jeudi 17 septembre 2009

Grippe H1N1 : Pékin finalise son plan de vaccination

La Chine devrait être l'un des premiers pays à lancer, à l'approche de l'hiver boréal, un plan national de vaccination contre la grippe H1N1, dont les cas ont plus que triplé en quelques semaines sur son territoire pour franchir la barre des 10 000. Le pays mène l'offensive internationale sur le front des vaccins, avec au moins cinq laboratoires ayant reçu l'agrément officiel, même si les autorités ont d'ores et déjà prévenu que la demande dépasserait l'offre disponible. "On nous a informés que le plan de vaccination de la Chine est toujours en discussion et devrait être finalisé dans les prochains jours", a déclaré à l'AFP Vivian Tan, porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Pékin. "Il semble que la Chine donne la priorité à certains groupes conformément aux recommandations de l'OMS, avec certains ajustements liés aux priorités nationales et aux besoins", a-t-elle ajouté. Le ministère de la Santé prévoit de faire vacciner 65 millions de personnes, soit 5 % de la population chinoise, avant la fin de l'année. Les vaccinations se feront sur la base du volontariat et seront gratuites, selon le ministère. Seront prioritaires les employés du secteur de la santé, des douanes et des transports, suivis des soldats, des policiers, des jeunes de 5 à 19 ans, des malades cardiaques et de ceux souffrant d'affections pulmonaires. Les dizaines de milliers de participants aux grandes festivités organisées le 1er octobre pour le 60e anniversaire de la fondation de la République populaire de Chine seront aussi parmi les premiers immunisés.

"La vaccination sera une ligne de défense cruciale face à la pandémie", juge le porte-parole de l'OMS.

Pour l'heure, sur les dix sociétés et laboratoires chinois qui ont mis au point un vaccin, au moins cinq ont reçu l'autorisation de l'Autorité de l'alimentation et des médicaments (SFDA). La semaine dernière, un haut responsable du ministère de la Santé a prévu que des dizaines de millions de personnes pourraient être contaminées et que des morts étaient "inévitables", préparant le pays à la pandémie. Des vaccins ont d'ores et déjà été distribués dans huit provinces, dont le Guangdong (sud), le Shandong (est), le Sichuan (sud-ouest) et le Hunan (centre), plus particulièrement touchés. Selon le Quotidien du Peuple, près de 13 millions de médicaments antiviraux ont également été stockés. Les antiviraux peuvent permettre à la fois d'atténuer les symptômes et de contribuer à prévenir des cas graves ou des décès, selon le site internet de l'OMS. A l'approche de l'automne et de l'hiver, les cas se sont multipliés en Chine, passant de plus de 3 000 mi-août à plus de 10 000 mercredi, selon le ministère de la Santé. Aucun mort n'a été enregistré jusqu'à présent sur le sol chinois. Dans le monde, la grippe H1N1 a tué 3 205 personnes, selon les derniers chiffres de l'OMS. Après les premiers cas relevés sur le continent américain, la Chine avait pris des mesures strictes pour éviter que le virus ne se propage. Pour les spécialistes, le pays, critiqué en 2003 dans sa gestion de l'épidémie de SRAS (pneumonie atypique), en a tiré des leçons. La crise du SRAS, qui avait tué près de 800 personnes dans le monde, dont 349 en Chine, avait été cachée dans un premier temps par les autorités. Cependant, le virus de la grippe H1N1 s'est désormais répandu dans les 31 provinces et régions chinoises et 95 % des cas n'ont pas été importés. "Nous devons éviter un pic des contaminations sur une période courte, car si cela se arrivait, cela serait très dangereux", a déclaré la semaine dernière Liang Wannian, vice-directeur du Bureau des urgences au ministère de la Santé.