Le plan de vaccination gratuite contre la grippe H1N1 devra pouvoir être activé par les préfets dès le 28 septembre, dans chaque département français. La décision finale de déclenchement ne sera prise que si la situation et les préconisations des experts le justifient.
Le ministère de la Santé a reçu jeudi les premiers vaccins anti-grippe A en petites quantités, mais devrait attendre la mi-octobre pour avoir la majorité des 94 millions de doses commandées et les autorisations de mise sur le marché. Alors que les autorisations de mises sur le marché n'ont pas encore été délivrées, la France a reçu jeudi ses premières doses de vaccins anti-grippe A (H1N1). Le stock est en quantité limitée, a indiqué Roselyne Bachelot. Si la ministre de la Santé se refuse pour des raisons de sécurité à donner plus de précisions sur le nombre de doses livrées, elle a assuré que d'ici à la mi-octobre, l'Hexagone disposerait de plusieurs millions de doses sur les 94 millions que l'Etat a commandées pour un milliard d'euros. Toutefois, il ne sera pas possible de se faire inoculer le vaccin dès maintenant. «Il n'est pas question de les administrer avant d'obtenir courant octobre les autorisations de mise sur le marché», a rappelé Roselyne Bachelot, qui a levé également en partie le voile sur le plan de vaccination du gouvernement. La campagne devra pouvoir être lancée si les circonstances l'exigent, dès le 28 septembre. Ce plan, qui durera quatre mois, ne signifie absolument pas que la vaccination sera obligatoire, a pointé la ministre de la Santé. « Les autorités entendent simplement se mettre en position de proposer la vaccination gratuite à toute personne qui le souhaite», prévient-elle. Pendant la période de la campagne, l'Assurance maladie distribuera des bons de vaccination. La stratégie de vaccination n'est pas encore définitivement arrêtée. Le Haut conseil de la santé publique planche actuellement sur la définition des personnes dont la vaccination est prioritaire et rendra son avis le 3 septembre. Mais au ministère de la Santé, il est déjà acquis que les médecins et les infirmières en néonatalogie et en réanimation pédiatrique feront partie de cette liste.
Un vaccin en deux doses
Le plan, qui se déroulera parallèlement à la campagne d'immunisation contre la grippe saisonnière, prévoit une vaccination en deux doses pour la grande majorité de la population. Ces doses devront provenir du même laboratoire. L'Etat a en effet réparti ses commandes entre quatre fournisseurs : Sanofi-Pasteur, Novartis, GlaxoSmithKline et Baxter. Le processus de fabrication de ce dernier, effectué par culture cellulaire, est plus rapide mais plus coûteux que le processus normalement utilisé de culture sur œuf. Des centres de vaccination seront spécialement créés et installés dans des gymnases et des salles polyvalentes et non dans des établissements de santé, pour ne pas gêner leur fonctionnement. Les personnels de santé hospitaliers seront vaccinés sur leur lieu de travail. Il y aura un centre pour au maximum 100 000 habitants. Chaque centre disposera d'au moins une équipe de vaccination, avec trois agents vaccinateurs et la présence d'un médecin ou d'un infirmier. Chaque équipe devra être en mesure de vacciner environ 15 000 personnes sur quatre mois. Des centres «de grande capacité» pourront assurer la vaccination complète de près de 100 000 personnes. Les préfets devront d'ailleurs recenser tous les personnels habilités à vacciner : médecins, internes en médecine, infirmiers... Le recrutement se fera sur la base du volontariat et les personnels de santé seront rémunérés. Concernant la vaccination des écoliers et de leurs professeurs, elle sera assurée par des équipes mobiles dans les établissements scolaires». Ces équipes iront aussi dans d'autres collectivités comme les crèches, les prisons ou les établissements médico-sociaux.