lundi 6 juillet 2009

Grippe H1N1 : le troisième cas de résistance au Tamiflu inquiète les autorités

Les autorités de la santé publique de Hong Kong ont annoncé, vendredi, avoir découvert un cas de résistance au médicament Tamiflu, qui est utilisé pour lutter contre la grippe H1N1, chez une jeune femme qui n'avait pas consommé le médicament. Deux autres cas de résistance au Tamiflu ont été rapporté, la semaine dernière, mais les deux personnes, l'une du Danemark et l'autre du Japon, avaient quant à elles utilisé le médicament.

Il existe au moins une souche virale résistante au Tamiflu

Il arrive que des individus infectés du virus de l'influenza saisonnier développent une résistance au Tamiflu. Mais la jeune hongkongaise, qui est âgée de 16 ans, n'avait pas consommé le médicament, ce qui signifie qu'elle a été infectée d'une souche de la grippe H1N1 qui était déjà résistante. Pour le moment, rien ne semble indiquer qu'un virus résistant au Tamiflu se propage à grande échelle.

Les spécialistes craignent toutefois que le cas de Hong Kong ne doive servir d'avertissement: ce médicament - le principal outil de la plupart des pays pour lutter contre la pandémie - s'avérera peut-être utile moins longtemps que ce que plusieurs auraient souhaité.

Repenser l'utilisation du Tamiflu

Ces signes avant-coureurs d'une résistance au médicament devraient mener les spécialistes, selon certains d'entre eux, à repenser la fréquence à laquelle est administré le Tamiflu, ainsi que les circonstances dans lesquelles il devrait être utilisé. D'autres estiment que les pays devraient limiter le nombre d'utilisations à des fins préventives. Dans certains pays, comme le Canada, cette méthode de traitement est privilégiée chez les personnes considérées à haut risque, comme les femmes enceintes. D'autres pays ont toutefois adopté une toute autre démarche et ont plutôt recours au Tamiflu pour freiner la propagation du virus. En Grande-Bretagne, le médicament a été rendu facilement accessible pour les proches de cas confirmés de grippe H1N1. Les autorités britanniques ont cependant annoncé la semaine dernière qu'elles modifieraient leur politique. L'utilisation du médicament à des fins préventives comporte des risques. Si les personnes sont déjà infectées du virus mais ne présentent aucun symptôme, elles ne recevront pas suffisamment de Tamiflu pour tuer complètement le virus. Si elles survivent à l'infection, elles développeront par la suite une résistance au médicament.