samedi 19 septembre 2009

En France le pic de malades est attendu dans 4 à 8 semaines

L'InVS fait état d'une incidence des consultations pour grippe clinique, accompagnée de symptômes marqués (fièvre à 39°, forte toux...), en augmentation à 164 cas pour 100 000 habitants, se situant "largement au-dessus du seuil épidémique (84 cas pour 100 000 habitants)" au cours de la semaine du 7 au 13 septembre. A l'origine de ces chiffres, le réseau Sentinelles (1 300 médecins généralistes libéraux) indique cependant que les données consolidées de la première semaine de septembre la situaient finalement en dessous du seuil épidémique, contrairement à ce qui avait été annoncé. Par conséquent, le réseau Sentinelles estime nécessaire d'attendre une seconde semaine pour confirmer l'arrivée de la grippe.

L'InVS, qui s'appuie également sur les données de surveillance d'autres réseaux - ceux de SOS Médecins, en ville, et d'"Oscour", aux urgences hospitalières -, estime que celles-ci "montrent une très nette augmentation de l'activité grippale". Le réseau Sentinelles relève un excès du nombre de consultations pour grippe clinique de 93 000 par rapport à la moyenne des années précédentes. Les résultats fournis par le réseau des groupes régionaux d'observation de la grippe (Grog) pour cette 37e semaine de l'année seront connus sous huitaine. Ceux de la semaine précédente font état de 23 000 consultations pour infections respiratoires aiguës liées à la grippe A (H1N1) 2009. De plus, le nombre d'épisodes de cas groupés confirmés s'est lui aussi fortement élevé, avec 42 cas pour la 37e semaine, notamment en milieu scolaire. "La progression rapide et concordante de ces indicateurs" montre que l'épidémie a débuté en France métropolitaine, indique l'InVS, précisant. que "le virus A (H1N1) 2009 est le virus grippal majoritaire en France métropolitaine".

Ce démarrage intervient particulièrement tôt. En 2008, l'épidémie de grippe saisonnière n'avait commencé que dans les dernières semaines de décembre. Cette précocité ne surprend pas totalement et s'explique par les caractéristiques des virus pandémiques. Trois types de facteurs interviennent dans le déclenchement d'une épidémie de grippe : les conditions climatiques ; la capacité du virus à se transmettre entre individus et l'état de protection immunitaire de la population. Or, comme on l'a vu dans le cas de la vague de grippe au Royaume-Uni au cours du mois d'août, les deux derniers facteurs sont réunis : Le H1N1 est hautement transmissible et la population est très peu immunisée contre lui. Dès lors, dans quelle mesure est-il possible de prévoir les conséquences de cette dynamique de l'épidémie ? Il est encore trop tôt pour pouvoir modéliser ce qui va se passer, fait-on valoir à l'InVS. Cependant, l'éventualité d'un pic épidémique survenant dans les 4 à 8 semaines est considérée comme vraisemblable par les épidémiologistes de l'Institut, sachant que, dans le cas des virus saisonniers, le délai est plutôt de 4 à 6 semaines. Pour autant, l'InVS ne dispose pas encore d'assez d'éléments pour déterminer si le début de la vague épidémique sera massive ou non, et si une deuxième vague se profile. Les données d'observations dans l'hémisphère Sud, qui sort de la période hivernale, indiquent que la grippe A (H1N1) n'y a pas pris la forme d'une grosse vague épidémique (au moins 20 % de la population infectée). Rien ne permet donc d'écarter la possibilité que l'épidémie débutante en France métropolitaine ressemble en termes d'intensité à celle qui a touché le Royaume-Uni cet été.
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