jeudi 29 octobre 2009

La première vague de grippe A débute à peine en France, la deuxième surviendra en 2010

Le nombre de patients hospitalisés aux urgences en raison de la grippe A (H1N1) a doublé la semaine dernière en France et la recrudescence de cas est encore plus marquée en Ile-de-France. Les médecins refusent de céder à la panique et encouragent les patients à consulter leur médecin généraliste avant de se rendre aux urgences.

Depuis l’annonce en début de semaine du décès d’une femme de 38 ans, surveillante de cantine d’une école maternelle de l’Oise, victime de la grippe H1N1, il semble que les inquiétudes au sujet de l’épidémie repartent de plus belle. « Toutes les urgences pédiatriques en Ile-de-France ont une augmentation d’activité de 75 % à 80 % par rapport à une période similaire sur les quatre ou cinq dernières années », avertissait hier, sur France Inter, le Pr Gérard Chéron, chef du service réanimation, urgence et anesthésie pédiatrique de l’hôpital Necker à Paris.

Une situation qui confirme les derniers chiffres publiés par l’Institut de veille sanitaire (INVS). Car selon sa directrice générale, le docteur Françoise Weber : « La situation est très évolutive, notamment en Ile-de-France, où la progression de l’épidémie est très rapide avec + 55 % de consultations la semaine dernière. C’est une progression qui commence à gagner toute la France métropolitaine », avec en tête les grands centres urbains. Et les déplacements massifs prévus à l’occasion des vacances de la Toussaint devraient accélérer la propagation du virus.

30 % des habitants de l’Union Européenne
La grippe A est en augmentation dans de nombreux pays de l’hémisphère Nord, selon l’INVS. D’ailleurs, un habitant de l’Union européenne sur trois pourrait être infecté par le virus dans les prochains mois, selon les prévisions de la commissaire européenne à la Santé, Androulla Vassiliou.

« Dans ce cas, nous devons nous attendre malheureusement à un nombre de morts importants », a-t-elle ajouté. Mais malgré ces chiffres inquiétants, le professeur Chéron refuse de céder à la panique. Si les urgences « sont là pour tous les cas graves, comme une intolérance alimentaire absolue ou une insuffisance respiratoire, la grippe, ça se soigne chez son médecin généraliste, chez son pédiatre, dans son quartier », rappelle-t-il, avant de préciser que « cette pandémie aura deux vagues. Nous n’en sommes qu’à la première vague, une deuxième suivra, courant 2010 ».