Le Canada a annoncé jeudi avoir réalisé un premier séquençage d'échantillons du virus de la grippe A (H1N1) provenant de plusieurs pays, montrant que la composition du virus n'explique pas les différences de gravité de la maladie au Mexique et au Canada.
«C'est le premier séquençage complet du virus H1N1 et c'est vital pour notre compréhension de la maladie», s'est félicité la ministre de la santé Leona Aglukkaq au cours d'un point de presse.
L'étude a été réalisée au laboratoire national de microbiologie de Winnipeg (centre) sur trois isolats du virus de l'influenza A (H1N1) venant des provinces canadiennes d'Ontario et de Nouvelle-Ecosse ainsi que du Mexique.
Le Dr Frank Plummer, directeur de ce laboratoire, a souligné que d'après les analyses préliminaires, «il n'existe pas de différence importante entre les échantillons mexicains et canadiens du virus». Sa composition ne semble donc pas expliquer les différences de gravité de la maladie entre le Mexique et le reste de l'Amérique du Nord.
«C'est la question que tout le monde se pose, il semble vraisemblable que ce ne soit pas le virus lui-même qui explique cette différence de gravité», a-t-il dit.
«Portrait génétique»
«C'est une étape importante, mais il nous reste encore beaucoup de travail à faire», a-t-il ajouté. Le séquençage va permettre de mieux comprendre l'origine du virus, comment il se répand, comment il réagit et comment il change, a expliqué le scientifique, un de ses collègues notant que «cela aiderait certainement à mettre au point un vaccin».
Le séquençage génétique est le processus permettant de déterminer l'ordre des molécules qui composent l'ADN de chaque gène d'un organisme. Ce portrait génétique détaillé offre aux chercheurs d'importants renseignements sur le virus.
Le nombre de cas confirmés de grippe porcine A (H1N1) a passé la barre des 200 mercredi au Canada, tous les malades présentant des symptômes bénins de la maladie, à l'exception d'une fillette hospitalisée.