Santé a invité le même jour les laboratoires pharmaceutiques à rassurer la population "avec la plus grande pédagogie possible".

Les tous premiers résultats des vaccins grippe A (H1N1) indique qu'une seule injection pourrait être suffisante

La pandémie de grippe A H1N1 qui sévit actuellement fait que le développement de vaccins efficaces est une priorité mondiale. C’est ce qui explique que des résultats préliminaires d’études débutées en juillet 2009 soient d’ores et déjà publiés, sur des sites en ligne afin que l’information touche le plus rapidement possible l’ensemble de la communauté scientifique.

Une étude (1) a été menée chez 175 adultes de 18 à 50 ans dans le but de tester l’efficacité d’un vaccin monovalent antigrippe H1N1, produit par Novartis, dans sa forme libre ou associée à l’adjuvant MF59 (ou squalène) administré par voie intramusculaire. Les 100 premiers patients inclus ont reçu 2 doses de 7,5 µg de vaccin - MF59 soit administrées de façon concomitante à J0 soit administrées en 2 fois, l’une à J0 et l’autre à J7, 14 ou 21. Des prélèvements sanguins ont été réalisés à J0, J14, J21 et J28 pour mesurer la réponse à anticorps par inhibition de l’hèmaglutination et par un test de microneutralisation.

Les analyses intermédiaires réalisées sur les prélèvements de J14 montrent que les titres d’anticorps et les taux de seroconversion et de séroprotection sont plus élevés chez les sujets ayant reçu la totalité de la dose que chez ceux en attente de la 2ème dose. Par contre à J21, il n’y avait pas de différence significative entre les sujets qui avaient reçu les 2 doses ou ceux n’ayant reçu qu’une dose de vaccin. Les réactions vaccinales (principalement douleur au point d’injection, douleur musculaire, fièvre, céphalée) étaient légères à modérées. Les auteurs concluent que la réponse immunitaire est satisfaisante en moins de 2 semaines après administration d’une dose unique du vaccin dans sa forme associée à l’adjuvant. Ces résultats préliminaires restent à confirmer par de nouvelles études.

Une autre étude (2) réalisée chez 240 sujets par le laboratoire CSL (Australie) a testé l’efficacité d’un vaccin monovalent sans adjuvant, inactivé anti H1N1 à la dose de 15 ou 30 µg d’antigène hémagglutinine administré par voie intramusculaire. Les titres d’anticorps étaient mesurés à J0 et à J21. Les résultats montrent qu’à J21 un titre d’anticorps à 1:40 ou plus était obtenu chez 116 patients sur les 120 ayant reçu la dose de 15 µg (soit 96,7 %) et chez 112 des 120 patients ayant reçu la dose de 30 µg (soit 93,3 %). Les auteurs concluent à l’immunogénicité chez l’adulte d’une dose unique de 15 µg de vaccin anti H1N1. Le haut niveau de protection immunitaire apporté par une dose unique de 15 µg devrait permettre d’assurer plus facilement la logistique des programmes de vaccination H1N1 de masse.

Dr Christèle Leblond-Joly
1) Clark TW et coll. Trial of influenza A (H1N1) 2009 monovalent MF59-adjuvanted vaccine – preliminary report. N Eng J Med 2009; publication avancée en ligne le 10 septembre 2009 (10.1056/NEJMoa0907650)
2) Greenberg et coll. Response after one dose of a monovalent influenza A (H1N1) 2009 vaccin – preliminary report. N Eng J Med 2009; publication avancée en ligne le 10 septembre 2009 (10.1056/NEJMoa0907413)

