En général, une souche prototype expérimentale du virus, sélectionnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est injectée dans des œufs embryonnés qui servent de base nutritive pour permettre au virus de se multiplier. La quantité du virus générée dans l’œuf, qui compose l’ingrédient fondamental pour le vaccin, s’appelle le rendement. Toutes les commandes des gouvernements se basent sur des rendements fixés d’avance. Si d’habitude un œuf produit assez d’antigènes pour produire deux doses de vaccin contre une grippe usuelle, aujourd’hui, les laboratoires, à partir d’un seul œuf, ne récoltent qu’une dose et même moins, affirme Eric Althoff du laboratoire suisse Novartis.
mardi 21 juillet 2009
Le vaccin contre la grippe A difficile à fabriquer en quantité
Les grands industriels impliqués dans la production du vaccin contre la grippe A (H1N1) viennent d’annoncer que les quantités d’antigènes qu’ils obtiennent des cultures du virus, en vue de produire le vaccin, s’avèrent bien moindres qu’espérées.
En général, une souche prototype expérimentale du virus, sélectionnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est injectée dans des œufs embryonnés qui servent de base nutritive pour permettre au virus de se multiplier. La quantité du virus générée dans l’œuf, qui compose l’ingrédient fondamental pour le vaccin, s’appelle le rendement. Toutes les commandes des gouvernements se basent sur des rendements fixés d’avance. Si d’habitude un œuf produit assez d’antigènes pour produire deux doses de vaccin contre une grippe usuelle, aujourd’hui, les laboratoires, à partir d’un seul œuf, ne récoltent qu’une dose et même moins, affirme Eric Althoff du laboratoire suisse Novartis.
En général, une souche prototype expérimentale du virus, sélectionnée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est injectée dans des œufs embryonnés qui servent de base nutritive pour permettre au virus de se multiplier. La quantité du virus générée dans l’œuf, qui compose l’ingrédient fondamental pour le vaccin, s’appelle le rendement. Toutes les commandes des gouvernements se basent sur des rendements fixés d’avance. Si d’habitude un œuf produit assez d’antigènes pour produire deux doses de vaccin contre une grippe usuelle, aujourd’hui, les laboratoires, à partir d’un seul œuf, ne récoltent qu’une dose et même moins, affirme Eric Althoff du laboratoire suisse Novartis.
C’est un rendement situé entre un tiers et la moitié plus bas que le rendement habituel. Ainsi, Novartis, Baxter, Sanofi et GlaxoSmithKline (GSK) pourront extraire moins d’ingrédients essentiels de chaque œuf. Le PDG de Baxter, Robert Parkinson, ainsi qu’un porte-parole de Sanofi reconnaissent cette réalité. « On sait bien que certaines souches ont de bons rendements, et d’autres des mauvais rendements », estimait Marie-Paule Kieny, directeur de l’initiative de recherche sur les vaccins à l’OMS lors d’une téléconférence le 13 juillet. « Malheureusement, nous ne sommes pas tombés sur un bon rendement avec la première série de souches du virus », affirmait-elle. « Pour y remédier, le réseau des laboratoires de l’OMS essaye de générer de nouvelles souches pour la production des vaccins », provenant de patients infectés. « Nous espérons qu’une d’entre elles donnera de meilleurs rendements, comparables à ceux obtenus avec la grippe saisonnière. »
Un expert français nous a confié que « tout ceci annonce de mauvaises nouvelles ». Bien sûr, d’autres procédés existent pour produire des vaccins, notamment à partir de cultures cellules. Etant donné que le virus A (H1N1) attaque directement les cellules des poumons, il serait intéressant de produire le vaccin à partir de ce type de cellules. Mais selon cet expert, cette façon de procéder est extrêmement longue et ne répond donc pas à l’urgence. En pratique, les bas rendements impliquent que des quantités très limitées de vaccins seront disponibles vers la mi-septembre. Les gouvernements se trouveront dans l’obligation de sélectionner les populations prioritaires.
Si en France, on parle de moins en moins d’une vaccination obligatoire, c’est pour la simple raison que le vaccin ne sera pas là pour y procéder. Ce spécialiste ajouta que la seule solution serait un « programme à marche forcée » consistant à doubler le nombre d’œufs cultivés. Techniquement, on peut envisager de réorienter une partie des capacités de l’industrie pharmaceutique pour s’atteler à cette tâche. En France, estime-t-il, si les vaccins menacent de faire défaut, ce type de solution risque de s’imposer, bien qu’il faille du courage politique pour le faire. Le dernier effort d’une vaccination rapide à grande échelle date de 1974. A l’époque, lorsqu’une épidémie de méningite est identifiée au Brésil début août, Charles Mérieux est rapidement reçu par le ministre de la Santé : la situation est grave, le Carnaval de Rio est proche et la flambée se propage. L’Institut Mérieux est le seul producteur au monde à détenir le vaccin. Pour répondre à l’urgence de la crise sanitaire, Charles et Alain Mérieux, son fils, demandent à leur personnel d’annuler leurs vacances. En octobre, le ministre de la Santé brésilien vient assister à une démonstration, remercie de l’effort fourni puis annonce : « Ce n’est pas 600 000 doses dont nous avons besoin, mais 60 millions ! » Tout le monde se demande s’il est sérieux et maîtrise suffisamment bien le français… Mais ce n’est pas une erreur : au final, il faudra 90 millions de doses ! En un temps record, Charles et Alain Mérieux construisent un nouveau laboratoire avec un équipement à la mesure des besoins. Ils établissent un pont aérien entre Lyon et le Brésil : 90 millions de personnes sont vaccinées en un an… La pandémie est jugulée. Le succès de la campagne est confirmé par le Centers for Disease Control (CDC) d’Atlanta. Au cours de l’opération, Mérieux réalise l’importance pour les médecins d’être déchargés des contraintes d’organisation et d’administration pour mener à bien leur mission. Voilà le type d’état d’esprit pasteurien qu’il est urgent de retrouver pour vaincre les pandémies !