Le Comité de lutte contre la grippe A a établi la liste des personnes à vacciner en priorité. Un Français sur quatre est concerné. Cette liste sera soumise lundi au Haut Comité de santé publique avant d’être communiquée à Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé, pour les derniers arbitrages.
Combien de personnes sont prioritaires ?
Près de 15 millions.
Pour les personnes « en bonne santé », cela concerne 800 000 femmes enceintes et 2 millions d’enfants de moins de 2 ans. En revanche, il a été décidé de ne pas vacciner les enfants de moins de 6 mois, car il n’y a pas de vaccins adaptés à leur âge. Leurs parents pourront en revanche être vaccinés en priorité. Ce dernier point reste en débat et sera tranché par Roselyne Bachelot, la ministre de la Santé.
La liste des pathologies chroniques retenues comprend ensuite 9 millions de personnes (asthmatiques, insuffisants respiratoires, immunodéprimés, insuffisants cardiaques). Sur le plan des personnels, 2 millions de soignants et infirmiers sont concernés et 1 million de policiers, gendarmes et pompiers. En revanche, les professeurs et les instituteurs ne sont pas classés « à vacciner en priorité ». Le débat n’est pas tranché pour les personnels de crèche.
Qui a établi cette liste ?
Le Comité de lutte contre la grippe. Il dépend du ministère de la Santé et regroupe vingt et une personnalités du monde de la santé et il est présidé par le docteur Jean Claude Manuguerra, virologue de l’Institut Pasteur. Parmi les membres figurent : Daniel Lévy-Brühl, de l’Institut de veille sanitaire, des membres de la Direction générale de la santé, de l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé, des professeurs de médecine, spécialistes du vaccin comme Bruno Lina.
Comment les critères ont-ils été choisis ?
Grâce à des données recueillies par des experts. Ces derniers ont été envoyés dans les pays où la population avait été le plus touchée. « Au Mexique, en Argentine et aux Etats-Unis, ils ont eu une surmortalité chez les asthmatiques, les diabétiques, les insuffisants respiratoires et les populations immunodéprimées », indique Jean- Claude Manuguerra. C’est pour cette raison qu’elles ont été classées dans la catégorie « à vacciner en priorité ». Une attention toute particulière a aussi été portée aux femmes enceintes. « L’Organisation mondiale de la santé nous a communiqué des données montrant qu’elles étaient davantage exposées aux complications. Il fallait donc les vacciner en premier », précise-t-il. Par ailleurs, les pouvoirs publics, via la Direction générale de la santé, ont insisté pour que les « personnels particulièrement exposés » au virus soient vaccinés en priorité. « Pour assurer la continuité des soins, vous devez vacciner en premier les personnels de santé, les forces de l’ordre et les secouristes », indique un haut fonctionnaire.
Les prioritaires sont-ils obligés de se faire vacciner ?
Non. « On ne peut pas obliger les gens à pratiquer un acte médical », indique un membre de la commission. Le Comité de lutte contre la grippe « recommande » donc aux personnes prioritaires de se faire vacciner. « L’esprit, c’est de proposer à tous ceux qui le souhaitent de disposer du vaccin. Mais on ne peut pas vacciner tout le monde en même temps, car on n’a pas assez de vaccins pour tous dès le début de l’épidémie. »
Comment les prioritaires seront-ils informés ?
Par courrier. La Caisse primaire d’assurance maladie leur enverra une lettre. « Elle contiendra un bon nominatif, qu’il faudra présenter dans le centre de vaccination de son quartier. Il pourra s’agir d’un bâtiment public, où la vaccination sera effectuée par des personnels de santé réquisitionnés », indique un membre de la commission.