mercredi 19 août 2009

Il est trop tôt pour passer au niveau 6 en France

Grippe A (H1N1) : "Il est trop tôt" pour passer en niveau 6 d'alerte déclare Mme Bachelot

La ministre de la Santé Roselyne Bachelot a déclaré mercredi qu'il était "trop tôt" pour passer en alerte 6 en France pour la pandémie de grippe A (H1N1), jugeant qu'il faut "se préparer à toutes les éventualités", sans "céder au catastrophisme".
Il y avait la semaine dernière "37 cas pour 100 000 habitants et 23 000 consultations pour la grippe", tous types de grippe confondus, soit "très très peu de cas de plus que l'an dernier", a indiqué la ministre.
"Les spécialistes considèrent que nous sommes en pandémie à partir de 70 000 consultations par semaine, un des éléments qui pourrait entraîner le passage en niveau 6", a dit la ministre.
Elle a estimé que le scénario "noir" envisageant une mutation du virus, devenant plus virulent après son passage dans l'hémisphère austral, était "le moins probable", mais qu'il y avait deux scénarios "gris" possibles: évolution par vagues de la grippe ou montée continue de la contamination et de la pandémie.
"Il faut se préparer à toutes les éventualités, car quand on ne s'est pas préparé à tout, on ne s'est pas préparé", a martelé la ministre, estimant encore qu'il fallait "raison garder" et "ne pas céder au catastrophisme".
Pour elle, il faut assurer à tous "la possibilité de se faire vacciner". "Il n'est pas question dans l'état actuel d'une grippe peu virulente mais très contaminante que la vaccination soit obligatoire, elle sera fortement recommandée", a dit Mme Bachelot, annonçant pour la rentrée "la plus importante campagne de vaccination" jamais menée en France.
Selon elle, pour stopper l'épidémie en France, il conviendrait qu'"une personne sur deux" soit vaccinée.
Une circulaire devrait être envoyée aux préfets dans les prochains jours pour organiser les centres de vaccination.
D'après les indications fournies par les industriels, les vaccins devraient être disponibles "fin septembre/mi-octobre", après essais cliniques et autorisation de mise sur le marché. Quant au nombre de doses nécessaires, la ministre note que pour les personnes de plus de 55/60 ans une seule dose pourrait être suffisante, un virus du même type ayant circulé vers 1950. Les femmes enceintes, "particulièrement fragiles" vis-à-vis de ce virus, feront partie des "publics prioritaires", mais la ministre a estimé qu'il était "absolument disproportionné" de différer le projet d'avoir un enfant du fait de l'épidémie. Parmi les populations prioritaires, elle a cité aussi les malades atteints de maladies chroniques "en particulier respiratoires" et les personnels de santé. Enfin, Mme Bachelot a souligné que la fermeture de classes à partir de trois enfants malades -comme annoncé par le ministre de l'Education Luc Chatel sur indication du ministère de la santé- n'aurait "rien de systématique.