mercredi 16 septembre 2009

La pharmacie centrale des armées prépare les doses de Tamiflu

Hervé Morin visitait mardi la pharmacie centrale des armées, sur le pied de guerre pour faire face à la menace mortelle d’une pandémie.
Si l’on en croit H. G. Wells, les microbes pourraient bien sauver l’humanité… d’une invasion d’extraterrestres aux intentions peu amènes. Là où l’armée échoue, les petits hommes verts ne devraient en effet pas survivre aux bactéries de la planète bleue. Mais, pour l’heure, ce sont bien les humains qui seraient menacés par l’ex-grippe porcine, rebaptisée (de manière moins anxiogène) grippe A (H1N1). Qu’on se le dise, face à cet ennemi invisible et mortel, la nation est sur le pied de guerre et l’armée mobilisée. C’est, en tout cas, le message rassurant qu’a voulu décliner mardi le ministre de la Défense Hervé Morin en visitant la pharmacie centrale des armées à Chanteau dans le Loiret. Pour le coup, l’armée ne sera pas en retard d’une guerre, puisque son service de santé planche depuis 2004 sur un plan de lutte contre une pandémie grippale. Principal apport de la défense dans la bataille qui s’annonce contre le virus, les laboratoires de la pharmacie fabriquent des doses d’oseltamivir, le principe actif du Tamiflu.

15,4 millions de traitements
La pharmacie centrale des armées a d’ores et déjà produit 77 millions de ces comprimés d’antiviraux qui devraient être distribués à la population en cas de réelle pandémie. Concrètement, l’armée reçoit la matière première sous forme de poudre ainsi que les excipients fournis par le ministère de la Santé. Une fois façonnés, les cachets sont livrés en fûts scellés à une entreprise spécialisée qui les conditionne en boîte de 5. Petit calcul, ce sont donc 15,4 millions de traitements génériques qui ont été produits et qui viennent s’ajouter au stock déjà constitué par le ministère de la Santé.

Si l’armée éternue…
L’armée s’est également mobilisée sur d’autres fronts. Depuis le 1er septembre, le ministère a activé le centre opérationnel pandémie (« COP » pour les uniformes, grands amateurs d’acronymes). Et à charge pour le COP d’assurer les PCA de l’armée, comprendre les fameux plans de continuité d’activité, à l’instar de ceux mis en place dans les entreprises. L’enjeu, pour la défense, est crucial. Il s’agit, en premier lieu d’assurer la préservation des fonctions stratégiques, qu’il s’agisse de la dissuasion nucléaire, des moyens de communication et de la protection du territoire national. Bref, pas question que la souveraineté nationale s’enrhume si l’armée se mettait à éternuer. Aux grandes peurs, les grands remèdes, 26 millions de masques de protection ont été commandés pour les militaires, sans oublier une dotation propre en Tamiflu générique, des gels hydro-alcooliques et même des poubelles à pied ! Les armes les plus efficaces ne sont pas toujours les plus high-tech.