vendredi 13 novembre 2009

Quinze personnes vaccinées hier à Mons-en-Barœul et Villeneuve d'Ascq (Nord)

Si psychose il y a autour de la grippe A, elle n'a pas franchi les frontières villeneuvo-monsoises. Hier matin, dans les salles réquisitionnées pour les vaccinations, on ne se bousculait pas.

Salle Debruyne, à Ascq. Deux médecins, trois infirmières, une puéricultrice, trois agents municipaux, chapeautés par Roger Hautson, commandant de pompiers retraité forment le dispositif. Ici on respecte les consignes à la lettre notamment en matière de communication. Le mot d'ordre semble être : « en dire le moins possible à la presse ». Le journaliste est aimablement convié à former un numéro de téléphone de la préfecture.

Six millions de bons, (plus politiquement corrects que des convocations) ont déjà été envoyés par la CNAM (Caisse nationale d'assurance maladie) dans l'Hexagone. À Villeneuve-d'Ascq, 43 000 « invitations » à se faire vacciner ont été postées. Ici comme ailleurs, les femmes enceintes, les nourrices, les asthmatiques, les personnes souffrant de maladies chroniques sont prioritaires.

La puéricultrice a pensé à prendre un petit tapis pour éviter aux petits patients un contact froid avec la table d'auscultation. « On reconnaît les professionnels », plaisante Roger Hautson qui avoue pas mal improviser dans ce dispositif. « C'est une première, on s'adapte, c'est bien ce qui nous a été demandé. » Au milieu d'une rangée de chaises vides, Yves, un retraité patiente. Il sait qu'il n'aura pas longtemps à attendre. « Je suis diabétique. J'ai reçu la convocation il y a deux jours. En principe je me fais vacciner contre la grippe saisonnière. Mais pour la grippe A, je suis plus réticent. Avec tout ce qu'on entend... » Jean-François lui, n'a pas hésité un instant. Médecin de son état, il est lui aussi prioritaire, même s'il n'a pas reçu d'invitation. « Je suis venu spontanément car je suis potentiellement au contact du virus. Mais c'est très bien que ça démarre gentiment, tout le monde ne viendra pas d'un coup. », tempère-t-il. Jean-François ne cille même pas quand l'infirmière lui pique le bras. « Ce n'est vraiment pas douloureux ».

Hier matin, la plupart des personnes vaccinées travaillaient dans le secteur hospitalier ou médical. Plusieurs retraités du quartier sont également venus. « C'est le premier jour, mais on a trois semaines devant nous. Au-delà de ce délai, les gens seront tout de même accueillis », commente une personne chargée de l'accueil.

Jusqu'au 25 novembre, le centre accueillera le public prioritaire. « On commence, mais on ne sait pas quand on s'arrêtera », témoigne Roger Hautson. Hier, le centre a vacciné douze personnes.

À Mons-en-Barœul

À Mons-en-Barœul, salle Renaissance, vos pas pourraient faire écho dans cette grande enceinte où sont disposées des chaises vides. Il est 11 heures, pas un chat. Heureusement, médecins, infirmiers et personnel administratif prennent les choses avec sourire et bonne humeur. Unique vaccination ce matin, Annie l'infirmière a piqué Brigitte le médecin volontaire. « Et je n'ai pas eu mal ! », sourit-elle. En fin de journée, quatre personnes avaient franchi la porte. Trois ont été vaccinées. La dernière n'a pas pu l'être pour raison de santé.

Affluence ou non, le centre est opérationnel, les tentes toutes neuves sont montées, prêtes à accueillir les patients. La « chaîne de vaccination » commence par une vérification du bon de vaccination et de l'identité par un agent administratif. Après avoir rempli un questionnaire (dont une question surprenante « Souhaitez-vous être vacciné ? »), le patient rejoint le médecin volontaire avant la piqûre. Enfin, une attestation de vaccination est remise en fin de chaîne. Document qui pourrait, dit-on, être réclamé par certains pays en cas de voyage.