jeudi 2 juillet 2009

Grippe porcine forte hausse du nombre de décès en Argentine, à 43

Le nombre de décès attribués à la grippe porcine a pratiquement doublé en Argentine, pays sud-américain le plus endeuillé par le virus A (H1N1), passant de 26 vendredi à 43 ce mercredi, a annoncé le nouveau ministre de la Santé, Juan Manzur. "Entre 43 et 44 morts", a répondu M. Manzur, quand on lui a demandé le nombre de victimes de la pandémie en Argentine. Avec ce nouveau bilan, l'Argentine devient le troisième pays le plus touché au monde, derrière les Etats-Unis (127 morts) et le Mexique, où est apparue la maladie fin avril (116 morts), selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les experts s'attendent en outre à un pic de la pandémie dans les semaines à venir en Argentine en raison de la rudesse de l'hiver austral. Le Chili voisin a également déjà enregistré 14 morts pour 7 342 malades du virus A (H1N1).

La psychose de la grippe porcine s'empare de l'Argentine

La psychose de la grippe porcine s'empare de l'Argentine, aggravée par le refus du gouvernement de déclarer l'état d'urgence et les négligences accumulées pendant les semaines de campagne électorale, alors que le nombre de morts a presque doublé, passant de 26 à 43. "Entre 43 et 44 morts", a fini par lâcher lors de sa première rencontre avec la presse le nouveau ministre de la Santé, Juan Manzur, après avoir longuement évité de donner de chiffres. "La situation de la grippe porcine est grave", a admis le ministre, ajoutant : "Nous sommes sur une courbe toujours ascendante". Il a annoncé mercredi que les femmes enceintes, particulièrement vulnérables, pourraient prendre 15 jours de congé à partir de ce jeudi et a débloqué une nouvelle enveloppe de 1.000 millions de pesos (190 millions d'euros).

L'Argentine est devenue le troisième pays le plus touché au monde, derrière les Etats-Unis (127 morts) et le Mexique, où est apparue la maladie fin avril (116 morts), selon les chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Les Argentins avaient bien été priés dimanche, en allant voter pour renouveler leur parlement, de se laver les mains avec de l'alcool en gel. Mais leur psychose actuelle est due au déchaînement des autorités et des médias au lendemain des élections comme si la pandémie, secondaire pendant la campagne électorale, avait souvent pris d'assaut le pays. Depuis lundi, les pharmacies sont en rupture de stock d'alcool en gel et de masques anti-grippe. Les gens, qui parlaient de la déroute de la présidente Cristina Kirchner aux récentes législatives, ne discutent plus que des moyens de ne pas attraper la grippe A. Les affirmations les plus folles sont entendues. "En ce moment, sur dix cas de grippe, neuf c'est de la grippe porcine !", assurait mercredi un garçon de café, sans aucune preuve à l'appui. Certains lieux publics sont désertés. Sur les plateaux de télévision, les analystes politiques ont été remplacés par des spécialistes de la grippe porcine conseillant aux téléspectateurs de se laver les mains plusieurs fois par jour, voire par heure et de rester chez eux.

Les blogs et les sites internet des journaux deviennent des espaces où l'on peut raconter ses angoisses. "Les lecteurs de lanacion.com décrivent comment ils vivent avec le virus qui avance dans le pays : envoyez votre récit", pouvait-on lire jeudi sur le site du quotidien conservateur La Nacion. M. Manzur a été nommé 48 heures seulement après le départ de son prédécesseur, Graciela Ocana, démissionnaire au lendemain des législatives qui se sont soldées par un cuisant revers pour la formation péroniste gouvernementale. "Nous souffrons d'un vide de pouvoir", déclare Jorge Yabkowski, président de la Fédération syndicale des professionnels de la Santé (FESPROSA). "On n'a toujours pas déclaré l'état d'urgence (au niveau national) et les directives sont contradictoires". Pendant ce temps, faute de mesures d'un gouvernement sonné par la débâcle électorale, les autorités provinciales et locales ont réagi. Le maire de la capitale, dont le chef de cabinet est lui-même atteint de la grippe A, et le gouverneur de la province de Buenos Aires, ont tous deux déclaré l'état d'urgence. Pergamino, ville de 100 000 habitants dans la province de Buenos Aires, a décidé mercredi de fermer tous ses lieux publics : écoles, cinémas, théâtres, pendant 72 heures. D'autres villes, comme General Villegas, Junin ou 9 de Julio ont fait de même. La plupart des provinces ont décidé d'avancer de deux semaines les vacances scolaires hivernales. Les experts s'attendent à un pic de la pandémie dans les semaines à venir en raison de la rudesse de l'hiver austral.