lundi 24 août 2009

Nouvelle campagne de communication en France au sujet de la grippe A (H1N1)

Une nouvelle campagne de prévention contre la grippe porcine, mise en place par l'INPES et le ministère de la Santé, est lancée mardi à la télévision, sur les radios et internet. Dès ce mardi, télévisions (voir la vidéo en cliquant ici) et radios seront inondés de nouveaux spots de prévention.

Jusqu'au 25 septembre, ce sera un peu le branle-bas de combat dans les postes de télévision. Les chaînes nationales, locales, câbles et satellites, diffuseront à raison de quatre fois par jour, à des heures de forte audience, un nouveau spot contre la grippe H1N1. Spot de 55 secondes accompagné d'un nouveau slogan «Stop au virus de la grippe». Sur les ondes, même fréquence de diffusion, Radio France et RFO se retrouvent «réquisitionnées» pour la bonne cause. Trois nouveaux spots de 30 secondes rappelleront quels sont les symptômes grippaux, et quels sont les comportements à adopter. Quant à la toile, elle accueille six modules vidéo, mis en ligne sur les sites de l'INPES et du Ministère. Ils expliquent, entre autres, comment poser un masque sur une personne malade. La campagne télévisuelle et internet est accessible aux personnes sourdes et malentendantes, via l'incrustation de textes.

De nouvelles affiches envahiront aussi les lieux publics. Editées en français et en anglais, elles seront diffusées par les associations, et visibles dans les établissements de santé et les cabinets de médecins. «La campagne est légèrement intensifiée sans être intense», explique Christine Kerry, membre du CSA (conseil supérieur de l'audiovisuel) et présidente de la mission santé et développement durable pour la grippe porcine, «ces messages sont informatifs, mais pas alarmistes, nous ne voulions pas qu'ils soient anxiogènes», insiste-t-elle.

A première vue, ce nouveau dispositif ressemble au précedent, il rappelle les «gestes barrières» à adopter : lavages de main répétés dans la journée, utilisation de mouchoirs jetables... Deux nouveautés pourtant. La première: «tousser dans sa manche si vous n'avez pas de mouchoir». A l'évocation de cette nouvelle recommandation, quelques rires fusent dans la salle de conférence du ministère, quelques ricanements aussi. «C'est certes enfantin», se défend la ministre «mais il faut aussi éduquer les enfants, et adopter ce geste est primordial», insiste-t-elle. La deuxième : appeler son médecin traitant en cas de suspicion de grippe, «les gens ont tendance à venir automatiquement aux urgences qui se retrouvent vite surchargées», justifie la ministre.

A la question : l'Etat en fait-il trop? Roselyne Bachelot nie fermement: «Une bonne préparation est essentielle», affirme-t-elle avant d'exposer les risques encourus par la population. Le scenario «noir» est le plus redouté, celui dans lequel le virus mute et devient virulent après son passage dans l'hémisphère austral, le scénario «gris», est le «plus probable», celui où la propagation du virus, en forte augmentation, condamnerait la France à un ralentissement général. Exclue cependant, le scénario «rose», celui dans lequel l'épidémie s'éteint par elle-même. «Le virus H1N1 ne mourra pas de sa belle mort», regrette-t-elle.

En tous cas, la campagne de prévention se donne les moyens d'impressionner, «c'est la plus grande réalisée à ce jour en France et dans le monde», explique Thanh le Luong, «à grand risque les grands moyens», prévient-elle. De son côté, Roselyne Bachelot n'en démord pas, «il faut tout mettre en œuvre pour enrayer cette épidémie. En cas de malheur les Français ne nous pardonneraient jamais de ne pas l'avoir fait»... Pour le moment, aucune campagne de vaccination n'est prévue, ni de passage d'alerte au niveau 6 à la rentrée. Avant de s'éclipser, une question fuse: «Etes-vous inquiète, madame la ministre ?» demande un journaliste. Pas de réponse mais une dernière déclaration: «Tout ceci est à prendre avec sagesse, il faut être vigilant et espérer... fortement».