mardi 22 septembre 2009

Grippe A : Un homme soigné au Tamiflu meurt à Unieux

Un homme âgé de 58 ans est décédé des suites de la grippe A (H1N1) alors qu’il était traité au Tamiflu. Le décès étant survenu vers 4 heures lundi matin, l’épouse de la victime a immédiatement appelé les secours. Les pompiers et le Samu ont tenté en vain de le ranimer à son domicile situé à Unieux, un village de la Loire. La victime présentait plusieurs facteurs de risque dont le tabagisme, ce qui laisse supposer que le virus de la grippe A (H1N1) ne serait pas la seule cause du décès. Par précaution, son épouse a été placée à l’isolement.
Les médecins ont conclu à un arrêt cardiaque. On sait toutefois que des études montrent une plus grande fréquence des infarctus dans ces circonstances. Bernard M. présentait plusieurs facteurs de risque dont le tabagisme, il avait consulté son médecin le vendredi pour une grippe et s'était vu prescrire du Tamiflu. Une autopsie a été demandée dont les résultats devraient être connus aujourd'hui.

A ce jour, personne ne sait vraiment combien de cas de grippe sont déjà apparus dans la Loire. En revanche, les cabinets médicaux sont débordés de patients présentant des syndromes grippaux : fièvre, courbatures, maux de tête, pour l'essentiel. Le Grog (Groupement régional d'observation de la grippe) estime que 10 à 15 % des syndromes grippaux sont des vraies grippes. Le laboratoire de virologie du CHU de Lyon observe un ratio moindre sur les prélèvements qu'il reçoit.

Le déroulement de la campagne de vaccination sur la grippe A (H1N1) en France

Georges-François Leclerc, directeur du cabinet de la Ministre de la santé, et plusieurs membres du cabinet, dont Jean-Patrick Sales ont apportés les précisions suivantes sur le plan de vaccination en général :
Les AMM (Autorisations de Mise sur le Marché) des vaccins devraient parvenir le 25 septembre, pour un début de la vaccination début octobre. La France a déjà reçu 13 000 doses de vaccins qui seront destinées aux personnels de pédiatrie et de néo-natalogie dès les AMM reçues. Puis viendront les autres personnels soignant, les personnes fragiles (entre octobre et novembre) puis le reste de la population de novembre à janvier. Un système de suivi de cohorte et un processus de pharmacovigilance est prévu pour toutes les personnes s'étant faite vacciné.

Les étudiants en médecine mobilisés pour la vaccination contre la grippe A.
Reçus hier au ministère de la Santé, les étudiants en soins infirmiers et en médecine, ainsi que les internes, ont appris qu'ils participeraient au plan de vaccination contre la grippe A. "La participation à la campagne de vaccination est pour l'instant prévue sur la base du volontariat mais les pouvoirs publics réquisitionneront, s'il n'y a pas assez de volontaires" a indiqué Chloé Loyez, présidente de l'association des étudiants en médecine (ANEMF).
Elle a également précisé que seuls les étudiants en troisième et quatrième année, ainsi que les internes et les étudiants infirmiers en troisième année seront à même d'administrer le vaccin. Le travail administratif sera quant à lui réservé aux étudiants de première et deuxième année. L'association des étudiants en médecine indique que 7 000 étudiants et internes par mois seront impliqués dans l'ensemble des centres de vaccination, ils pourraient donc représenter la moitié du personnel de vaccination. Des médecins sont appelés en renfort pour assurer ces séances de vaccination notamment des médecins retraités. Des réquisitions sont envisagées en cas de postes insuffisamment pourvus.

