mercredi 16 décembre 2009
Le jour où il y aura une véritable pandémie
Claude Timmerman se flatte d’avoir été le premier en France à alerter les médias sur les risques pandémiques extrêmes d’une hybridation des virus grippaux porcins, humains, et aviaires liés à de fortes concentrations d’élevages industriels bourrés d’antibiotiques mutagènes capables de constituer de véritables bombes biologiques. C’était en 1999, il avait eu connaissance du rapport à l’OMS de 1995 sur la question, et alors il ne s’était trouvé que le journal Libération et ceux de la droite nationale pour avoir la clairvoyance de l’écouter et de passer ses papiers.
Inutile de dire qu’il ne partage nullement l’hystérie médiatico-financière qui entoure, voire préside, à l’actuelle campagne de vaccination. Il l’a déjà dit et répété, et un certain nombre de sommités médicales conscientes du problème aussi : ce n’est pas encore la « bonne » souche pandémique pathogène. Il explique que nous avons aujourd’hui à travers les hybridations visibles de type H1N1 une nouvelle souche hybride, depuis six mois considérée comme stable, apparemment aussi contagieuse que totalement bénigne. Elle a la particularité d’être transmissible non seulement d’homme à homme et d’animal à homme, mais surtout de l’homme à l’animal, ce qui est le plus préoccupant, n’est pas souligné et qui constitue le risque majeur ! Nous en avons les preuves indiscutables : deux élevages de dindes ont été contaminés au Chili et un élevage porcin a été constaté infecté au Mexique il y a un mois, par les éleveurs ! Donc contamination observée bien après l’émergence de cette souche fin avril dont on a dit avec raison, sans doute après observation, qu’elle n’était pas apparue à la faveur de l’élevage porcin. Qu’on le veuille ou non, ces élevages multipliés à densité variable sur toute la planète, au moins dans les pays occidentaux et asiatiques, ont la particularité d’être mutagènes de par les antibiotiques (qui ne seraient pas utilisés!) mais qui sont toujours livrés par camionnettes entières selon le témoignage des riverains.
Ils servent non seulement à juguler les infections diverses présentent fatalement dans des élevages aussi denses, mais surtout comme facteurs de croissance et d’appétence : ces élevages ne peuvent s’en passer quoiqu’en disent leurs propagandistes.
Il est en effet très difficile de faire prendre du poids à des animaux élevés dans les conditions qui leur sont faites. Il est connu que, comme pour les humains, chez l’animal la capacité de développement et de travail est aussi liée au moral, donc à sa façon de vivre. Il est donc clair que nous avons progressé à pas de géants vers une réelle pandémie, nous avons une souche stable, contagieuse, susceptible d’utiliser tous les élevages comme réservoirs viraux mutagènes grâces aux agents antibiotiques d’où sortira un jour ou l’autre une nouvelle mutation, elle très pathogène. C’est mathématique ! C’est la loi des grands nombres et il y a assez d’élevages potentiels milieux de culture pour l’illustrer.
Le risque majeur aujourd’hui est donc la contamination de ces élevages par l’homme
Dans ces conditions, il se demande pourquoi, au lieu de l’inutile et ridicule tapage que nous voyons autour d’une vaccination de masse qui ne servira à rien, (même si le vaccin est réellement efficace, ce qui est encore à démontrer) les mesures prophylactiques simples ont été soigneusement évitées à commencer par la plus évidente : la vaccination systématique et obligatoire des intervenants, des riverains et de leur famille, de tous ces élevages ! Car c’est bien un vecteur humain qui a toutes les chances de transmettre un jour le virus H1N1 à l’élevage d’où sortiront, mutées les souches pandémiques pathogènes graves ! Des éleveurs aux vétérinaires, aux chauffeurs des camions d’aliments, des abattoirs ou des stations d’équarrissage, des équipes d’entretien, de leurs familles, etc., tout intervenant en contact répété avec ces élevages et surtout circulant de l’un à l’autre par la nature même de son activité…Curieux que personne ne songe à cet aspect de transmission épidémiologique élémentaire. A croire que dans les instances supérieures de la sphère sanitaire, on le fait exprès !
Claude Timmerman est spécialiste du monde agricole, diplômé de l’Ecole Normale Supérieure, agrégé de l’Université et docteur-ès-sciences.