mardi 24 novembre 2009
Les centres de vaccination pris d'assaut à Paris
La fréquentation des centres de vaccination français contre la grippe A(H1N1) a été multipliée par sept en une semaine, atteignant 70 000 entrées contre 10.000 initialement et contraignant le gouvernement à des "réglages", selon la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot.
Sur France Info, elle a annoncé une augmentation des personnels et un élargissement des horaires d'ouverture. Roselyne Bachelot demande surtout aux personnes qui n'ont pas le bon de vaccination de la Sécurité sociale de ne pas se présenter dans les centres. "Je vais redonner les consignes. Il faut vacciner selon un ordre de priorité (...) Pas de bon, pas de vaccin. Ne vous présentez pas dans les centres si vous n'avez pas votre bon", a-t-elle dit. Les livraisons des 94 millions de doses de vaccin commandées par la France vont s'étaler jusqu'à février, a-t-elle dit. La ministre a remarqué que l'opinion publique avait fait volte-face sur le sujet.
"La vaccination est un grand succès, on a mis en pièces un certain nombre de défaitistes et de catastrophistes (...) Il y a besoin de réglages car nous n'attendions pas, c'est vrai, un tel engouement", a-t-elle déclaré. Elle a fait état de 400 000 consultations supplémentaires la semaine dernière liées à la grippe A (H1N1), mais ne souhaite toujours pas orienter les patients vers les généralistes. Elle demande au contraire des personnels supplémentaires vers les centres de vaccination. Les médecins réquisitionnés ou volontaires sont payés 66 euros par vaccination, a-t-elle précisé. "Si nous avons choisi la vaccination en centre, ce n'est pas une lubie du ministère (...) Nous avons un ordre de priorité, nous ne pouvons pas disperser, diffuser nos stocks", a-t-elle dit. Les vaccins sont conditionnés dans des flacons multi-doses. La vaccination va démarrer à partir de mercredi dans les lycées et collèges pour les enfants, directement dans les établissements, avec l'autorisation des parents, a dit la ministre. Le ministre de l'Education Luc Chatel a précisé sur RTL que le gouvernement devait décider cette semaine si la vaccination s'opérera avec une seule dose, ou deux, comme cela avait été choisi jusqu'à maintenant. "C'est aux autorités sanitaires françaises, sous l'autorité de Roselyne Bachelot, de s'exprimer sur ce point", a dit le ministre. Un comité interministériel se réunira mercredi. Le retour à la vaccination à une dose laisserait le gouvernement français avec des doses de vaccins en trop, alors que l'opération a coûté près d'un milliard d'euros. A partir de lundi prochain, les élèves du primaire et des maternelles seront accueillis dans les centres de vaccination. Le gouvernement recommande aussi aux enseignants de se faire vacciner et Luc Chatel a annoncé qu'il donnerait l'exemple en le faisant prochainement lui-même. L'épidémie de grippe A (H1N1) a fait 48 morts en France dont trois personnes sans facteur de risque connu, selon le dernier bulletin épidémiologique remontant au 18 novembre.