La grippe A (H1N1) a touché 190 pays sur 193

La directrice générale de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) Margaret Chan a déclaré lundi que la fabrication du vaccin contre la grippe A (H1N1) était en bonne voie et que l'idéal serait de produire trois milliards de doses par an. A l'issue de la cérémonie d'ouverture de la 60e session du Comité régional du Pacifique occidental de l'OMS à Hong Kong, Mme Chan a indiqué que beaucoup de pays et régions avaient lancé la fabrication des vaccins antigrippaux. "Après 5 à 6 mois de recherches suite à l'apparition de l'épidémie, la fabrication du vaccin est en bonne voie", a-t-elle expliqué, ajoutant que la Chine était le premier pays à informer l'OMS de la fabrication du vaccin et à immuniser sa population. Selon les données fournies par les laboratoires du monde entier, le virus de la nouvelle grippe a peu changé et aucune mutation n'a été signalée depuis avril, a souligné la directrice de l'OMS. Ainsi, le nouveau vaccin produit devrait être efficace, a-t-elle ajouté. Elle a prévu l'arrivée d'une seconde vague de grippe A (H1N1), plus grave que la précédente, la saison de la grippe approchant. Les ressources médicales doivent être utilisées pour sauver les malades infectés afin de réduire le nombre de cas graves et de décès, a-t-elle appelé. Rappelant qu'un total de 190 pays et régions avaient signalé des cas de grippe A (H1N1), Mme Chan a expliqué que la majorité des cas étaient bénins et que les malades pouvaient guérir sans traitement. Cependant, les malades souffrant d'asthme, de maladies cardiaques, d'obésité et les femmes enceintes doivent faire plus attention. La session durera jusqu'à vendredi. Mme Chan et des experts médicaux venant de 37 pays et régions aborderont des sujets tels que la grippe A (H1N1), le paludisme et le sida .

lundi 21 septembre 2009

Grippe A (H1N1) çà chauffe pas pour tout le monde !

Ci-contre le message DGS-urgent reçu par Didier, un médecin du 91, abonné à ce service d'alerte. L'ennui c'est que le message soit-disant urgent concerne des informations sur la grippe A (H1N1) du 8 août et vient d'arriver ce matin le 21 septembre !

Le vaccin anti-grippe de Sanofi disponible fin novembre

Le PDG du laboratoire prévoit de livrer la France "à partir de fin novembre". Les doses seront vendues "plus cher que pour la grippe saisonnière", donc à plus de six euros. Le vaccin contre la grippe A (H1N1) du laboratoire Sanofi sera disponible "à partir de fin novembre", précise le directeur général du laboratoire pharmaceutique Chris Viehbacher, lundi 21 septembre. Il devrait coûter plus de six euros.
"Nos données cliniques sur le vaccin seront prêtes à la mi-octobre. Nous soumettrons deux dossiers, l'un pour un vaccin avec adjuvant et un autre sans adjuvant. Il faudra ensuite quelques semaines pour obtenir les approbations". "Nous pourrons livrer la France à partir de fin novembre". "Nous serions en théorie en mesure de fabriquer au moins 800 millions de doses en une année" en France et aux Etats-Unis, ajoute Chris Viehbacher, estimant que "les autorités opteront probablement pour une seule injection". Quant au coût du vaccin, "les plus pauvres paieront un prix égal au tiers du tarif pratiqué pour les pays les plus riches. Pour ceux-ci, le vaccin de la grippe A coûtera plus cher que celui de la grippe saisonnière", ajoute le PDG de Sanofi. "Nous faisons aussi don de 100 millions de doses à l'OMS".

Grippe A : Premier décès en Russie

Un médecin arrivé de Bulgarie est décédé des suites de la grippe H1N1, devenant le premier cas mortel en Russie du virus, a révélé ce soir l'Académie des sciences citée par l'agence Interfax.

"La veille de sa mort, ses analyses nous ont été remises, et nous avons immédiatement diagnostiqué la grippé porcine", a déclaré l'académicien Dmitri Lvov, précisant que la victime, une femme, était morte début septembre. "Nous n'avons pu prendre aucune mesure car elle est morte le jour suivant", a ajouté M. Lvov, cité par Interfax.

