
mercredi 1 juillet 2009
Grippe A : 40 pays ont rendez-vous à Cancun les 2 et 3 juillet
Premier à décréter l'urgence sanitaire en raison de la grippe A (H1N1), le Mexique accueille, jeudi 2 et vendredi 3 juillet dans la station balnéaire de Cancun, une conférence destinée à faire le point sur la progression de la pandémie et à débattre de la stratégie à adopter si le virus devient plus agressif à l'automne dans l'hémisphère Nord. Les Etats-Unis et le Canada sont co-organisateurs de ce sommet auquel doivent participer plus de quarante pays ainsi que la directrice générale de l'OMS, Margaret Chan, et celle de l'Organisation panaméricaine de la santé, Mirta Roses.

Mal préparé à déceler une grippe "atypique", faute d'une centralisation rapide de l'information sanitaire, dépourvu alors de laboratoires spécialisés - il en existerait aujourd'hui une trentaine -, le Mexique a-t-il péché par excès de précaution en décrétant, fin avril, la fermeture des établissements scolaires et sites archéologiques sur son territoire, en paralysant restaurants, musées et salles de spectacle dans la capitale ? L'opposition a reproché au gouvernement conservateur du président Felipe Calderon d'avoir employé un remède pire que le mal, voire d'avoir "inventé" l'épidémie pour détourner l'attention des électeurs de la récession économique. La crise sanitaire a fait chuter le produit intérieur brut (PIB) de 0,4 point, et la recommandation de porter des masques de protection dans les lieux publics, dont les experts reconnaissent qu'elle était surtout destinée à "rassurer la population", a eu un effet dévastateur dans le reste du monde, en associant le Mexique à la maladie. "S'il fallait le refaire, nous prendrions les mêmes décisions", affirme pourtant M. Cordova, qui souligne que le coût de la transparence et de la coopération internationale a été pour le Mexique, en pourcentage de PIB, "cinq fois moindre que pour la Chine" quand celle-ci avait tenté, en 2002, de cacher à l'OMS l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).