jeudi 24 décembre 2009
Un rebond de la grippe est à attendre en 2010
Octavie, quatre ans, était de retour hier au Centre de vaccination Cosec-Mirail, pour sa deuxième injection. Passée le seuil du gymnase, surprise, sa maman laisse échapper : « Oh ça alors, il n'y a personne ! Dire qu'il y a trois semaines on a attendu trois heures et demie ! » Chaises alignées vides, box de vaccination quasi déserts… depuis le 17 décembre, la fièvre dans les centres de vaccination est retombée. On est loin du coup de chaleur et des files d'attente de fin novembre, début décembre « où l'on a vacciné jusqu'à 319 personnes en 4 heures », rappelle Henri Garrigues, chef du Centre du Cosec-Mirail. Hier, une heure après l'ouverture des portes, moins d'une centaine de personnes s'étaient présentées pour le vaccin, le plus souvent des familles avec des enfants en bas âge, et bien souvent aussi, pour la piqûre de rappel. Un point confirmé par Anne-Gaëlle Baudoin-Clerc, directrice de cabinet du préfet de la Haute-Garonne qui, chiffres en main, constate « cette semaine une baisse de fréquentation dans les centres d'environ 27 % par rapport à la semaine précédente. Et il s'agit pour beaucoup de la deuxième injection ».
Cette accalmie dans les centres toulousains (comme ailleurs) est à rapprocher des départs en vacances, mais elle reflète aussi un état d'esprit. « La population réagit en fonction du danger de pandémie. Par rapport à ce qu'elle entend à travers les médias, les experts, les médecins traitants lorsque surviennent hélas, des cas graves en réanimation et décès », reconnaît à son tour Henri Garrigues. Le dernier cas mortel à Toulouse d'un jeune homme de 24 ans le 7 décembre dernier, avait suscité aussitôt une nouvelle vague de vaccination dans les centres.
Les médecins s'accordent aussi pour reconnaître que depuis deux semaines consécutives, l'épidémie de grippe H1N1 marque le pas, tout en restant à des valeurs épidémiques. Il faut s'attendre à un nouveau rebond épidémique, au printemps et (ou) à l'automne 2010, lors des changements de températures. Raison de plus pour se faire vacciner, si ce n'est pas déjà fait. Le vaccin reste le remède le plus efficace contre la grippe H1N1 qui en ferait presque oublier une autre grippe, la saisonnière, qui n'a pas encore fait parler d'elle cet hiver.
« Le virus H1N1 a mis en sommeil l'autre virus grippal. Il y en a toujours un qui domine, qui est plus virulent », explique le docteur Jean-Louis Bensoussan, président national du GROG. Maintenant que la grippe H1N1 baisse d'intensité, il est bien possible que la grippe saisonnière prenne le relais.