jeudi 15 octobre 2009

Une jeune femme porteuse du virus de la grippe A décède à Marseille

Une jeune femme de 30 ans, souffrant d'une longue maladie, est décédée dans la nuit de mardi à mercredi à l'hôpital Sainte-Marguerite de Marseille, alors qu'elle était porteuse du virus A (H1N1). La jeune femme d'origine algérienne avait été admise à l'hôpital en urgence 48 heures auparavant. Ce décès, même s'il n'est pas totalement imputable à la grippe, porte à 33 le nombre de personnes qui ont succombé en France depuis le début de l'épidémie. Selon le bulletin diffusé, hier par l'Institut national de veille sanitaire (InVS), "le nombre de cas hospitalisés reste faible mais en augmentation".

Photo ci-contre : Une centaine de tests sont réalisés chaque jour au laboratoire de la Timone, seul habilité au dépistage pour 11 départements.

La société française de médecine d'urgence et Samu France estiment que "l'épidémie de grippe A (H1N1) va entrer dans les semaines à venir dans une phase de diffusion active". Elle pourrait atteindre "environ 20 % de la population en quatre à huit semaines". Est-ce l'arrivée de la fraîcheur ces derniers jours, "alors que la situation était stable avec deux ou trois cas avérés par jour ? Depuis le week-end dernier, nous comptons deux fois plus de patients atteints, surtout parmi les enfants de moins de 15 ans", remarque le Pr Didier Raoult, directeur du laboratoire de virologie à l'hôpital de La Timone de Marseille.

Reste la difficulté de diagnostiquer cette grippe qu'il faut différencier de la grippe saisonnière ou de tout autre virus respiratoire non grippal.

Seul le test dit "savonnette" est remboursé par l'Assurance Maladie. Considéré jusqu'à présent comme peu fiable, il aurait en réalité une assez bonne "valeur prédictive" chez les enfants. "Sur les moins de 15 ans, lorsque ce test est positif, dans 100 % des cas l'enfant est atteint de la grippe A (H1N1). Quand il est négatif, le résultat est conforme dans 99% des cas", résume le Pr Raoult, qui recommande l'usage de ce test pour éviter notamment de prescrire du Tamiflu inutilement.

La campagne de vaccination protégeant du virus A (H1N1) doit débuter début novembre au plus tard. Une seule injection devrait suffire. Mais les réticences restent importantes. "La polémique concernant les adjuvants n'a pas lieu d'être, affirme le Pr Raoult, puisque ces mêmes adjuvants ont déjà été utilisés dans 130 millions de doses vaccinales sans qu'il n'y ait jamais d'accident. En revanche, ajoute-t-il, on peut se demander pourquoi la France est le seul pays à ne pas faire en même temps les deux vaccins grippaux, avec le risque que celui de la grippe saisonnière soit fait trop tôt et offre une moins bonne protection."