La vague hivernale de nouvelle grippe A (H1N1) n'est pas encore arrivée peut-être en raison de la douceur du climat, a estimé jeudi le président de la commission "maladies transmissibles" du Haut conseil de la santé publique (HCSP), le Pr Christian Perronne, au cours d'une conférence de presse au ministère de la santé.
Il a fait état d'une "petite vaguelette avant l'été" en France et actuellement d'un "bruit de fond avec persistance de cas. Mais ce n'est pas parce qu'aujourd'hui on ne voit pas un gros mouvement épidémique que cela ne va pas venir dans les semaines qui viennent. Cela va frapper de grosses agglomérations en France, comme l'Ile-de-France". Le spécialiste a souligné l'importance du climat dans l'épidémie. Dans l'hémisphère Sud, il y a eu une petite vague épidémique, parce que notamment les hivers y sont moins rigoureux, précise-t-il en soulignant la douceur constatées ces dernières semaines dans nos contrées. Pour l'hémisphère Sud, "on ne peut pas juger complètement" de l'ampleur de l'épidémie car la population est également "moins importante" que dans l'hémisphère Nord, ajoute-t-il. Le Pr Perronne a rappelé que l'analyse de la mortalité dans le monde avait montré que la proportion de décès de la grippe A (H1N1) était similaire à celle pour la grippe saisonnière mais qu'il y aurait environ trois fois plus de décès parce qu'environ trois fois plus de personnes devraient être infectées par ce nouveau virus. Par ailleurs, ces décès toucheront plus les sujets jeunes, les enfants et les femmes enceintes. Il a ajouté que l'Institut de veille sanitaire (InVS) effectuait des modélisations sur le sujet, sur la base de différents scénarios allant du plus optimiste au plus pessimiste. L'ampleur de la vague, l'existence ou non d'une deuxième dépendra de l'adhésion à la campagne de vaccination, de l'utilisation de l'oseltamivir (Tamiflu du laboratoire Roche) et des capacités de soins de réanimation, estime Christian Perronne.