lundi 20 juillet 2009

Grippe A : les grandes entreprises sont en alerte

Si les grands groupes ont anticipé l'épidémie annoncée pour l'automne, les PME n'y sont pas préparées.

Pensez à acheter des masques. Envisagez comment vous pourriez développer le télétravail pour éviter des contaminations. Publiée le 3 juillet, la circulaire du ministère du Travail sur la grippe A est une sorte de boîte à outils pour aider les entreprises à se préparer face à cette épidémie annoncée pour l'automne. Les grands groupes, eux, ont été alertés plus tôt. Début mai, 80 DRH des plus grosses entreprises françaises ont eu droit à une réunion sur le sujet au ministère du Travail.
La menace est bien réelle. Selon les experts, à l'automne, l'épidémie pourrait concerner entre 25 et 50 % de la population française. Avec à la clé 40 000 morts pour vingt millions de personnes malades. De quoi désorganiser l'économie nationale. Pour éviter la catastrophe, beaucoup de groupes ont planché sur des plans de continuation d'activité. Axa, par exemple, est prêt, si besoin, à réduire les déplacements de ses cadres. L'assureur vient d'équiper ses cinquante filiales d'un système de téléconférence beaucoup plus sophistiqué que le précédent. Carrefour, de son côté, a mis en place des cellules de crise sur la grippe A dans toutes ses filiales. Elles sont coordonnées par une cellule de même nature au siège. En fait, ces groupes n'ont pas eu le choix. Les pouvoirs publics ont imposé aux grandes entreprises des secteurs vitaux (transport, énergie, banque-assurance et distribution) de bâtir un plan de continuation d'activité. Généralement, elles ne partaient pas de zéro. «Nous avions déjà réfléchi au problème lors de la grippe aviaire fin 2005», explique-t-on chez BNP Paribas. D'autres qui ont une filiale au Mexique ont pu tester leur modèle dans ce pays où est apparu le virus. «Là-bas, nous avons distribué 5 000 masques à nos collaborateurs et 45 000 à nos clients», explique-t-on chez Axa.

Mais toutes les entreprises ne sont pas aussi bien préparées. «Nous n'avons pas de plan antigrippe et rien n'est prévu chez nous en ce qui concerne l'achat de masques», reconnaît-on chez le spécialiste des câbles Nexans, qui compte pourtant 23 500 salariés répartis dans 39 pays dans le monde. Plus grave, dans les PME, le message des pouvoirs publics n'est pas passé. «Je n'ai rien fait pour préparer l'épidémie de grippe A. Je n'ai reçu aucune information à ce sujet», souligne Éric Renard, patron du Petit Olivier, une société d'hygiène-beauté qui compte 25 personnes. Heureusement qu'il reste au moins un mois et demi avant l'arrivée de l'épidémie pour sensibiliser les entreprises sur les dangers de la grippe A pour leur activité.