samedi 2 mai 2009

Grippe A (H1N1) les 3 scénarios possibles de la pandémie

Cela fait maintenant une semaine que le virus A (H1N1) s’est imposé sur la planète.

Aujourd’hui, un bilan est impossible à faire, tant les chiffres annoncés par les gouvernements semblent faussés par leurs intérêts politiques, sécuritaires et économiques
(1).

Les dernières informations font état de pression sur l’OMS afin de retarder le plus possible le déclenchement de la phase 6 de l’alerte pandémique.

Il faut laisser le temps aux états-majors des pays ou l’infection est la plus virulente de mettre au point les plans d’action de mise en quarantaine, avec toutes les conséquences qu’elles ne manqueront pas d’entrainer avec elles. Il est sûr que c'est une décision qui n'est pas facile à prendre, surtout si c'est le scénario type A qui se réalisait, l'OMS perdrait une grande partie de sa crédibilité. Et on aurait aggravé la situation économique mondiale pour une planète déjà mal en point. Alors on joue aux dès ! Ou bien on arrête de tergiverser ...

La photo ci-dessus montre nos moyens de défense (masques et solutions désinfectantes) des armes qui peuvent paraître dérisoires mais qui sont heureusement efficaces si elles sont bien appliquées et expliquées. Il y a aussi les antiviraux en attendant le vaccin.

Voyons les trois scénarios envisagés.

A. Le scénario le moins probable

Avec l’été, le virus A (H1 N1) disparait aussi vite qu’il est apparu. Le génie épidémique échappe aux meilleurs experts, et le SRAS, qui avait fait 800 morts dans le monde entre 2002 et 2005 avait fini par s’évaporer. Il n’est pas impossible que le A (H1 N1) subisse le même sort.

B. Le scénario le plus probable

Le virus passe dans l’hémisphère sud, avant de réapparaitre, et redoubler de vigueur, en automne prochain. Dans l’immédiat, il infecterait très rapidement les pays les plus démunis, ceux du sud. Dans les « pays développés », la maladie suivrait le modèle grippal, ce qui veut dire que la majorité ne développeraient pas de symptômes. Le virus se propagerait rapidement : 2 personnes contaminées pour 1 personne infectée, avec un taux de mortalité analogue a celui de la grippe habituelle, soit 1 pour 1000. Problème : la production d’un vaccin A (H1 N1) obligerait l’industrie pharmaceutique à délaisser le vaccin contre la grippe saisonnière.

Pour ce scénario, l’enjeu résidera surtout la capacité à gérer la deuxième phase, en automne. Ce sera un rendez-vous décisif, avec un risque élevé d’amplification de la pandémie mondiale, qui se mélangera alors avec la grippe saisonnière, et donc un risque élevé d’une mutation du A (H1 N1) vers une forme bien plus mortelle. Pour les pays pauvres, la catastrophe serait inévitable.

C. Une pandémie incontrôlée

C’est le scénario catastrophe, celui qui justifie l’inquiétude de l’OMS, et la mise en place de la phase 6 de l’alerte pandémique. La nouvelle souche du A (H1 N1) se révèlerait d’une rare virulence. Par des mutations génétiques successives, le virus aurait atteint une forte pathogénicité et une force épidémique de l’ampleur de la grippe saisonnière, mais avec un taux de mortalité bien plus élevé. Les plans de quarantaine mis en place par tous les pays se révèleraient inutiles et le monde entier serait paralysé, avec toutes les conséquences que cela suppose.

(1) : Un rapide calcul démontre clairement que les chiffres annoncés ne tiennent pas la route un seul instant. Il y aurait 343 cas confirmés au Mexique, un pays qui compte plus de 100 millions d’habitants. Ainsi, tous les touristes aujourd’hui confirmés aux USA (143), au Canada (53) ou en Allemagne (5), pour ne prendre que ces exemples, se seraient fait contaminer par un de ces 343 Mexicains ? Quel manque de chance tout de même… Il serait plus simple de nous dire que le Mexique n’est pas dans la capacité de savoir combien des ses ressortissants sont aujourd’hui infectés par la maladie et que ce chiffre de 343 cas ne correspond en rien à la réalité.