samedi 5 décembre 2009
L'entêtement de Roselyne Bachelot risque de provoquer de graves conséquences dans l'organisation des prochaines campagnes de santé publique en France
Je n’arrive pas à comprendre l’obstination de la ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot, à écarter systématiquement les médecins généralistes du circuit des vaccinations pour la grippe A.
Le système mis en place par la ministre, celui des centres collectifs, a pris des allures de fiasco. Durant des semaines, ces centres étaient vides, et depuis quelques jours ils sont surchargés, incapables de répondre correctement à leur mission. On a vu des queues dignes de l’ex-URSS, des horaires ridicules par leur faible amplitude, des familles écœurées à qui l’on ferme la porte au nez. Le président de la République lui-même s’en est ému et a engueulé ses ministres en Conseil et exigé des mesures qui seront très difficiles à rendre rapidement opérationnelles. Et pendant ce temps-là, 57 000 médecins libéraux sont écartés pour des raisons fallacieuses.
La première raison est d’ordre financier : Mme Bachelot assure que le recours aux généralistes coûterait trois fois plus cher. Mais on aurait parfaitement pu négocier avec les médecins volontaires – ils sont environ 25 000 – un forfait à prix coûtant, 10 ou 15 euros, voire même non remboursé par la Sécu. Des centaines de milliers de gens seraient prêts à cette dépense pour être vaccinés par un praticien en qui ils ont une totale confiance. On objecte également la faisabilité, la conservation des vaccins ou leur acheminement, c’est ridicule, car on peut servir les cabinets de médecins comme on livre les 22 000 pharmacies. Ces arguments ministériels relevant de la mauvaise foi, il est encore temps de réviser votre position, madame Bachelot, si vous voulez vraiment dans un délai raisonnable faire vacciner tous les Français qui le souhaitent.
Gérard Garreyrou