dimanche 19 juillet 2009

La 18e victime de la grippe A (H1N1) au Québec, qui est décédée hier, pourrait bien être la dernière à faire partie d'un décompte

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé aux pays d'abandonner le recensement des victimes pour se concentrer sur l'étude de la pandémie. Selon l'OMS, le virus se propage dans le monde à une vitesse sans précédent par rapport à d'autres pandémies. Le virus s'est répandu au niveau mondial en 6 semaines alors qu'antérieurement il aurait mis 6 mois pour atteindre le même niveau.

Nous profitons de l'expérience des autre pays pour affiner nos moyens de défense et améliorer notre prévention. Certains états, comme le Canada (image ci-contre) se préparent eux déjà à la deuxième vague. Malheureusement celle-ci devrait être plus sévère. Ces éléments sont tirés des expériences passées, mais rien n'empêche le virus de se comporter différemment. Certains spécialistes évoquent même une possibilité de troisième vague, voire une circulation du virus durant deux années.

Depuis le début de cette pandémie les surprises ont été nombreuses :
- Le virus est apparu dans une zone où on ne l'attendait pas. Il est plus classique de voir surgir les nouveaux virus grippaux en Asie. Cette fois c'est à l'opposé au Mexique qu'un nouveau virus a été détecté pour la première fois.
- L'extension à la planète a été très rapide, sans doute les échanges internationaux étant plus intenses le virus profite de cette situation. Mais ce nouveau virus A (H1N1) possède une contagiosité très élevée assez inhabituelle, qui fait l'objet de nouvelles études.
- On ne retrouve pas d'origine véritablement porcine, et il est difficile de comprendre comment le virus de la grippe s'est modifié.
- Son patrimoine génétique est exceptionnel avec des éléments anciens (issus de la grippe espagnole de 1918) et un assortiment de 5 gènes porcins, deux gènes aviaires et un gène humain.

Les plans prévus ont du être révisés
Personne n'avait imaginé lors de l'élaboration des plans, qu'il y aurait un tel hiatus entre la phase 5 et la phase 6. L'OMS avait prévu que le passage au niveau 6, celui déclarant l'état de pandémie, coïnciderait avec une létalité importante. Le virus a déjoué tous les plans. Mais ne soyons pas naïfs, une surveillance attentive a permis de repousser jusqu'à présent un risque majeur.
On entends régulièrement des critiques voire du scepticisme par rapport à la dangerosité du virus de la grippe. Avec nos 52 chromosomes, nous semblons parfois oublier que 8 gènes peuvent être terriblement efficace. Il est encore souvent difficile de faire prendre conscience. Par peur de créer un état de panique on a justement temporisé, mais il est temps maintenant de confirmer que l'on en fait pas trop*.
*Un journaliste lors d'une émission de télévision avait posé la question suivante à l'auteur de ce blog, en avril 2009 : "Est-ce que l'on en fait pas trop ?" ... On préférerait se tromper !