mercredi 2 décembre 2009

Grippe A en France : Les groupes régionaux d’observation mettent en garde


Alors que François Fillon annonçait mardi un renforcement du dispositif de vaccination contre la grippe A, les réseaux chargés de la surveillance de l’épidémie ont tiré la sonnette d’alarme.

Le cap des 3 millions de personnes atteintes par le virus grippal H1N1 depuis le mois d’août est en train d’être dépassé, a affirmé mardi le Dr Jean-Marie-Cohen, coordinateur national du réseau des groupes régionaux d’observation de la grippe, lors d’une audition publique de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Et d’ajouter : « C’est déjà plus qu’une épidémie saisonnière. » Thierry Blanchon, du réseau Sentinelles de l’Inserm, a affirmé pour sa part que « le pic n’était absolument pas passé en France ». L’épidémie est toujours « en augmentation », a-t-il déclaré, à la veille de la publication des estimations hebdomadaires des deux réseaux de surveillance.

Les excuses du Premier ministre

Parallèlement, François Fillon, qui a redit ses excuses à ceux qui ont dû patienter dans de mauvaises conditions, annonçait hier un renforcement du dispositif de vaccination contre la grippe A. A l’issue d’une réunion sur la pandémie à Matignon avec cinq de ses ministres, le chef du gouvernement a détaillé son plan, déclarant que quelque 1.080 centres étaient désormais en fonction, contre 600 la semaine dernière. « Ces centres seront ouverts, notamment en zone urbaine de 8 heures à 22 heures et ils seront ouverts toute la semaine y compris le samedi. » Ils recevront l’aide des médecins du travail, des équipes mises à disposition par le ministère de la Défense et des internes des hôpitaux. L’ouverture dominicale ne concerne que « les grandes agglomérations » sur décision « des préfets » et du ministère de l’Intérieur. Le Premier ministre a par ailleurs exclu une nouvelle fois de permettre aux médecins libéraux de procéder à des vaccinations dans leurs cabinets, comme la majorité de leurs représentants le réclament, leur demandant de se concentrer uniquement sur leurs patients touchés par le virus.

Pas d’état d’alerte maximale

François Fillon a précisé que pour que l’accueil des familles – en particulier l’accueil des femmes enceintes, des enfants – soit considérablement amélioré, des bénévoles de la Croix-Rouge et des fédérations de la protection civile seraient sollicités. Ce déploiement devrait permettre de vacciner plus de 300.000 personnes par jour, selon Matignon. Le Premier ministre a assuré que « dans les tout prochains jours, l’ensemble des pharmacies pourraient bénéficier des médicaments, des traitements antiviraux sur les stocks de l’Etat pour les malades qui présentent des symptômes grippaux ». Des médicaments qui pour l’instant ne concernent que les personnes munies d’ordonnances. Enfin, le chef du gouvernement a exclu de passer pour le moment au niveau d’alerte maximal du plan de lutte contre la pandémie, estimant que les autorités bénéficiaient de « tous les instruments nécessaires » pour y faire face. Plus d’un million de personnes ont déjà été vaccinées en France. Depuis le début de l’épidémie, 86 personnes sont décédées et 461 ont été hospitalisées en métropole.