La vaccination contre le virus de la grippe A (H1N1) a débuté (photo ci-contre)

En Russie, "des dizaines de milliers de cas"

Dimitri Lvov a également estimé que le nombre total de personnes contaminées par le virus en Russie pourrait être beaucoup plus élevé que le chiffre officiel de 90 cas détectés. "D'après mes estimations, il pourrait atteindre des dizaines de milliers de cas. Je ne peux pas encore le prouver, mais dans quelques semaines je serai en mesure de le faire et en ferai état", a-t-il expliqué.
"L'époque où nous pouvions dire que notre frontière était verrouillée est révolue. Pour le virus, c'est une passoire", a-t-il avancé. .
A signaler que cette information a été démentie par la suite faisant de la Russie une nouvelle énigme par rapport à la diffusion de ce nouveau virus.

dimanche 20 septembre 2009

Grippe A : Un décès suspect à Brest

C’est par le biais d’un simple communiqué de presse que le CHRU de Brest vient d’annoncer le décès d’un patient, porteur confirmé de la grippe A H1N1.

La victime, dont l’identité n’a pas été révélée, est un homme de 42 ans. Il est décédé samedi en fin d’après-midi. Ce quadragénaire avait été admis au centre hospitalier le 24 août dernier pour une pneumopathie. «Les analyses ont montré que ce patient était bien porteur du virus mais il n’est pas possible de savoir si c’est la grippe qui est responsable du décès ou les autres pathologies», précisait hier après-midi, Isabelle Gourmelen, responsable de la communication au CHU de Brest. En tout état de cause, d’autres analyses ne sont pas prévues à cette heure.

Un premier décès suspect en juillet

Le 18 juillet dernier, une jeune fille de 14 ans était décédée à Brest. Elle était porteuse du virus, selon les premières informations données alors par l’Institut national de veille sanitaire, à la suite de résultats fournis par l’Institut Pasteur. Une des analyses complémentaires effectuées après le décès n’avait toutefois pas trouvé trace du virus. La jeune victime souffrait d’une maladie rare avec déficit immunitaire. Ce nouveau décès suspect intervient alors que l’hôpital de la Cavale Blanche prévoit de dévoiler, mercredi, son plan spécifique en cas de pandémie de grippe A.

Le témoignage de l'épouse :
« Avec nos deux garçons, nous étions en vacances à Figueres, en Espagne. Le mercredi 19 août, mon mari a consulté un médecin. Il n'avait pas de fièvre à ce moment-là, mais il toussait et avait mal à la gorge. Une angine a été diagnostiquée. Nous sommes rentrés le samedi, en train. « Le dimanche, de retour chez nous, à Landéda, dans le Finistère, toute la famille était malade. De la fièvre, un rhume et de la toux. Le dimanche midi, nous avons appelé les urgences, le 15. On a expliqué la situation. Par téléphone, on nous a conseillé de rester au chaud, sous la couette. Mon mari a dormi tout l'après-midi. « Mais dans la nuit, il n'arrivait plus à respirer. Vers 4 h, j'ai appelé le Samu. Les pompiers sont arrivés vers 5 h 15, munis de masque, de combinaison et de gants. Mon mari a été mis sous assistance respiratoire puis transporté aux urgences de l'hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest. Diagnostic : pneumonie. Les médecins ont estimé qu'il y avait peu de risque pour que ce soit la grippe A. Mon mari a passé la journée du lundi aux urgences sans protection particulière de la part des soignants. « Le soir, son état s'est aggravé. Il a été transporté en service de réanimation. Finalement, mardi matin, l'hypothèse de la grippe A a été reposée. Un prélèvement a été effectué. L'analyse a été confirmée six heures plus tard, vers 18 h. Le protocole s'est alors mis en place avec masque et combinaison pour les personnels de l'hôpital. « Stéphane souffrait beaucoup. Je crois qu'il a été mis dans un coma artificiel. Trois jours avant son décès, sa tension était montée. Finalement, il est décédé d'une hémorragie cérébrale. Nous n'avons pas demandé d'autopsie. « Ce qui nous choque, c'est qu'on nous a dit de ne pas parler de la grippe A. De dire que Stéphane souffrait d'une pneumonie. La Ddass, l'hôpital... tout le monde nous tenait ce discours-là. On était fin août, il ne fallait pas créer de psychose. « Stéphane était en très bonne santé. Il est décédé à cause d'une complication de la grippe A. Ce n'est pas une maladie anodine. Nous pensons qu'il ne faut pas attendre d'avoir tous les symptômes pour consulter. »

