jeudi 10 septembre 2009

L'épidémie de grippe progresse en France

Avec une forte croissance du nombre des personnes atteintes, la France se rapproche d'un démarrage de la phase épidémique de la grippe, selon des estimations publiées mercredi. Plusieurs classes et écoles ont fermé à la suite de cas avérés de la nouvelle grippe H1N1. La ministre de la Santé, Roselyne Bachelot, avait d'ailleurs averti: "il est absolument certain" que la rentrée scolaire va faciliter la diffusion de la nouvelle grippe H1N1. Ainsi, la France métropolitaine qui avait été jusque là plutôt épargnée comparée à des pays comme l'Angleterre, pourrait voir arriver le début de la vague épidémique. Le nombre de cas de grippe clinique en France métropolitaine, estimé à 52 300 cas la semaine dernière (contre plus de 30 000 la semaine précédente), "dépasse légèrement" pour la première fois le seuil épidémique, selon le réseau Sentinelles de l'Inserm. "Il faudra attendre une seconde semaine pour confirmer le dépassement de ce seuil et valider l'arrivée de l'épidémie en France", précise le Dr Thierry Blanchon responsable du réseau. "Ces cas ne sont pas tous des cas de grippe confirmée", dit-il en soulignant cependant que "le virus dominant est le H1N1 2009". "C'est la tendance qui compte et qui permet de dire si une épidémie arrive", souligne-t-il. Le nombre de cas de grippe clinique (fièvre supérieure à 39°C, signes respiratoires, courbatures) est "très supérieur à ce qu'on observe à la même époque habituellement" même s'il reste "loin des chiffres observés en pleine épidémie hivernale", ajoute-t-il. "Le nombre de grippes cliniques liées au virus A (H1N1) 2009 peut être estimé à 6 000, en progression lente par rapport à la semaine précédente", selon l'Institut de veille sanitaire (InVS). Néanmoins, admet l'InVS "ce chiffre sous-estime le nombre total de patients consultant pour grippe H1N1 en ne prenant pas en compte les formes avec une fièvre inférieure à 39 °C".

L'InVS cherche à avoir les meilleures indicateurs possibles pour connaître le nombre de cas de grippe H1N1 2009.

"Quand ce nombre devient trop important, il n?est plus possible de comptabiliser individuellement les cas. Pour prendre des décisions de santé publique, il n'est pas indispensable d'avoir des chiffres précis, mais de disposer d?un ordre de grandeur. La dynamique de l'épidémie en dit plus que le nombre de cas", estime le Dr Françoise Weber, patron de l'InVS dans un entretien au quotidien Le Monde. "Enregistrer son franchissement permet de fournir au Comité interministériel de crise et à la ministre de la Santé les informations nécessaires sur la dynamique de l'épidémie - croissance lente ou accélération rapide - afin qu'ils puissent prendre des décisions dans la gestion du système de santé et d'autres domaines", explique-t-elle. "La semaine dernière, le nombre de consultations pour syndrome grippal en France métropolitaine a été estimé à 52 300, soit une incidence de 83 cas pour 100 000 habitants, légèrement au-dessus du seuil épidémique (80 cas pour 100 000 habitants)", selon le réseau Sentinelles. Mais, "moins d'un cas de vraie grippe H1N1 par médecin généraliste par semaine, c'est peu", estime Anne Mosnier des Groupes régionaux d'observation de la grippe (GROG). La majorité des grippes restent bénignes, que la température soit ou non supérieure à 39 °C, s'accordent à reconnaître les spécialistes.