Les experts annonçaient la vague épidémique pour le mois de septembre. Mais maintenant que nous y sommes, on ne voit rien venir et les questions ressurgissent. Les autorités sanitaires en ont-elles trop fait ? N'était-ce pas beaucoup de bruit pour rien ? «L’épidémie n’a pas vraiment commencé», reconnaît un spécialiste mais ça ne saurait tarder, et les vaccins ne sont pas prêts. Le Dr Jean-Claude Manuguerra de l'institut Pasteur, président du Comité de lutte contre la grippe, le maintient : «l'épidémie, c'est pour septembre, et les choses peuvent aller très vite». Citant les chiffres de l'InVS, Roselyne Bachelot a considéré ce mercredi que l'épidémie de grippe H1N1 avait débuté en France métropolitaine, et a annoncé un «doublement du nombre de cas» par rapport à la semaine précédente. Mais Antoine Flahault va plus loin. Le directeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique a annoncé que «la grosse épidémie arrive dans les jours qui viennent». Problème, si les vaccins sont prêts, ils n'ont toujours pas reçu l'autorisation de mise sur le marché.
Les vaccins ne seront pas disponibles avant mi octobre
«Les tests sont en cours de réalisation», assure Jean-Claude Manuguerra. L'expert précise qu'il ne s'agit que d'une modification d'autorisation de mise sur le marché, dans la mesure ou la base liquide utilisée est la même que pour le vaccin saisonnier. «L'innocuité est déjà établie, reste à s'assurer de l'efficacité du vaccin», précise-t-il. Pour ce faire, des doses sont injectées à des sujets, et on vérifie en effectuant des prises de sang qu'ils développent bien des anticorps, a décrit Jean-Claude Manuguerra. Une procédure qui devrait connaître son issue mi-octobre. Peut-être trop tard pour juguler l'épidémie, d'autant qu'Antoine Flahaut note que le plan de vaccination concernera 15 % de la population dans un premier temps. Or, selon lui, la propagation du virus est limitée à partir de 30 %. En mai dernier, le virologue Bruno Lina, directeur du centre national de référence de la grippe pour le sud de la France, prévoyait que la France serait vraiment touchée par l'épidémie à partir du mois d'octobre. Il annonçait que 20 millions de Français pourraient être infectés et que 20 000 à 30 000 personnes pourraient décéder.