samedi 19 septembre 2009

En France le pic de malades est attendu dans 4 à 8 semaines

L'InVS fait état d'une incidence des consultations pour grippe clinique, accompagnée de symptômes marqués (fièvre à 39°, forte toux...), en augmentation à 164 cas pour 100 000 habitants, se situant "largement au-dessus du seuil épidémique (84 cas pour 100 000 habitants)" au cours de la semaine du 7 au 13 septembre. A l'origine de ces chiffres, le réseau Sentinelles (1 300 médecins généralistes libéraux) indique cependant que les données consolidées de la première semaine de septembre la situaient finalement en dessous du seuil épidémique, contrairement à ce qui avait été annoncé. Par conséquent, le réseau Sentinelles estime nécessaire d'attendre une seconde semaine pour confirmer l'arrivée de la grippe.

L'InVS, qui s'appuie également sur les données de surveillance d'autres réseaux - ceux de SOS Médecins, en ville, et d'"Oscour", aux urgences hospitalières -, estime que celles-ci "montrent une très nette augmentation de l'activité grippale". Le réseau Sentinelles relève un excès du nombre de consultations pour grippe clinique de 93 000 par rapport à la moyenne des années précédentes. Les résultats fournis par le réseau des groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog) pour cette 37e semaine de l'année seront connus sous huitaine. Ceux de la semaine précédente font état de 23 000 consultations pour infections respiratoires aiguës liées à la grippe A (H1N1) 2009. De plus, le nombre d'épisodes de cas groupés confirmés s'est lui aussi fortement élevé, avec 42 cas pour la 37e semaine, notamment en milieu scolaire. "La progression rapide et concordante de ces indicateurs" montre que l'épidémie a débuté en France métropolitaine, indique l'InVS, précisant. que "le virus A (H1N1) 2009 est le virus grippal majoritaire en France métropolitaine".

Ce démarrage intervient particulièrement tôt. En 2008, l'épidémie de grippe saisonnière n'avait commencé que dans les dernières semaines de décembre. Cette précocité ne surprend pas totalement et s'explique par les caractéristiques des virus pandémiques. Trois types de facteurs interviennent dans le déclenchement d'une épidémie de grippe : les conditions climatiques ; la capacité du virus à se transmettre entre individus et l'état de protection immunitaire de la population. Or, comme on l'a vu dans le cas de la vague de grippe au Royaume-Uni au cours du mois d'août, les deux derniers facteurs sont réunis : Le H1N1 est hautement transmissible et la population est très peu immunisée contre lui. Dès lors, dans quelle mesure est-il possible de prévoir les conséquences de cette dynamique de l'épidémie ? Il est encore trop tôt pour pouvoir modéliser ce qui va se passer, fait-on valoir à l'InVS. Cependant, l'éventualité d'un pic épidémique survenant dans les 4 à 8 semaines est considérée comme vraisemblable par les épidémiologistes de l'Institut, sachant que, dans le cas des virus saisonniers, le délai est plutôt de 4 à 6 semaines. Pour autant, l'InVS ne dispose pas encore d'assez d'éléments pour déterminer si le début de la vague épidémique sera massive ou non, et si une deuxième vague se profile. Les données d'observations dans l'hémisphère Sud, qui sort de la période hivernale, indiquent que la grippe A (H1N1) n'y a pas pris la forme d'une grosse vague épidémique (au moins 20 % de la population infectée). Rien ne permet donc d'écarter la possibilité que l'épidémie débutante en France métropolitaine ressemble en termes d'intensité à celle qui a touché le Royaume-Uni cet été.
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