mercredi 21 octobre 2009

A Narbonne les hospitaliers boudent la vaccination contre la grippe A

Soixante-quinze à peine sur les 1 000 employés que compte le centre hospitalier de Narbonne. Autant dire que les volontaires ne se sont pas encore bousculés, dans les couloirs de l’hôpital, pour être vaccinés contre la grippe A. « On n’échappe pas au débat », reconnaît la directrice de l’hôpital, Hélène Thalmann, qui s’est elle-même faite vacciner, hier.

Bien avant le lancement officiel de la campagne, pourtant, la direction avait relayé l’information auprès de ses salariés. Sans grand succès. Du coup, face à la frilosité du personnel, les responsables de la campagne espèrent « l’effet boule de neige ». Ils comptent « surtout sur les docteurs pour montrer l’exemple ». Jérôme Rodriguez, médecin du travail chargé de procéder aux injections, est optimiste. « Il faut juste attendre que les sceptiques soient rassurés par les premiers vaccinés quant aux effets secondaires immédiats », estime-t-il. Et le professionnel de santé d’avouer sa « totale confiance » dans le vaccin et même une certaine « fierté » à faire partie des dix premiers vaccinés de l’hôpital. Dix, c’est en effet le nombre de personnes à avoir pu être piquées, hier. « Un certain nombre de volontaires ont déjà reçu le vaccin de la grippe saisonnière. Ils doivent donc attendre un délai minimum de trois semaines pour recevoir celui contre le virus H1N1 », explique le docteur Rodriguez. D’où un « véritable départ » de la campagne de vaccination estimée au 2 novembre prochain.
Pour l’heure, certains services de l’hôpital ont été définis comme prioritaires. Il s’agit des urgences, de la réanimation, de la pédiatrie, de la maternité et de la pneumologie. La campagne de vaccination durera « tant qu’il y aura des volontaires » et non pas sur une période donnée, comme cela est le cas avec la grippe saisonnière. « Nous cherchons à éradiquer le virus, donc nous ne nous sommes pas fixé de délai, annonce Catherine Mora, pharmacienne de l’hôpital et référent grippe, désigné pour l’établissement. Pour exemple, la grippe espagnole a circulé pendant deux ans ». L’arrivée des premiers frimas pourrait donner un regain au virus, qui semble s’être endormi ces dernières semaines. « On n’a pas constaté de recrudescence sur le territoire, c’est même plutôt l’inverse », témoigne la directrice de l’hôpital, qui nuance : « Mais depuis le mois de juillet, les médecins généralistes gèrent aussi les malades, ce qui fait que la majorité d’entre eux ne passe pas par l’hôpital ». Seuls les sujets à risque - femmes enceintes, jeunes enfants, personnes âgées - sont orientés sur la structure. Pas de quoi craindre, encore, une bousculade des malades à l’hôpital.