mardi 29 septembre 2009

Le Canada adopte une stratégie inverse de la France

Le ministère québécois de la Santé reporte à janvier 2010 sa campagne de vaccination contre l'influenza saisonnière afin de concentrer tous ses efforts cet automne à la grippe A (H1N1). Sur la base de l'avis des experts, le ministère a convenu d'administrer le vaccin pandémique, attendu en novembre, avant celui contre la grippe saisonnière.
« Il a été décidé, au Québec, d'inverser les campagnes de vaccination, c'est-à-dire de commencer la vaccination A (H1N1) dès que le vaccin sera disponible au Québec, suivi en janvier 2010 de la campagne régulière contre l'influenza », a indiqué vendredi le directeur de la protection de la santé publique, au ministère de la Santé, Horacio Arruda. Le vaccin contre la grippe A (H1N1) sera offert gratuitement sur une base volontaire à compter du 15 novembre. Six groupes ont été visés par le ministère :
- Les femmes enceintes
- Les enfants de plus de 6 mois et moins de 5 ans
- Les personnes habitant une localité isolée
- Les travailleurs de la santé
- Les proches de nourrissons âgés de moins de 6 mois et de personnes immunocompromises.
Diverses raisons ont amené les autorités à s'attaquer en priorité à la grippe A (H1N1), notamment les résultats d'études récentes menées au Canada. Ces études, qui restent néanmoins à valider, tendent à démontrer que les personnes ayant reçu un vaccin contre l'influenza saisonnière courent un plus grand risque de contracter le virus pandémique. La Direction de la protection de la santé publique a aussi considéré un autre facteur : Elle croit que le virus A (H1N1) circulera davantage pendant l'automne que celui de la grippe annuelle, dont le sommet épidémique survient généralement vers les mois de février et mars « Nous croyons que l'activité grippale qui va commencer au Québec, selon le scénario le plus probable, sera non pas la grippe usuelle mais la H1N1 pandémique », a soutenu le Dr Arruda. Le ministère se réserve tout de même une marge de manœuvre et pourrait administrer le vaccin contre la grippe saisonnière au cours de l'automne, entre autres chez les personnes les plus vulnérables, si le nombre d'éclosions le justifie. « Comme la menace sera celle du H1N1 durant l'automne, on préfère y consacrer nos énergies. Mais on se garde une flexibilité. Si nous avons une circulation importante (du virus de la grippe saisonnière) ou des éclosions qui touchent des groupes à risque, nous pourrions offrir le vaccin », a assuré M. Arruda. Au total, 27 personnes sont mortes au Québec des suites de la grippe A (H1N1). Quant à elle, la grippe traditionnelle fait environ 400 morts annuellement sur le territoire québécois.