
mercredi 30 décembre 2009
Le " Flu-gate "
Le British Medical Journal (BMJ) cite les propos du Professeur Liam Donaldson, directeur général de la Santé, qui a reconnu au cours d’une conférence de presse que finalement le virus A (H1N1) avait engendré une « swine flu » « considérablement moins létale que redouté ». La reconnaissance officielle de cette fausse alerte a irrité certains professionnels de santé, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement sur le site du BMJ.

La reconnaissance officielle de cette fausse alerte a irrité certains professionnels de santé, qui n’ont pas manqué d’exprimer leur mécontentement sur le site du BMJ.
« Quel soulagement de savoir que la swine flu s’avère moins létale que redouté», écrit l’un d’entre eux, qui souligne que dans ses bulletins réguliers l’OMS « évite avec précaution de faire des prédictions alarmistes de morbi-mortalité », d’autant qu’elle confirme de plusieurs sources que celle-ci régresse depuis le mois dernier. Ultime réflexion, que l’on retrouve semble-t-il en France : « On a la forte impression que notre Département de la Santé a tenté de façon répétée de « jouer la sécurité » en bombardant le public de chiffres alarmistes et spéculatifs ».
Question : « Combien d’argent des contribuables a été consommé pour ces campagnes ? »
Un autre correspondant, citant le titre d’une pièce de Shakespeare : Much ado about nothing (en français : Beaucoup de bruit pour rien), ajoute : « Pendant que des millions de gens continuent de mourir de vrais tueurs », reproche d'avoir fait peur inutilement aux pays en développement, alors qu' « il est temps que des économies en développement, telle l’Inde, se concentrent à sauver des gens qui meurent de problèmes plus sévères et curables comme le paludisme, les pneumonies et les diarrhées ». Ce correspondant estimant que ces pays « ont gaspillé de précieux millions de dollars » dans la lutte contre H1N1. Pour un autre enfin, l’alerte au H1N1 était un « Alarm-gate », un scandale alarmiste comme l’était le scandale du Watergate. Il écrit : « Les climatologues et les épidémiologistes ont sans le savoir réussi un service public : Climat-gate et Flu-gate ont immunisé le public contre l’alarmisme répandu par les médias ».
Pendant ce temps au Royaume Uni les vaccinations se poursuivent. Au 21 décembre, 3 millions de personnes des groupes prioritaires avaient été vaccines, dont 101 000 femmes enceintes.
Source : BMJ 2009;339:b5568 (21/12/2009)