vendredi 16 octobre 2009

La Suède, trop prévoyante, craint d'avoir à revendre des vaccins contre la grippe A (H1N1)

Alors que la campagne de vaccination contre la grippe A (H1N1) a débuté, lundi 12 octobre en Suède, prioritairement à destination des personnels de santé et des femmes enceintes, la Fédération des communes et des conseils régionaux (SKL), responsable de la campagne et de l'achat des vaccins, estime avoir réalisé une très mauvaise affaire. "Lorsque nous avons signé le contrat avec le laboratoire GlaxoSmithKline (GSK), nous avons acheté, sur la recommandation de la direction nationale de la santé et des affaires sociales, 18 millions de doses pour 9 millions d'habitants, à un coût de 1,2 milliard de couronnes (116 millions d'euros), raconte Göran Stjiernstedt, un responsable de SKL. Soit deux doses par personne, conformément à ce que le laboratoire préconisait alors. Mais, selon les informations récentes, une seule dose suffirait."

"On manque de données"

SKL a donc fait part de sa volonté de renégocier son contrat avec le laboratoire GlaxoSmithKline. "Au pire, nous tenterons de les revendre aux pays qui n'ont pas pu avoir de vaccins", affirme Göran Stjiernstedt. Mais aussi bien les autorités sanitaires suédoises que le laboratoire estiment qu'une telle mesure serait bien trop précipitée. "Nous recommandons toujours deux doses, explique Hillar Kangro, conseiller médical de GSK. De nouvelles données, parvenues il y a deux semaines, semblent indiquer que pour les gens en bonne santé et âgés de 18 à 60 ans, une dose suffirait. C'est prometteur. Mais on ne sait pas encore combien de temps tient la défense immunitaire avec une seule dose, et on manque de données pour les jeunes et les personnes âgées. Cela prendra encore quelques semaines." Cela tombe bien, puisqu'il faudra encore cinq semaines pour que tous les Suédois aient reçu leur première dose. "Cela donne encore le temps de prendre une décision, car nous ne sommes pas sûrs que deux doses soient nécessaires pour tous, note le professeur Jan Liliemark, de l'Agence pharmaceutique suédoise. Ce qui est sûr, c'est que même si le nombre de cas reste faible (1 580 dans le pays, dont deux mortels, à la date du 15 octobre), la menace existe toujours. Il y aura à nouveau des cas, et des cas mortels."