dimanche 19 juillet 2009

La Suisse se prépare face à la grippe A (H1N1)

Attention cette vidéo comporte des conseils ... mais qu'il est dur de respecter en pratique. Remarquer plusieurs erreurs : Il ne faut pas toucher le robinet avec les mains pour le fermer (mais avec un mouchoir en papier jetable), toucher la rampe, etc. N'oublions pas que la contagion du virus se fait également par voir oculaire, surtout il faut éviter de se frotter les yeux ou l'idéal étant de porter des lunettes.

En parodiant avec humour nos amis suisses, sur leur lenteur, remarquons toutefois l'état d'avancement de leur communication en direction du grand public. Dépêchons nous d'en faire autant. Expliquons comment on mets un masque, sa durée d'efficacité, le précautions indispensables, etc. Prévenons les responsables d'événements qui ne semblent pas vraiment au fait des risques d'annulations. Bref, il est temmmppppsss d'anticiper !


Entre un et deux millions de Suisses malades. La grippe porcine pourrait faire des ravages selon l'Office fédéral de la santé publique (OFSP), toutes les régions et toutes les couches de la population seront touchées. «Il est très difficile de faire des pronostics sur l'évolution de la maladie, relève Jean-Louis Zurcher, porte-parole de l'OFSP. Mais sa propagation a surpris tout le monde. Il est très probable qu'on se retrouve avec plusieurs milliers de malades par jour.» L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé hier que le virus pandémique A (H1N1) 2009 «se répandait au niveau international à une vitesse sans précédent». L'OMS a donc renoncé à communiquer des bilans mondiaux sur la progression de la maladie. Hier, on apprenait que la Suisse avait enregistré 15 nouveaux cas de grippe porcine en 24 heures. Et plusieurs écoles internationales sont touchées. Deux cas confirmés ont été annoncés hier dans un camp d'été organisé par un établissement privé de l'Oberland bernois. A Verbier (VS), la flambée de grippe qui a éclaté la semaine dernière dans un institut international a fait plus de 50 malades. Bientôt ce seront les employés qui seront touchés en nombre. Comment les entreprises pourront-elles continuer à fonctionner dans ces conditions et quelles seront les répercussions pour les clients ?

À la poste
Comme beaucoup de grandes entreprises, La Poste a développé un plan d'urgence en 2006 lorsque planait la crainte d'une pandémie de grippe aviaire. Les stocks de gants et de masques sont faits, et les scénarios en cas d'employés cloués au lit chez eux en grand nombre sont prêts. «Nous sommes capables d'assurer notre service avec 15 % à 25 % d'employés malades, explique Nathalie Salamin, porte-parole du géant jaune. Mais cela impliquera de se concentrer sur certaines priorités. De petits offices de poste pourraient momentanément fermer pour concentrer les forces dans les centres-clés. Il est aussi envisageable de fermer les boutiques PostShop pour pouvoir placer ceux qui y travaillent aux guichets.» Les lignes de car postal les moins fréquentées pourraient aussi être supprimées au profit de parcours plus utilisés. De manière générale, on peut imaginer que les horaires de distribution seraient élargis et qu'il faille faire preuve de flexibilité : retards et services incomplets seront les corollaires de la pandémie.

À la banque
Les établissements bancaires ne seront sûrement pas épargnés. D'autant qu'une étude vient de montrer que l'argent est contagieux. Le virus de la grippe porcine peut en effet survivre 17 jours sur un billet. La Banque Cantonale Bernoise a déjà prévu des gants pour ses caissiers en cas de pandémie. Du côté de la Banque cantonale Genevoise (BCGe), les stocks de matériel sont également prêts. «Suivant la gravité de la situation, nous pourrions limiter l'ouverture des points de vente, relate Nicolas de Saussure, porte-parole de la BCGe. Mais, en tant que banque cantonale, nous nous devons d'assurer un service bancaire minimal à la collectivité. Les clients devront peut-être se déplacer ou faire davantage la queue. Mais nous ne fermerons pas la banque.» Si les bancomats ne risquent pas d'attraper la grippe porcine, ceux qui s'en occupent, oui. Il pourrait donc y avoir moins de distributeurs en fonction. Pour aller chercher de l'argent, il est bien possible qu'il faille aussi poireauter.

