vendredi 25 septembre 2009

L'OMS fait le point sur les vaccins contre la grippe pandémique

Les autorités de réglementation ont autorisé les vaccins contre la grippe pandémique en Australie, en Chine, aux États-Unis d’Amérique, pays qui seront suivis sous peu par le Japon et plusieurs pays d’Europe. La longueur du processus d’approbation dépend de facteurs tels que les filières de réglementation de chaque pays, le type de vaccin faisant l’objet de l’autorisation et le fait que le fabricant soit prêt à soumettre les informations voulues aux autorités de réglementation.

Capacité de production

En mai 2009, l’OMS a estimé que selon le scénario le plus optimiste, la capacité de production mondiale de vaccins contre la grippe pandémique serait d’environ 5 milliards de doses par an. Depuis, les informations sur la production et la formulation adéquate du vaccin ont été affinées. L’OMS estime actuellement la capacité de production mondiale de vaccins contre la grippe pandémique a environ 3 milliards de doses par an. Si ce chiffre est inférieur au chiffre projeté, les premiers résultats des essais cliniques laissent supposer qu’une dose unique de vaccin sera suffisante pour conférer une immunité protectrice aux adultes en bonne santé et aux enfants plus âgés, ce qui permettra dans la pratique de doubler le nombre de personnes pouvant être protégées au moyen des stocks actuels. Ces stocks resteront insuffisants pour couvrir une population mondiale de 6,8 milliards d’habitants puisque pratiquement tous les individus sont sensibles à l’infection par un nouveau virus très contagieux. Les capacités de fabrication mondiale de vaccin antigrippal sont limitées, insuffisantes et ne sont pas facilement extensibles. Les vaccins contre la grippe pandémique sont le plus efficaces comme moyen de prévention s’ils sont administrés avant le pic de l’incidence des cas lors d’une flambée ou à une date proche de celui-ci. Tant les autorités de réglementation que les fabricants de vaccin ont fait des efforts extraordinaires pour accélérer la mise à disposition des vaccins. De nombreux pays riches avaient déjà commandé aux fabricants des stocks de vaccin suffisants pour couvrir intégralement leur population. Or la plupart des pays à revenu faible ou intermédiaire n’ont pas les moyens financiers nécessaires pour entrer en concurrence avec les pays riches et s’adjuger rapidement une part des stocks limités. Ces pays seront donc largement tributaires des dons de vaccins des fabricants ou d’autres pays.

Mise à disposition dans les pays en développement

La semaine dernière, des dons de vaccins contre la grippe pandémique destines aux pays en développement ont été annoncés par les États-Unis d’Amérique, en même temps que par l’Australie, le Brésil, la France, l’Italie, la Nouvelle-Zélande, la Norvège, le Royaume-Uni et la Suisse. On s’attend à une aide du même type d’autres pays, qui sera accueillie avec soulagement. L’OMS coordonnera la distribution de ces dons de vaccins. Dans le courant de l’année, l’OMS s’est renseignée auprès de ses bureaux régionaux et de pays afin de recenser les pays qui ne disposeront pas de vaccins contre la grippe pandémique à moins de les recevoir en don. Des équipes compétentes en matière d’opérations de terrain, de vaccins et de logistique travaillent actuellement au Centre stratégique JW Lee d’Opérations sanitaires (salle SHOC). Dans un premier temps, ces équipes distribueront, selon les estimations, 300 millions de doses de vaccin à plus de 90 pays. La distribution des premiers lots de vaccins offerts en don devrait débuter en novembre. L’OMS continue à recommander que les agents de santé soient vaccinés en priorité.

Innocuité du vaccin

Les autorités nationales de réglementation des médicaments examinent attentivement les risques et avantages connus et présumés de tout vaccin avant sa mise sur le marché. Le virus de la grippe pandémique étant nouveau, il est procédé à la fois à des essais cliniques et non cliniques pour acquérir des informations essentielles sur la réponse immunitaire et l’innocuité. Les résultats des essais effectués à ce jour laissent supposer que les vaccins contre la grippe pandémique sont aussi sûrs que les vaccins contre la grippe saisonnière. Les effets secondaires devraient être analogues à ceux que l’on observe avec les vaccins contre la grippe saisonnière. Les plus fréquents sont des réactions locales au point d’injection (douleur, gonflement, rougeur) et parfois certaines réactions systémiques (fièvre, céphalée, douleurs musculaires ou articulaires). Chez la plupart des personnes vaccinées, ces symptômes restent bénins, régressent spontanément et ne durent qu’un ou deux jours. Toutefois, même des essais cliniques très étendus ne permettront pas de recenser des manifestations rares , qui peuvent survenir lors de l’administration du vaccin contre la grippe pandémique à plusieurs millions de personnes. L’OMS recommande à tous les pays administrant des vaccins contre la grippe pandémique de procéder à une surveillance minutieuse de l’innocuité et de notifier les manifestations indésirables. De nombreux pays disposent déjà de systèmes de surveillance de l’innocuité des vaccins. L’échange international des données issues de cette surveillance post-commercialisation sera déterminant pour orienter l’évaluation risques-avantages et déterminer si des changements doivent être apportés aux politiques de vaccination. L’OMS a mis au point des protocoles normalisés pour la collecte et la notification des données en temps réel et communiquera les résultats à la communauté internationale sur son site Web.