Le jeune Aurélien Ferrier, décédé le 13 septembre dernier à Saint-Étienne dans la Loire, est l’un des deux cas en France de mutation du virus de la grippe H1N1. Cette information a été révélée vendredi 27 novembre par l’InVS (Institut national de veille sanitaire) en même temps que les trois cas norvégiens.
http://www.leprogres.fr/fr/france-monde/article/2321670,192/Un-virus-mutant-avait-tue-un-jeune-Stephanois.html
Vous avez bien lu : le 13 septembre, un jeune homme de 26 ans, «sain», ne souffrant d’aucune pathologie, meurt d’un virus mutant de la grippe H1N1. Or, ce n’est que deux mois et demi après sa mort que l’Institut de veille sanitaire annonce la nouvelle.
Question : Pourquoi l’Institut national de Veille Sanitaire (InVS) a-t-il attendu deux mois et demi avant d’annoncer la nouvelle ?
« Les virologues vont être très attentifs à cette mutation, on va analyser à nouveau tous les cas graves. », relève le professeur Bruno Pozzetto, chef du laboratoire de virologie du CHU de Saint-Étienne, qui a appris cette nouvelle, il y a trois jours.
Le jeune homme de 26 ans est mort le lendemain de son hospitalisation, le 12 septembre, aux urgences de manière brutale et un peu inexpliquée. On comprend mieux aujourd'hui pourquoi il présentait ce fameux poumon blanc. Ce syndrome est ainsi appelé car, à la radio, la partie inférieure du poumon apparaît de couleur blanche. En fait, le virus grippal avait muté, ce qui lui donnait la capacité d'envahir la partie basse de l'organe où il peut se multiplier plus aisément.
Le virus pandémique H1N1, dans sa forme classique, est moins invasif et se cantonne généralement dans la partie haute des voies respiratoires, ce qui limite les dégâts. Cette mutation s'opère de manière aléatoire et plutôt à l'intérieur de l'organisme. Ce qui pourrait signifier que la forme mutante n'est pas contagieuse, du moins pour l'instant.
Personne ne peut prédire « la probabilité pour que ce virus sauvage émerge et prenne le pas sur celui existant ». Hélas, lorsqu'il survient, grâce à sa capacité à infecter les cellules pulmonaires et à les détruire, il provoque une insuffisance respiratoire fatale.
Inutile de paniquer, tempère le virologue : « Tous les porteurs de virus mutés ne feront pas, forcément, une forme grave de la grippe, même si la probabilité est augmentée ». Mais la situation justifie, selon lui, une vaccination de masse.
« Ce vaccin est un miracle de technologie, un produit sûr et efficace. On a eu la chance d'en bénéficier dans un délai assez bref, il ne faut pas le bouder. En outre, c'est la seule façon d'empêcher le virus de circuler et donc de muter. »