jeudi 9 juillet 2009

L'Argentine est ébranlée par la grippe A

Avec 79 morts, l'Argentine est le pays d'Amérique latine le plus endeuillé par la grippe A après le Mexique (119 morts), où est apparue la maladie fin avril. Selon le ministre de la Santé, Juan Manzur, il y aurait aujourd'hui plus de 100 000 personnes touchées. Revue de presse. L'activité en Argentine est sévèrement ralentie par l'épidémie rapporte le journal Clarin ; théâtres, cinémas et casinos ont décidé de fermer leurs portes entre une semaine et dix jours. La plupart des provinces ont avancé de deux semaines les vacances scolaires hivernales. Certains experts craignent un pic de la pandémie dans les semaines à venir en raison de la rudesse de l'hiver austral. Selon La Nacion, les prisons sont à leur tour frappées avec un premier mort mardi 7 juillet ; circonstance aggravante, plusieurs détenus suspectés d'être atteints par le virus sont également malades du sida. On aurait néanmoins observé une baisse des consultations cette semaine par rapport à la semaine précédente.

Une gestion chaotique de la crise

L'opposition remet en cause les chiffres officiels publiés par le gouvernement, selon La Gaceta. Répondant au ministre de la Santé Juan Luis Manzur, venu s'expliquer devant le Sénat, la sénatrice María Eugenia Estenssoro a déclaré qu'il y avait plus de probabilités de mourir de la grippe en Argentine qu'au Chili et que l'épidémie était hors de contrôle, ce qu'a vigoureusement démenti le ministre. La différence de traitement entre la capitale et la province est aussi l'objet de débats : plusieurs régions ont imposé un jour chômé ce vendredi dans les administrations, au lendemain de la fête de l'Indépendance. Les banques privées se sont jointes à cette décision. Mais les autorités de la province de Buenos Aires, contre l'avis du ministre de la Santé de la région, ont déclaré que l'activité devait continuer normalement, d'après Clarin. La pandémie aura de sérieuses des conséquences économiques. La Nacion estime que les pertes en un mois s'élèveront à 6 milliards de dollars, soit 0,6% du PIB, en raison principalement de la baisse d'activité dans de nombreux secteurs commerciaux et de services et de l'absentéisme dans les entreprises. L'augmentation du chiffre d'affaires dans le secteur du nettoyage et dans la pharmacie est loin de compenser les pertes dans les magasins, la restauration et les loisirs.