samedi 10 octobre 2009

Nouvelle augmentation des décès pédiatriques liés à la grippe H1N1 aux USA

Le nombre de décès pédiatriques résultant de la grippe H1N1 augmente de nouveau nettement depuis un mois aux Etats-Unis, a indiqué vendredi une responsable sanitaire, qui attribue ce phénomène à l'acccélération de l'infection depuis le début de l'automne.

Il y a eu 19 décès pédiatriques liés à une infection grippale - dont 16 confirmés dus au virus H1N1 - durant la semaine du 27 septembre au 3 octobre, a indiqué le Dr Anne Schuchat, responsable de l'immunisation aux Centres fédéraux de contrôle et de prévention des maladies (CDC) lors d'une conférence de presse. "Au total, 76 enfants (jusqu'à 18 ans) sont décédés des suites de la grippe H1N1 depuis l'émergence en avril de ce nouveau virus", a-t-elle précisé. Après une nette augmentation au printemps, le nombre de ces décès a diminué durant l'été et "maintenant ça recommence à augmenter".

"Il semblerait que les décès pédiatriques aient augmenté de façon substantielle au cours du dernier mois, ce qui est probablement lié à l'intensification de l'infection de la grippe H1N1 que nous observons maintenant", a dit ce médecin. "La majorité des enfants décédés souffraient de problèmes médicaux préexistants, mais de 20 à 30 % étaient en bonne santé", a-t-elle souligné, notant que des co-infections bactériennes comme la pneumonie contribuent dans une partie des cas à ces décès. La responsable des CDC a ainsi insisté pour que les enfants soient vaccinés contre la grippe H1N1 et également contre ces infections secondaires comme la pneumonie. "Pour replacer ces chiffres dans le contexte, le nombre de décès pédiatriques liés à la grippe saisonnière a varié de 46 à 88 annuellement aux Etats-Unis au cours des trois dernières années", a-t-elle dit. Contrairement à la grippe saisonnière qui affecte les personnes âgées, la grippe H1N1 frappe surtout les enfants et les jeunes adultes ainsi que les femmes enceintes, autant de groupes désignés comme prioritaires pour se faire vacciner. Les Etats-Unis ont ainsi lancé cette semaine une vaste campagne de vaccination visant surtout ces groupes et dont l'objectif est d'immuniser des dizaines de millions d'Américains. Au total, le gouvernement américain a dépensé deux milliards de dollars pour acheter plus de 200 millions de doses de vaccin anti-H1N1. Les premiers vaccins anti-H1N1 livrés depuis lundi sont sous forme de spray nasal qui peut être utilisé en une dose de 15 microgrammes pour les enfants âgés d'au moins neuf ans. Pour les plus jeunes, à l'exception des nouveau-nés, deux doses de 30 microgrammes sont nécessaires pour déclencher une réaction immunitaire suffisante. Par ailleurs, le Dr Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), a annoncé lors de cette même conférence de presse le début lundi de deux essais cliniques avec un vaccin H1N1 pour les personnes souffrant d'asthme et celles infectées par le virus du sida (VIH). Des femmes enceintes séropositives feront également partie de ces études cliniques. Selon les plus récents chiffres de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) le nombre de nouveaux cas d'infection de H1N1 a augmenté d'au moins 24 000 dans le monde au cours des deux dernières semaines pour dépasser 343 000. Le nombre de décès dépasse désormais 4 500.