vendredi 9 octobre 2009
Pèlerinage à La Mecque : L'Arabie Saoudite se dit prête à affronter la grippe A
A quelques semaines de l'Hajj, le pèlerinage à La Mecque, les pays arabes se posent des questions. Le virus H1N1 représente t-il un danger pour les fidèles musulmans ? Certains états l'ont déjà interdit, d'autres l'ont confirmé. Pays d'accueil, l'Arabie Saoudite, elle, se dit prête à accueillir en toute sécurité les pèlerins.
En cas de forte pandémie de grippe A, les regroupements sont interdits. Le pèlerinage à La Mecque qui rassemble chaque année plus de trois millions de fidèles musulmans est directement visé. Cependant, si l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a déclenché le niveau 6 d'alerte, les autorités saoudiennes sont confiantes. Le pèlerinage à La Mecque sera maintenu. "Nous sommes bien préparés", a assuré un haut responsable saoudien. L'Arabie saoudite se fie au précédent de l'Omra, ce petit pèlerinage accompli durant le mois du Ramadan, en septembre dernier. A cette occasion, seuls 26 cas de grippe H1N1 avaient été recensés et aucun n'avait été mortel parmi les millions de fidèles.
Déconseillé aus plus de 65 ans aux enfants et aux femmes enceintes
Les autorités sanitaires sont également prêtes à affronter le virus. "Nous avons actuellement en notre possession plus de quatre millions de doses de vaccins et nos hôpitaux sont bien équipés pour faire face à la grippe porcine", a déclaré un responsable saoudien, lors d'une réunion de l'OMS. En plus, les Saoudiens ont demandé aux pèlerins de se faire vacciner contre la grippe ordinaire et le virus H1N1 si le vaccin est disponible avant le Hajj. Les ministres arabes de la Santé, réunis en juillet au Caire, avaient également recommandé d'interdire aux fidèles de plus de 65 ans et de moins de 12 ans, aux femmes enceintes et aux personnes atteintes de maladies chroniques - comme le diabète - d'effectuer le pèlerinage. Un avis suivi par la majorité des pays concernés. Et même plus. Le ministère des Affaires religieuses de la Tunisie a décidé d'être plus radical. Il vient d'interdire les fidèles tunisiens d'y participer.
La Tunisie, l'Irak et l'Iran ont dit non
La raison ? Les lots de vaccin commandés ne seraient pas disponibles avant la mi-octobre. Un délai trop tardif pour assurer l'immunisation. L'Irak, lui, avait interdit d'effectuer l'Omra, le gouvernement devrait maintenir le cap pour le pèlerinage à La Mecque de novembre. Tout comme l'Iran. Pour l'Égypte, le plus peuplé des pays arabes, la vigilance est de mise. Lors de l'Omra, elle avait renforcé les mesures de prévention à l'aéroport international du Caire à l'occasion du retour des fidèles. Ces mesures seront renouvelées pour l'Hajj. "Une décision pourrait être prise à tout moment pour interdire le hajj cette année", a récemment déclaré le ministre égyptien de la Santé, Hatem Al-Gabali. Pour le reste du Maghreb, les autorités ne veulent rien interdire. Au Maroc, le ministère de la Santé a tout de même annoncé que seules les personnes vaccinées pourrait s'y rendre. Les autorités algériennes ne veulent pas entendre parler du report de ce rendez-vous. Même en cas de non-livraison des vaccins. Le premier groupe de pèlerins algériens partira le 2 novembre pour La Mecque. Dans les monarchies du Golfe et au Yémen, les autorités sanitaires rappellent à la population la nécessité de se faire vacciner contre le virus H1N1 pour effectuer l'Hajj dans de bonnes conditions. En France, le Conseil français du culte musulman (CFCM) avait déconseillé aux musulmans de France de se rendre cette année en Arabie saoudite pour le petit pèlerinage à l'occasion du Ramadan. Pour l'Hajj, les responsables ne se sont pas encore prononcés sur le sujet.