mardi 21 juillet 2009
La grippe porcine a tué plus de 700 personnes et sème l'inquiétude
Le virus de la grippe porcine a fait plus de 700 morts en quatre mois et sème l'inquiétude en continuant sa progression à grande vitesse sur la planète.
Apparue fin mars la maladie a été élevée au rang de pandémie le 11 juin dernier par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) qui a fait état ce mardi de plus de 700 morts confirmés. Le précédent bilan de l'organisation comptabilisait 429 morts le 6 juillet dernier. "Au cours des pandémies dans le passé, il a fallu plus de six mois aux virus grippaux pour se propager aussi largement que ne l'a fait le nouveau virus H1N1 en moins de six semaines", selon l'OMS qui a renoncé à établir un bilan du nombre de patients. "Nous n'avons pas une image complète de la pandémie", a reconnu mardi une porte-parole de l'organisation, Mme Aphaluck Bhatiaseve. Des "modèles mathématiques" vont être mis en oeuvre pour permettre à l'organisation d'aider les pays affectés à adapter leur réponse à la propagation du virus.
"Différents pays font face à la pandémie à des niveaux différents et dans des phases différentes", a relevé la porte-parole. "Ce sont réellement les pays eux-mêmes qui doivent envisager les mesures qu'ils estiment les plus adaptées à leur situation", a-t-elle ajouté. Une extension de la pandémie de grippe porcine simultanément dans plusieurs pays déjà ravagés par la pauvreté, les conflits et la famine pourrait provoquer une "nouvelle crise humanitaire majeure", s'est inquiété mardi le chef des opérations humanitaires de l'ONU, John Holmes. Un grand nombre des personnes qui ont besoin de l'aide internationale sont "entassées, comme dans des camps, et par conséquent, particulièrement vulnérables" à la propagation rapide du virus A (H1N1), a-t-il souligné.
Les Etats-Unis restent encore le pays le plus endeuillé au monde, avec un bilan de 211 morts. Mais la grippe porcine a pris fermement pied dans toute l'Amérique latine, et l'Argentine compte désormais 165 patients décédés. Avec l'arrivée de l'hiver austral, l'épidémie frappe particulièrement le cône Sud du continent : le bilan est passé lundi à deux morts au Venezuela, cinq en Bolivie, dix au Paraguay et douze au Pérou. Mais le nombre de décès continue aussi de croître en Amérique centrale et le bilan au Mexique, considéré comme le foyer d'origine de la maladie, s'établit à 128 morts.
En Egypte, les autorités sanitaires ont recommandé aux femmes enceintes, aux enfants et aux personnes atteintes de maladies chroniques d'éviter d'aller cette année en pélerinage à La Mecque. L'Arabie saoudite avait fait la même recommandation en juin tandis que la Tunisie a provisoirement suspendu les voyages à La Mecque, en attendant de se prononcer sur le pèlerinage du Hajj, le grand rassemblement annuel des musulmans prévu fin novembre. L'inquiétude pour les voyageurs vers les lieux saints de l'islam prévaut aussi en Iran où douze des seize personnes atteintes par le virus sont des pèlerins revenus de La Mecque. Au Royaume Uni, où la maladie a déjà fait 29 victimes, les autorités ont accueilli avec prudence les conclusions d'une étude scientifique suggérant qu'une fermeture des écoles à la rentrée permettrait de ralentir la progression du virus. Le principal conseiller médical du gouvernement, Liam Donaldson, a estimé que fermer les écoles serait "extrêmement perturbateur" socialement, et ce pour des résultats incertains. La fermeture des écoles figure au nombre des mesures de prévention qui peuvent être prises, a indiqué mardi la porte-parole de l'OMS en soulignant cependant que la décision en incombe aux autorités au regard de la situation dans le pays.