mercredi 28 octobre 2009

L'avis des pédiatres sur l'organisation complexe de la vaccination contre la grippe en France

Les pédiatres ont confiance dans les vaccins contre la grippe A (H1N1) et dans la campagne de vaccination mise en place par les autorités sanitaires françaises, mais ils émettent quelques réserves sur les modalités de son application.

Leur principale réserve porte sur l'impossibilité de vacciner eux-mêmes contre la grippe A (H1N1) les enfants en cabinet libéral ou dans les centres de protection maternelle et infantile (PMI). Cette réserve rejoint d'ailleurs celle de l'Académie nationale de médecine, qui a demandé d'autoriser les médecins généralistes à pratiquer eux-mêmes cette vaccination "plus particulièrement dans l'éventualité où certaines personnes ne pourraient se rendre dans les centres de vaccination à cause de leur état ou de conditions climatiques défavorables". Le ministère de la Santé justifie sa décision de pratiquer la vaccination dans des centres de vaccination par les contraintes techniques liées à la disponibilité des vaccins, principalement en multidoses, et par sa volonté de voir les médecins traitants se consacrer aux soins de leurs patients et non à la vaccination en cas de juxtaposition du pic épidémique et de la campagne de vaccination.

"Les cabinets libéraux et les PMI ont de tout temps assuré les vaccinations avec des conditions de sécurité optimales. Les médecins y connaissent bien leurs patients et ont leur confiance, ce qui aurait permis une meilleure couverture vaccinale", soulignent ces spécialistes. "L'évaluation des indications et contre-indications y aurait été au moins aussi pertinente que dans les centres dédiés. La traçabilité des vaccins y aurait été tout aussi possible et la traçabilité des patients vaccinés meilleure". Les pédiatres mettent aussi le doigt sur l'application des recommandations chez l'enfant vacciné pour la première fois qui va être "rendue difficile par l'impossibilité de faire les deux vaccins grippaux (saisonnier et pandémique) le même jour". Ils déplorent le fait qu'un délai de trois semaines ait été recommandé - uniquement en France - entre ces deux vaccins et rappellent que les deux vaccins nécessitent, chacun, deux injections, à trois semaines d'écart.