Impossible toutefois, chez un sujet sain, de prévoir l’évolution de la grippe A. « Pour des raisons qu’on ne s’explique pas, le système de défense immunitaire de certains patients peut surréagir face au virus et provoquer une inflammation du poumon qui perd ses fonctions de ventilation, ce qui entraîne rapidement la mort », souligne François Bricaire.
mercredi 16 septembre 2009
Grippe A : Le choc après la mort foudroyante d’Aurélien
Aurélien est décédé dimanche, à 26 ans, d’une grippe A fulgurante. C’est la première fois en France qu’une personne jeune et en bonne santé meurt en quelques jours du virus.
Même jeune et en bonne santé, et personne n’est à l’abri, mourir de la grippe A est possible. Le décès à Saint-Etienne (Loire) d’un homme de moins de 30 ans, sans autre maladie connue, marque un tournant en France. Sans compter celui d’un Français de 29 ans hier en Grèce, apparemment lui aussi sans autre pathologie. Car même si les cas graves et mortels restent une exception, plus personne ne peut prétendre que cette grippe n’est pas dangereuse.
« Plus il y aura de personnes atteintes par le virus en France, plus il y aura de formes graves et de décès comme celui-ci », avertit le professeur Bricaire, chef du service des maladies infectieuses à la Pitié-Salpêtrière (Paris XIIIe).
Lors d’une conférence de presse donnée hier au CHU de Saint-Etienne, le directeur, Robert Reichert, a confirmé que le jeune homme était bien mort d’une grippe A « fulgurante » de type H1N1. Un cas qualifié d’« exceptionnel » car rarissime. Ce qui inquiète, c’est la rapidité du décès. Le professeur Bruno Pozzetto, virologue dans ce CHU, a expliqué qu’Aurélien a été victime « d’un syndrome respiratoire si sévère que malgré l’intubation et les efforts des réanimateurs, rien n’a pu être fait pour le sauver ».
Impossible toutefois, chez un sujet sain, de prévoir l’évolution de la grippe A. « Pour des raisons qu’on ne s’explique pas, le système de défense immunitaire de certains patients peut surréagir face au virus et provoquer une inflammation du poumon qui perd ses fonctions de ventilation, ce qui entraîne rapidement la mort », souligne François Bricaire.
Impossible toutefois, chez un sujet sain, de prévoir l’évolution de la grippe A. « Pour des raisons qu’on ne s’explique pas, le système de défense immunitaire de certains patients peut surréagir face au virus et provoquer une inflammation du poumon qui perd ses fonctions de ventilation, ce qui entraîne rapidement la mort », souligne François Bricaire.
Des investigations se poursuivent pour mieux comprendre la virulence de ce cas. Mais cela ne remet pas en cause l’attitude actuelle qui consiste à réserver le Tamiflu aux personnes fragiles et aux formes d’emblée sévères. Pour de nombreux experts du H1N1, ce décès justifie en tout cas les fermetures d’écoles, qui se multiplient, et la commande massive de vaccins pour barrer au maximum la route du virus.