samedi 4 juillet 2009

Les généralistes en première ligne à partir du 15 juillet

Les médecins français attendent des précisions sur leur intégration dans le dispositif de prise en charge du virus H1N1.

Après la déclaration de Roselyne Bachelot, ministre de la Santé, de faire appel aux médecins généralistes dans le dispositif de pris en charge de la grippe A, les syndicats médicaux restent dans l’expectative. Il y a lieu de s'inquiéter des conséquences pratiques et économiques de cette annonce : « L’approche n’est pas encore stabilisée, on est toujours dans un mode technocratique ». Les moyens mis en place pour informer les médecins semblent donc tâtonnants. « Aujourd’hui, à Toulouse, on ne sait pas où se fournir en Tamiflu et en masques, ni, si nous médecins devons être vaccinés en premier ». « Nous sommes en première ligne vis-à-vis des questions des patients, mais on a toujours un train de retard ». Il y a encore beaucoup trop de questions quant à la sécurité des soignants. Il y a celles concernant la distribution des moyens de protection comme les masques ou les antiviraux en quantité suffisante. Par ailleurs, depuis des années le problème des assurances n'a pas été solutionné. Les cabinets médicaux sont des entreprises avec du personnel et qui ont des charges de fonctionnement (Urssaf, taxe professionnelle, etc) qui continueront d'être prélevées même en cas de paralysie. Aucune assurance privée ne couvre les médecins libéraux, ni leur personnel ni leur famille. Que se passera t-il en cas de décès ?
Les enjeux économiques sont soulevé l’Amiuf (Association des médecins urgentistes de France) en demandant une « analyse médico-économique de la gestion de cette crise par les tutelles ». L’Association voudrait savoir combien a coûté chacun des 200 premiers patients atteints par la grippe A, en France.

Vaccination à grande échelle ?

Vendredi, lors d’une intervention sur la chaîne i-Télé, Roselyne Bachelot a tenu à rappeler que la France n’était « pas du tout sur la même maquette épidémique » que le Royaume-Uni.

Ce dernier dénombre déjà plus de 10 000 cas, un chiffre élevé au regard de la France qui en compte à peine 300. La ministre a également annoncé vouloir « proposer à tous les Français qui le souhaitent la vaccination dont ils ont besoin, sans rendre cette vaccination obligatoire ». Selon le ministère de la Santé, le vaccin serait disponible dès cet automne, mais les livraisons devraient s’échelonner jusqu’à décembre : « On nous a fait des promesses de quelques millions de doses en septembre », a ajouté la ministre. Selon les experts médicaux, la vaccination d’une personne sur deux suffirait à protéger l’ensemble de la population française.


Chaque généraliste devrait vacciner 150 personnes par jour !

Le Docteur José Clavero (URML Île-de-France) a eu l'occasion d'intervenir lors du récent 3ème congrès de la médecine générale pour interpeller le ministre de la santé, Roselyne Bachelot. « Si toute la population était vaccinée, un généraliste devrait effectuer 150 vaccinations par jour durant un mois entier pour protéger toute sa patientèle » ! Ce médecin, qui exerce dans le XVème arrondissement de Paris, une zone particulièrement exposée, a soulevé à cette occasion un certain nombre de questions restées sans réponses : « A partir de quand recevoir un patient avec masque ? » « Où adresser les patients pour qu'ils aient accès aux antiviraux ? » « Où se procurer les masques, sachant qu'à la fin juin aucun médecin libéral, ne pouvait les obtenir facilement ».

En réponse à ces attentes la ministre a annoncé le lancement d'un site internet dédié aux professionnels de santé, à la fin de l'été (!!), sur les modalités pratiques de prise en charge de la grippe A (H1N1). La ministre a également demandé aux préfets de réunir les Codamups pour procéder au niveau local, à une information plus fine des professionnels de santé libéraux.