Au magasin
Même malade, il faudra bien manger. La grande distribution pourra-t-elle garantir des rayons bien fournis ? Oui, selon Coop. Mais, en cas de pandémie, l'assortiment de produits devrait être partiellement réduit, a expliqué Susanne Sugimoto-Erdös, porte-parole du détaillant. Il faudrait aussi cesser la vente avec service. Les fruits et les légumes devraient en outre être emballés autant que possible, afin qu'ils ne soient pas touchés. La porte-parole de Coop n'exclut pas, dans le cas d'une pandémie majeure, la fermeture de magasins en raison d'un manque de personnel. «Mais il est clair que les points de vente ne comprenant pas d'articles alimentaires seraient fermés en premier.» Chez Migros, on ne rejette pas l'hypothèse de demander aux clients de se désinfecter les mains avant d'entrer dans le magasin et que des masques leur soient distribués. Le géant orange pourrait aussi décider de fermer les grands points de vente. Si les réserves de crise de la Confédération (pâtes, huile, sucre) écartent tout risque de disette, certains produits pourraient disparaître. Le Grittibänz de la Migros, par exemple. En effet, seule une boulangerie du géant orange produit les célèbres bonshommes de pâte pour l'ensemble des coopératives. «Si cette entreprise devait être fortement touchée par la grippe, il n'y aurait plus de Grittibänz», selon Urs Peter Naef, porte-parole de Migros.

À l'hôpital
Parmi les employés les plus menacés par le virus A (H1N1) : le personnel médical. Il sera le premier bénéficiaire du vaccin. Mais les hôpitaux se sont déjà organisés pour affronter la pandémie. «La flambée de grippe pourrait se produire en septembre-octobre, remarque Emmanuel Masson, directeur des ressources humaines du CHUV. Si cela se produit, nous serons favorables à l'augmentation du taux d'activité de nos collaborateurs, nous autoriserons les heures supplémentaires, nous ferons appel aux jeunes retraités et nous limiterons les vacances durant cette période.» Alors que tout le personnel se verrait affecté à des tâches directement en relations avec les patients, certaines opérations non urgentes pourraient être repoussées.

À l'école
Dans les écoles, la décision de fermer un établissement ne viendra pas de la direction de l'établissement, ni même du directeur cantonal de l'Instruction publique. «Nous sommes aux ordres du monde médical», résume Daniel Christen, directeur général de l'Enseignement obligatoire vaudois. De Genève à Lausanne en passant par Sion et Delémont, aucun critère pédagogique ne sera évoqué pour repousser une fermeture. En théorie, chaque canton pourra décider quels élèves seront renvoyés et quand. Cette disparité ne gêne pas l'Office fédéral de la santé : chef de la section Préparation pandémie à l'OFSP, Patrick Mathys estime qu'«il vaut mieux décider cas par cas». Daniel Christen peine pourtant à imaginer une décision qui ne soit pas concertée : «Les virus ne s'arrêtent aux frontières.» Son constat : «Une fermeture de classe pose d'abord un problème aux parents. Avoir un enfant qui est renvoyé à Genève et un autre qui est maintenu à Nyon, ce serait absurde.» Que feraient les élèves renvoyés à la maison ? «Les enseignants vaudois leur donneraient des devoirs qu'ils pourraient corriger via Internet», estime Daniel Christen. Pas de ça à Genève: «Une fermeture de classe ou d'école serait très courte», estime Serge Baehler, secrétaire générale au Département de l'instruction publique. Diffuser des leçons à la télévision en utilisant des programmes français, c'est une idée retenue à Lausanne et rejetée à Genève...

Cinq fois plus de malades qu'avec la grippe normale : mathématiques virulence
Le virus de la grippe porcine se propage très efficacement d'homme à homme, y compris en l'absence de symptômes, a expliqué hier l'Organisation mondiale de la santé. En Suisse, l'Office fédéral de la santé publique estime que la grippe porcine pourrait faire cinq fois plus de malades que la grippe normale, qui frappe 300 000 personnes chaque année. Un million et demi d'Helvètes pourraient donc attraper le H1N1. Quand se produira le pic, combien de malades y laisseront leur vie ? Ces questions restent cependant sans réponse pour l'instant.