jeudi 24 septembre 2009
Grippe H1N1 : Fillon détaille le plan de vaccination et tire l'oreille des médecins
François Fillon a détaillé jeudi le plan de vaccination contre la grippe H1N1, qui débutera à la mi-octobre par les personnels de santé qu'il a appelés à faire preuve de "responsabilité", alors que nombre d'entre eux rechignent à se faire vacciner. "Je veux rappeler que la vaccination n'est pas obligatoire mais je fais appel à la responsabilité de chacun", notamment celle "des personnels de santé: nous avons besoin d'eux pour protéger l'ensemble des Français", a lancé le Premier ministre lors d'une conférence de presse à Matignon. Plusieurs enquêtes réalisées ces dernières semaines ont montré qu'une part importante de ces personnels répugnaient à se faire vacciner contre la grippe H1N1. Un sondage récent a notamment montré que plus de la moitié des médecins libéraux seulement étaient prêts à se faire vacciner. Reprenant avec quelques modifications les recommandations faites par le Haut conseil de la santé publique (HSPC), François Fillon a dressé la typologie des personnes prioritaires pour cette campagne.
Il a confirmé qu'elle se ferait de manière "collective", dans des lieux publics et pas chez le généraliste, sous l'autorité des préfets et des services de santé. "Le principe est simple: les personnes prioritaires sont les personnes les plus vulnérables et ce sont les personnels de santé, parce que c'est naturellement sur eux que repose la santé de tous les autres", a déclaré le chef du gouvernement, qui s'exprimait aux côtés de la ministre de la Santé Roselyne Bachelot à l'issue d'une réunion consacrée à la pandémie. Selon une liste dressée par Matignon, "les personnels de santé de réanimation, néonatale et pédiatrique" seront vaccinés en priorité. Suivront les "personnels médical, paramédical et aide-soignant des établissements de santé, ainsi que les médecins et infirmiers" exposés à des patients grippés. Les femmes enceintes arrivent ensuite, suivies de "l'entourage des nourrissons de moins de 6 mois", des professionnels chargés de l'accueil de la petite enfance, des nourrissons de 6-23 mois avec facteur de risque, des sujets de 2 à 64 ans avec facteur de risque. Enfin, en bas de la liste figurent les personnes de plus de 65 ans avec facteur de risque, les 2-18 ans sans facteur de risque puis les personnes âgées de plus de 18 ans sans facteur de risque. Alors que 94 millions de doses ont été commandées, François Fillon et Roselyne Bachelot n'ont pas donné le détail de leur disponibilité. La ministre a simplement affirmé que la France devrait disposer "vers le 9 octobre d'environ 1 à 1,2 million de doses" de vaccins en provenance du laboratoire GlaxoSmithKline (GSK). Le pays a également reçu 12 000 doses sur les 50 000 doses commandées chez Baxter, a-t-elle précisé. Et tandis que nombre de Français s'interrogent sur l'inocuité des vaccins qui seront distribués, Mme Bachelot a voulu se montrer rassurante, martelant que "la technologie des vaccins" était "bien connue" et que ceux qui seront proposés auront "évidemment satisfait à toutes les procédures de sécurité". "Pour beaucoup de nos concitoyens, cette pandémie est pour le moment théorique", a renchéri François Fillon. "Beaucoup de ceux qui ne se sentent pas concernés par la vaccination vont, au contact de la montée de la pandémie, certainement changer d'avis", a-t-il pronostiqué. Selon une enquête TNS Sofres/Logica 65 % des Français n'envisagent pas de se faire vacciner contre la grippe H1N1.