jeudi 30 juillet 2009

Les médecins ruraux estiment irréalistes les dispositions actuelles adoptées en France contre la pandémie de grippe A qui va surgir à la rentrée

Des dispositions du plan de prise en charge des malades seraient irréalistes. C'est ce qu'estiment des généralistes du Morbihan et notamment le Docteur Nicolas Thual, médecin au pôle médical de Bréhan (Morbihan).

Vous êtes sceptique sur la prise en charge des patients grippés par les médecins généralistes. Pourquoi ?

Nous n'avons reçu la circulaire ministérielle que le 23 juillet, alors que le virus est apparu il y a deux mois ! De plus ce sont toujours les mêmes têtes qui travaillent sur ce type de plan médical. Ce sont des médecins de ville qui n'ont pas la même organisation du travail que nous. Certaines solutions proposées sont irréalistes.

Par exemple ?

On sait que le virus n'est pas plus dangereux que la grippe saisonnière, mais qu'il est très contagieux. Le problème de la contamination se pose dans nos cabinets, notamment en salle d'attente. La circulaire du ministère nous propose donc d'aller chercher nos patients à leur voiture avec un masque et de les faire entrer par une deuxième porte ! Quel médecin de campagne, seul à son cabinet, peut faire ça ?


Vingt-six médecins de la région de Pontivy et Josselin ont rencontré mardi soir le médecin de la DDASS. Qu'attendiez-vous de cette discussion ?

Qu'il écoute nos remarques et nos inquiétudes. La rencontre a permis d'arriver à une solution simple : on va mettre une affichette à l'entrée du cabinet, expliquant au patient grippé de mettre un masque distribué en pharmacie avant d'entrer dans la salle d'attente. C'est la première fois que l'on voit le médecin de la DDASS en campagne. Il faut montrer à l'État que ce n'est pas simple pour nous.