jeudi 5 novembre 2009
La Turquie, frappée par la grippe, en pleine polémique sur la campagne de vaccination
En douze jours, la Turquie a enregistré quinze cas mortels de la grippe H1N1, tandis qu'une polémique sur la campagne de vaccination, partie du sommet de l'Etat, enfièvre le pays.
Un premier décès lié à la grippe a été annoncé le 24 octobre. Depuis, ils sont quotidiens, avec un point culminant lundi, six morts en une seule journée. Et avec quatre nouveaux décès annoncés mercredi, les autorités tentent de convaincre qu'il n'y pas lieu de s'affoler. Mais la multiplication même des mesures de prévention - campagne de sensibilisation dans les médias, aéroports équipés de caméras thermiques, écoles provisoirement fermées pour désinfection - contribue à entretenir la psychose. Le ministère de la Santé a entamé lundi une vaste campagne de vaccination, concernant en premier lieu les personnels médicaux, les pèlerins se rendant à La Mecque et les femmes enceintes, opération qui devrait concerner 28 millions de personnes. Mais à la surprise générale, le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a déclaré mardi devant les députés de son parti qu'il ne se ferait pas vacciner, attisant les doutes de nombre de Turcs sur l'efficacité du vaccin. Et il a publiquement sermonné son ministre de la Santé, Recep Akdag, affirmant "ne pas partager sa position" sur les mérites de la vaccination et que l'on ne pouvait "forcer" les gens à se faire immuniser. L'opposition parlementaire a sauté sur l'occasion, accusant le gouvernement d'incompétence. "Le Premier ministre lui-même dit qu'il ne se fera pas vacciner, pourquoi alors immuniser les citoyens ?" s'est interrogé le chef de l'opposition, Deniz Baykal.