Rien qu'au Chili, le bilan est passé en cinq jours de 40 morts à 68, mais cela ne signifie pas que tous les décès ont été enregistrés ces derniers jours, a précisé mercredi le ministre de la Santé Alvaro Erazo, pour qui "la tendance est à la baisse du nombre de cas graves et de décès." L'Argentine, voisine du Chili, est le pays le plus endeuillé par la grippe A (H1N1) avec 165 décès, derrière les Etats-Unis (211 morts). Le Mexique, pays considéré comme le foyer de la pandémie, a dévoilé un nouveau bilan de 138 morts mercredi.
Dans l'ensemble de la région, le bilan est de 480 morts, répartis dans 17 pays. Il s'est considérablement alourdi depuis l'arrivée de l'hiver austral, qui favorise la propagation de la maladie selon les spécialistes, inquiets de l'arrivée d'une nouvelle vague de froid polaire. Les deux tiers de l'Argentine ont enregistré des températures inférieures à zéro mercredi et de la neige est tombée sur les hauteurs de Santiago du Chili. Au Pérou, qui a déjà enregistré 14 morts, les autorités sanitaires prévoient un pic de la maladie en août, mois le plus froid de l'année, avant un recul progressif en septembre.
La hausse continue du nombre de victimes a propulsé la grippe A (H1N1) en haut de l'ordre du jour du sommet du Mercosur, union douanière (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay) réunie à partir de jeudi à Asuncion. Les autorités de la région continuent par ailleurs de multiplier les mesures, comme l'extension des vacances scolaires ou l'annulation de rassemblements publics, pour tenter de limiter la propagation de la maladie. Au Pérou, le défilé militaire du 29 juillet, fête nationale, a été annulé. Une procession religieuse a subi le même sort au Costa Rica, qui déplore déjà 12 décès. Le Brésil (20 morts) a quant à lui mobilisé l'armée pour augmenter les contrôles à sa frontière sud avec l'Argentine et l'Uruguay, considérée comme la principale porte d'entrée du virus.