C’est par le biais d’un simple communiqué de presse que le CHRU de Brest vient d’annoncer le décès d’un patient, porteur confirmé de la grippe A H1N1.
Le 18 juillet dernier, une jeune fille de 14 ans était décédée à Brest. Elle était porteuse du virus, selon les premières informations données alors par l’Institut national de veille sanitaire, à la suite de résultats fournis par l’Institut Pasteur. Une des analyses complémentaires effectuées après le décès n’avait toutefois pas trouvé trace du virus. La jeune victime souffrait d’une maladie rare avec déficit immunitaire. Ce nouveau décès suspect intervient alors que l’hôpital de la Cavale Blanche prévoit de dévoiler, mercredi, son plan spécifique en cas de pandémie de grippe A.
Le témoignage de l'épouse :
« Avec nos deux garçons, nous étions en vacances à Figueres, en Espagne. Le mercredi 19 août, mon mari a consulté un médecin. Il n'avait pas de fièvre à ce moment-là, mais il toussait et avait mal à la gorge. Une angine a été diagnostiquée. Nous sommes rentrés le samedi, en train. « Le dimanche, de retour chez nous, à Landéda, dans le Finistère, toute la famille était malade. De la fièvre, un rhume et de la toux. Le dimanche midi, nous avons appelé les urgences, le 15. On a expliqué la situation. Par téléphone, on nous a conseillé de rester au chaud, sous la couette. Mon mari a dormi tout l'après-midi. « Mais dans la nuit, il n'arrivait plus à respirer. Vers 4 h, j'ai appelé le Samu. Les pompiers sont arrivés vers 5 h 15, munis de masque, de combinaison et de gants. Mon mari a été mis sous assistance respiratoire puis transporté aux urgences de l'hôpital de la Cavale-Blanche, à Brest. Diagnostic : pneumonie. Les médecins ont estimé qu'il y avait peu de risque pour que ce soit la grippe A. Mon mari a passé la journée du lundi aux urgences sans protection particulière de la part des soignants. « Le soir, son état s'est aggravé. Il a été transporté en service de réanimation. Finalement, mardi matin, l'hypothèse de la grippe A a été reposée. Un prélèvement a été effectué. L'analyse a été confirmée six heures plus tard, vers 18 h. Le protocole s'est alors mis en place avec masque et combinaison pour les personnels de l'hôpital. « Stéphane souffrait beaucoup. Je crois qu'il a été mis dans un coma artificiel. Trois jours avant son décès, sa tension était montée. Finalement, il est décédé d'une hémorragie cérébrale. Nous n'avons pas demandé d'autopsie. « Ce qui nous choque, c'est qu'on nous a dit de ne pas parler de la grippe A. De dire que Stéphane souffrait d'une pneumonie. La Ddass, l'hôpital... tout le monde nous tenait ce discours-là. On était fin août, il ne fallait pas créer de psychose. « Stéphane était en très bonne santé. Il est décédé à cause d'une complication de la grippe A. Ce n'est pas une maladie anodine. Nous pensons qu'il ne faut pas attendre d'avoir tous les symptômes pour consulter. »